SociétéAssurance chômage: ces nouvelles règles pénalisantes pour les seniors
De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
IstockSur l'île de Sanya Hainan, au sud du pays, la situation est ubuesque depuis plusieurs jours : Depuis début août, 200 000 vacanciers sont bloqués sur place, à cause de la politique “zéro covid” du gouvernement chinois. Thomas, un français installé à Shenzhen, avait décidé d'y passer des vacances. Le séjour a tourné au cauchemar. Il nous raconte.
Sommaire
- 1 - Touristes coincés à Hainan : “7 jours et 5 tests PCR négatifs consécutifs”
- 2 - Touristes coincés à Hainan : “Des filets et des gardes entourant les hôtels”
- 3 - Touristes coincés à Hainan : “L’endroit est assez désert”
- 4 - Touristes coincés à Hainan : “Tant qu’il y aura des cas dans la ville, quitter l'île sera difficile”
Le cadre fait rêver : dans la baie de Sanya, sur l'île de Hainan, au sud de la Chine, une plage tropicale de sable blanc s’etend sur 22 kilomètres et les infrasctrucures sont modernes à souhait. L’île, au fil des années, est devenue une destination touristique incontournable pour les locaux comme pour les étrangers.
Mais cet été, ce qui devait être un séjour sans encombre s'est transformé en terrible bourbier pour des milliers de vacanciers.
Après la découverte de plusieurs cas de Covid-19, le gouvernement chinois a décidé d’appliquer sa redoutable politique “zéro Covid” sur l’île.
Résultat : les frontières sont bloquées, et les touristes sont confinés dans leurs hôtels.
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Thomas est expatrié à Shenzhen depuis 16 ans. Le français est venu passer à Sanya des vacances paisibles, après plusieurs étés plombés par la pandémie.
“N’étant pas rentrés en France depuis bientôt 3 ans pour la plupart d’entre nous à cause des restrictions en place, nous sommes venus à Sanya pour une semaine de vacances avec ma compagne et un groupe d’amis. En tout, nous étions 16 adultes et 14 enfants. Nous sommes arrivés le 30 juillet”, nous raconte l'expatrié.
Touristes coincés à Hainan : “7 jours et 5 tests PCR négatifs consécutifs”
Le retour de la bande était prévu le 5 août. Mais rien ne s’est passé comme prévu.
“Mon vol a été annulé le 5 août puis reporté au 7 août. Ensuite, celui du 7 août a été annulé le 6 août puis reporté au 15 août", nous explique Thomas. Sur des groupes wechat (une application de messagerie électronique utilisée en Chine) rassemblant plusieurs étrangers, il échange alors avec de nombreux expatriés, eux aussi, bloqués à Sanya et sur l’île de Hainan.
Et puis, le 6 août, l’annonce officielle tombe. “Elle confirmait qu’il ne serait pas possible de quitter l’île avant au moins 7 jours et 5 tests négatifs consécutifs sur ces 7 jours”, poursuit le français. C’est la déconvenue pour les 200 000 touristes présents, à ce moment-là, dans la province insulaire.
“Je me doutais qu’il serait compliqué de rentrer à partir du 5 août car l'île était déjà en train de se refermer, avec notamment la fermeture du ferry pour quitter l'île, des blocages sur les routes, et l’arrêt de la mise en vente des tickets de train…”, relate Thomas.
Touristes coincés à Hainan : “Des filets et des gardes entourant les hôtels”
Dès lors, à Hainan, c’est le branle-bas de combat des autorités : des hôpitaux de fortune sont dressés pour traiter les malades du Covid-19, des volontaires affluent de tout le pays pour prendre en charge les touristes et réaliser des tests à la chaîne.
Pour les vacanciers, les consignes sont strictes : personne ne rentre chez soi. Des centaines de quidams sont ainsi restés bloqués à l'aéroport. D’autres ont dû regagner leurs chambres d’hôtel, comme Thomas. “La ville de Sanya a imposé à tous les hôtels de donner un rabais de 50% sur les chambres d’hôtel”, précise t-il. De drôles de vacances prolongées de force, en somme.
