Signes de la vie : « L’effondrement de votre quotidien peut être une très grande chance pour vous »IllustrationIstock
INTERVIEW. Intuitions, sensations de déjà vu, rêves, synchronicités… Chaque jour, nous recevons des signes sans forcément y prêter attention. Comment les décrypter ? Dans son livre, Il suffit parfois d'un signe (Ed. Albin Michel), Anne Tuffigo, médium, écrivaine et conférencière nous aide à renouer avec l'essentiel. Entretien.
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"Ça, c’est sûr, c’est un signe !" Après le décès d’une personne proche, un choix de vie, un dilemme professionnel, nous sommes nombreux à attendre un signe ou la réponse à des questions qui nous taraudent. Certains tentent par tous les moyens de les percevoir, mais passent pourtant à côté de l’essentiel : l’écoute de soi, la mobilisation de leur sens et de leur capacité d’observation. D’autres s’obstinent à se perdre dans leurs convictions et demeurent aveuglés. "Par manque de courage, de temps ou de confiance en nous, nous nous sommes détournés des signes qui nous entourent et que nos ancêtres considéraient pourtant comme de précieux messages envoyés par les dieux", écrit Anne Tuffigo, médium et conférencière, dans son livre Il suffit parfois d’un signe (Ed. Albin Michel)  Pourtant, ils peuvent, en un instant, bouleverser notre quotidien, et nous invitent à voir le monde sous un angle différent.

Signes de la vie : "Quand nous avons tout perdu, nous regardons le ciel"

"Nous avons enlevé aux signes leur dynamique sacré. Malgré tout, lorsque nous sommes confrontés à quelque chose de très fort à la suite d’un deuil par exemple (entendre la chanson préférée du défunt à la radio, sentir l’odeur de son parfum, faire face à des synchronicités…), notre système cartésien est complètement ébranlé. Nous pensons au début à un hasard ou des coïncidences, mais face à des signes récurrents, nous sommes chamboulés", nous explique l’autrice.

"Nous sommes par ailleurs dans une époque de profonds bouleversements ; les familles n’ont jamais autant éclatées, les couples ne sont jamais autant séparés. Aujourd’hui, nous bousculons toujours plus vite les choses. Ainsi, lorsque notre système s’écroule, cela nous pousse à chercher d’autres réponses ailleurs. Quand nous avons tout perdu sur Terre, depuis des millénaires, nous regardons le ciel", nous fait si bien remarquer la medium.

"C’est la fameuse théorie du chaos. Nous mettons parfois beaucoup de temps à comprendre que ce que nous pensons être bien pour nous (famille, amis, société…) ne l’est pas forcément. Malgré nos efforts, tout s’écroule autour de nous. Cette destruction de notre édifice nous oblige à nous poser la question de ce que voulons ou aimons vraiment faire. Selon moi, les effondrements peuvent être une très grande chance", affirme Anne Tuffigo.

Comme elle l’écrit dans son livre, "une première salve de signes dans notre vie, c'est une douce caresse de la part de notre ange gardien qui nous prévient et nous demande de réfléchir. La deuxième, c’est une petite tape vexante. Une troisième, une gifle cinglante. La dernière peut tout bouleverser et nous renverser". "Mon Dieu, si je n’avais pas tout perdu, je ne me serai jamais fait confiance pour me lancer dans l’entrepreneuriat, dans cette nouvelle relation, etc.", peut-on alors se dire.

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Après des deuils, une perte de travail et autres conflits familiaux des changements radicaux de vie s’opèrent. "Nous oublions souvent que nous pouvons ressentir la pleine teneur du bonheur que lorsque nous avons connu le malheur", rappelle-t-elle. "C’est la loi de la polarité. Il n’y a pas de lumière sans ombre, sinon nous ne pouvons apprécier la vie dans ses reliefs."

À quoi devons-nous alors plus prêter attention dans notre quotidien ?

Signes de la vie : faites confiance à votre intuition

"Souvent, nous avançons un peu tête baissée vers nos croyances, et nous nous laissons aussi particulièrement guider par nos peurs. Nous sommes dans des vies où la routine est grandement présente. De ce fait, lorsque nous sortons du champ, nous avons l’impression de prendre des risques. À l’inverse, nous nous sommes tellement formatés que nous n’osons plus écouter notre petite voix intérieure, qui est pourtant si précieuse. Parfois, nous avons des mauvais pressentiments face à une situation, mais nous les balayons sous couvert des peurs qui nous gouvernent", déplore Anne Tuffigo, qui fait partie d’associations d’aide au deuil et autres épreuves.

L’intuition, les prémonitions et autres pressentiments nous mènent pourtant à la connaissance de soi. Si vous devez prendre une décision importante, prenez donc le temps d’être à l’écoute de vos ressentis.

Comment pouvons-nous par ailleurs reconnaître les signes que nos "guides" ou nos défunts nous envoient ?

Signes de la vie : éveillez vos sens

"L’extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires", écrivait Paulo Coelho. Comment le percevoir ? "Un signe, c’est une marque visible d’un monde invisible", rappelle la medium. "Il s’agit ainsi, sans doute, de poser sur soi, sur son cœur, la connexion visible entre le divin et nous-même. Il devient un marqueur éclairant lorsque nous ne savons plus nous positionner face au monde qui nous entoure", détaille-t-elle dans son ouvrage.

"Il n’y a pas de signe qui nous est envoyé par hasard. Si nous les recevons, c’est que nous avons indirectement posé une question pour nous et en nous-mêmes : "Ce travail me correspond-il vraiment ?", "Cette personne est-elle vraiment faite pour moi ?", "Est-ce que mon défunt à un message à me transmettre ? J’aimerai tellement qu’il soit là." Sans que l’on ne s’en rende compte, une intention a été posée. Les signes que l’on reçoit sont souvent des réponses à ces interrogations. Il faut donc faire le chemin inverse. Essayons de voir au moment où nous recevons des signes, en quoi ils entrent en résonance avec ce que nous vivons en ce moment", conseille Anne Tuffigo. "Les signes sont souvent des clins d’œil aux réponses que nous attendons."

Il existe tout un registre sémiologique dans lequel les signes peuvent se manifester : les songes qui sont des lieux de rencontres, les synchronicités, les impressions de déjà-vu, les chiffres ou les heures miroirs (10h10, 11h11, 12h12…), les 5 sens (entendre la musique préférée d’un défunt à la radio, sentir son parfum, une caresse…), etc.

Comme nous l’explique la médium, qui communique avec les défunts, ces derniers choisissent souvent des processus sensoriels. Ils les utilisent pour s’identifier auprès de nous via une signature olfactive, une réponse dans une émission de radio au sujet auquel vous pensez, un déplacement d’air, l’impression d’être effleuré…

Prêtez donc attention au monde qui vous entoure et faites-vous confiance. Les signes ou solutions que vous cherchez sont en vous ou tout près de vous.