De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"On est sur une défiance en France bien supérieure à nos voisins", commente simplement Antoine Bristielle, professeur agrégé en sciences sociales, auteur d'une étude sur la méfiance qu'éprouvent les Françaises et les Français à l'égard des vaccins anti-coronavirus CoVid-19 qui devraient bientôt arriver sur le marché. Ses conclusions ont été publiées par la Fondation Jean Jaurès, qui estime que l'autorité des institutions scientifiques a été "largement sapée". Il s'en explique dans les colonnes de France Info.
En pratique, seuls 20% de la population Hexagonale envisage de se faire vacciner aussi vite que faire se peut. Les autres, souligne un récent sondage BVA pour Europe 1, entendent pour partie prendre leur temps puisqu'au global, 60% des sondés affirment être prêts à se voir administrer le vaccin… à un moment donné. Pas dans l'immédiat. Compte tenu des récents discours anti-vaccin, c'est déjà une bonne nouvelle juge la radio commanditaire de l'étude.
Vaccin anti-CoVid : nos voisins sont-ils moins méfiants ?
Il y a quelques jours encore, le degré de défiance était plus élevé, soutient la Fondation Jean-Jaurès, qui évoquait alors un refus du vaccin chez près d'un Français sur deux… "Si on regarde, il y a à peu près 54% seulement des Français qui accepteraient de se faire vacciner alors que chez nos voisins allemands, par exemple, c'est 69%, au Royaume-Uni c'est 79%", se désole Antoine Bristielle, qui dénonce une situation "extrêmement problématique", notamment parce qu'elle bloque tout "assentiment vis-à-vis de la politique sanitaire et sur le vaccin en particulier". Comment expliquer un tel différentiel ?
Vaccin anti-CoVid : pourquoi les Français sont-ils aussi méfiants ?
"En France, on est défiant globalement par rapport au vaccin et c'est sûr que c'est renforcé avec le vaccin contre le CoVid, vu qu'il n'y a pas forcément de recul par rapport à celui-ci", affirme encore l'auteur de l'étude diffusée par la Fondation Jean-Jaurès. Il poursuit, pointant notamment du doigt la peur des "effets secondaires", également évoquée par les Françaises et les Français à qui BVA a pu poser la question.
Pour Laurent-Henri Vignaud, historien des sciences à l'université de Bourgogne et coauteur de l'ouvrage Antivax : La résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours (Vendémiaire, 2019), la question est plus politique. "La méfiance envers les vaccins peut ainsi être, pour une partie, interprétée comme une mesure de la confiance que nous portons aux gouvernements, à la presse, aux médecins, aux industriels, etc. Or, en France, cette confiance est faible", rappelle-t-il dans les colonnes du Monde.
Vaccin anti-CoVid : les débats entre scientifiques ont mis à mal la crédibilité de la science
Mais la peur des effets secondaires autant que la méfiance dans le gouvernement n'explique pas tout, juge le professeur agrégé en sciences sociales, qui s'agace aussi de la façon dont les médias - au global - ont pu traiter la maladie. Ils ont contribué, juge-t-il, à décrédibiliser la parole scientifique.
"Sur certains plateaux de télévision, il y a eu une telle mise en scène, parfois artificielle, de controverses entre des scientifiques qu'on était dans une sorte de brouhaha permanent qui fait que l'autorité scientifique a été largement sapée. Et on a cette perte de confiance envers les institutions scientifiques", dénonce-t-il.