De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Des légumes, des féculents… Et des insectes. En France, la principale source de protéine reste la viande : bœuf, poulet, porc… En 2021, nous en avons consommé environ 85 kilos par personne, en hausse de 0,7% par rapport à l’année précédente, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Une mauvaise nouvelle alors que de nombreuses associations pour le climat appellent à réduire notre consommation pour ralentir le réchauffement climatique. En 2021, 2,2% des Français avaient adopté un régime végétarien, mais 24% affirmaient avoir réduit leur consommation de viande, selon un sondage de l’Ifop* pour France Agrimer.
Comment diminuer sa consommation sans perdre son apport en protéines ? Récemment, Planet vous présentait plusieurs aliments pour remplacer la viande, mais nous n’avions pas pensé aux insectes. Geneviève, elle, a fait ce choix il y a déjà dix ans et ne mange presque plus de viande au quotidien. Interrogée par Planet, elle explique que l’entomophagie – qu’elle pratique – est "un mode de vie lié à la consommation d’insectes".
"Je consomme les insectes déshydratés"
Si cette pratique peut être philosophique, diététique ou culturelle, pour cette mère de famille elle est avant tout politique : "Ma décision était liée au réchauffement climatique, au changement de mode de vie et de consommation". Il y une dizaine d’années, Geneviève se rend compte qu’elle consomme trop de viande et décide de changer les choses à son échelle. Elle pense alors au véganisme, au végétarisme, mais découvre cette alternative, qui permet de garder des protéines animales. "La culture des insectes consomme moins d’eau, moins d’espace et moins d’énergie", ajoute-t-elle auprès de Planet.
Aujourd’hui, Geneviève est omnivore et pas entomophage, c’est-à-dire qu’elle consomme régulièrement des insectes – une fois par semaine minimum – et presque plus de viande, mais les insectes ne sont pas l’élément principal de son alimentation. "Je les consomme déshydratés, comme un accompagnement avec ce qu’on mange habituellement, des féculents, des légumes et des fruits", explique-t-elle, partageant avec nous deux recettes : "J’accommode les salades avec des insectes déshydratés, dans des naans par exemple, je remplace la viande par des insectes". Quelles sortes d’insectes mange-t-elle au juste ? Elle nous explique tout.
*Sondage réalisé du 30 septembre au 8 novembre 2020 par l’IFOP, qui a interrogé un échantillon de 15 001 personnes âgées de 15 à 70 ans et représentatives de la population française.
Grillons, fourmis, sauterelles...
Geneviève a découvert la consommation d’insectes lors de différents voyages, en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud, où il est normal d’en cuisiner et d’en manger. En France, elle ne trouve que des insectes déshydratés, et peu d’espèces : "On commande via un éleveur d’insectes, mais il n’y a pas trop de choix en France. On trouve des grillons, des vers de farine, des vers de bambou, des fourmis et des sauterelles. Les fourmis et les sauterelles sont vraiment très chères, c’est vraiment pas abordable".
La mère de famille regrette que l’achat soit devenu aussi cher car, "il y a 10 ans c’était très accessible". Depuis, il y a eu "une sorte de mode et des restaurants ont commencé à en vouloir intégrer dans leur carte, donc le prix au kilo a explosé. J’ai dû me rabattre sur les grillons et les vers de farine, ces derniers sont moins chers parce qu’ils sont faciles à élever, ils ne demandent pas beaucoup d’énergie et pas beaucoup d’espace". Pour Geneviève, ça n’est pas normal que les insectes soient vendus ce prix-là, car leur consommation "devrait être démocratisée, afin de devenir une vraie alternative à la viande". Vous hésitez ? Elle sait d’ores et déjà comment vous convaincre de sauter le pas.
"On mange bien des grenouilles, pourquoi pas des insectes ?"
Le compagnon et la fille de Geneviève mangent la même chose qu’elle. Quant à ses proches… Ca passe ou ça casse : "J’ai fait goûter les insectes autour de moi, il faut passer le cap de se dire que ce sont des insectes, mais ensuite on prend vite le coup". Pour convaincre de nouvelles personnes, elle explique qu’"on mange de tout, on mange du végétal, de l’animal, des produits de la mer. Pourquoi on ne mangerait pas des insectes ? Ce sont des aliments nutritifs intéressants et, quand on dit ça, ça fait réfléchir. 50% des personnes sont convaincues, c’est déjà pas mal ! Après, certaines ont une phobie qui vient de loin et c’est comme ça".
À ceux qui sont dégoûtés à l’idée de manger des insectes, elle rappelle que les Français mangent des grenouilles et des escargots. "On est dans un confort en Occident qui nous permet de rejeter certaines alimentations", conclut-elle auprès de Planet. Pas sûr que ce luxe perdure encore des dizaines d’années…