“Je ne suis pas encore enfermé ni dans ma chambre ni dans mon hôtel. Mais je ne suis pas censé sortir sauf en cas de nécessité, nous raconte l’expatrié. J’arrive encore à faire un jogging le matin et une petite marche le soir.”
Habitants et touristes sont aussi soumis à des tests PCRs quotidiens. “Je fais mon test Covid le matin, à un point de dépistage qui se trouve à 500 mètres de mon hôtel”, précise le français.
Pour s’occuper, Thomas travaille : il avait pris soin de prendre son ordinateur en voyage avec lui.
“Tous ne sont pas aussi “chanceux”, nous explique t-il. Certains sont bloqués dans leur hôtel, avec des filets et des gardes entourant leurs hôtels. Beaucoup de profs ici risquent de manquer la rentrée des classes, et de ne pas être payés.”
Touristes coincés à Hainan : “L’endroit est assez désert”
Sur cette île de la taille de la Belgique, d’ordinaire très animée en été, l’ambiance est devenue, du jour au lendemain, mortifère. “Tout est fermé, sauf les pharmacies et les supermarchés. C’est très très calme dehors. L’endroit est assez désert.”, assure Thomas.
Mais pour autant, Hainan est loin de céder à la panique. “Ce sont des situations connues en Chine. Les gens respectent les mesures mises en place, même si nous pouvons voir des tensions par moments”, poursuit le français.
Des lignes téléphoniques “débordées”, selon lui, ont été mises en place par le gouvernement pour aider les touristes bloqués à faire face aux difficultés éventuelles.“Des sacs de provisions (très basiques) sont aussi distribués dans les hôtels” ajoute Thomas.
Thomas explique qu’il est d'ailleurs assez compliqué de se nourrir correctement. “Je prends mon petit-déjeuner à l’hôtel. Je me fais livrer pour les autres repas, mais avec un choix limité. Je ne me régale pas”, confie t-il.
Les touristes bloqués vivent aussi sous la menace d’être déclaré positif, ou cas contact. “Car là, ça devient une autre histoire. Je n’ai pas envie d’être embarqué pour une quarantaine centralisée, et ça retarderait encore de façon très indéfinie la possibilité d’un retour à Shenzhen”, ajoute Thomas.
Touristes coincés à Hainan : “Tant qu’il y aura des cas dans la ville, quitter l'île sera difficile”
Pour autant, le français n’est pas surpris par la situation. “La Chine applique une politique zéro Covid. Il y a eu plus de 1,000 cas sur l'île en une semaine. Nous sommes à une moyenne journalière de 400-500 cas. Ce sont des niveaux élevés pour la Chine qui prend des mesures extrêmes dans de telles situations pour empêcher la propagation du virus.”.
Dans ces conditions, le français peine à entrevoir une issue dans les prochains jours. “J’ai un vol le 15 août, qui n’est pas encore annulé, mais je ne suis pas optimiste sur le fait qu’il soit maintenu.”
Pour lui, c'est bien la partie la plus difficile : “de ne pas savoir quand nous pourrons rentrer. Les 5 tests en 7 jours ne garantissent aucunement un retour. L’aéroport est toujours fermé. Tant qu’il y aura des cas dans la ville, quitter l'île sera difficile”, affirme l’expatrié.
D'autant plus que les conditions pour quitter l’île d’Hainan changent tous les jours, nous explique t-il. “Le gouvernement est en train d’organiser le départ des touristes, suivant certaines conditions et les zones où nous sommes (bas risque, risque moyen, risque élevé). Aujourd’hui il est impossible de quitter l'île si vous êtes dans une zone à moyen risque, même si vous avez fait vos 5 tests en une semaine.”
Alors, Thomas prend son mal en patience, et reste informé. “On attend notre tour, et on croise les doigts. Mais ça risque d'être long, et se faire au compte-gouttes”, prédit le français.
