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Le scandale avait éclaté en mars dernier. De nombreux enfants avaient été contaminés, parfois jusqu’à l’hospitalisation, par la bactérie Escherichia Coli, après avoir consommé une pizza de la gamme Fraich’Up chez Buitoni. Deux d’entre eux étaient décédés.
Depuis, l'entreprise est dans le viseur d’une nouvelle enquête.
Car ça n’est pas la première fois que les autorités pointent les conditions d’hygiène plus que douteuses de l’usine de Caudry, où sont fabriquées les pizzas incriminées.
Un rapport, auquel l’Agence France Presse a eu accès cette semaine, confirme que des manquements ont été signalés dès 2012 dans la manufacture.
En 2014, puis en 2020, pourtant, de nouvelles inspections des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) relèvent les mêmes problèmes.
Toiles d'araignées, moisissures, saleté accumulée… Des “manquements” dans l’usine Buitoni
L'usine serait donc dans un piteux état depuis 10 ans, sans que rien n'ait vraiment été fait pour améliorer la situation.
Dans leurs comptes rendus, les agents qui se sont rendus sur place en 2012 notent la présence de "fils de pyrale (un papillon envahisseur) en différents endroits", et notamment dans de la farine.
En 2014, on remarque de la moisissure et de la rouille. Et en 2020, ce sont des toiles d’araignées qui auraient envahi cette fois le plafond de la boulangerie.
L’agent note également une peinture "écaillée ou absente par endroits", un matériel de production "gras et huileux", et de la saleté "accumulée" un peu partout.
A chaque fois, les inspecteurs ont émis un “avertissement suivi” à Nestlé, l’entreprise propriétaire de Buitoni, enjoignant la multinationale à prendre des mesures sérieuses pour “résoudre les problématiques d’hygiène”, selon un porte-parole de la DGCCRF.
Usine Buitoni : une “nette dégradation” de l'hygiène en 2022
Un dernier contrôle avait eu lieu en 2021. Il faisait état de quelques améliorations.
Mais la situation se serait à nouveau dégradée en 2022; en mars dernier, lorsque le scandale éclate, les inspecteurs retournent sur place et observent “une nette dégradation des conditions d’hygiène”.
La production de l’usine de Caudry a été stoppée par arrêté préfectoral en avril, et une enquête pour “homicide involontaire et blessures involontaires” est toujours en cours au parquet de Paris.