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Depuis le mois de mars, on aurait presque oublié le Covid-19. Alors qu’à l'époque, les chiffres de l'épidémie s'essoufflaient un peu partout en France, le gouvernement a initié un allègement sans précédent du protocole sanitaire.
Plus de masques en extérieur, pass vaccinal aux oubliettes, dépistages moins fréquents… La série s’est achevée en beauté le 16 mai dernier, avec la levée du port du masque dans les transports en commun, dernier bastion où celui-ci était encore obligatoire.
Alors que l’été approche, c’est donc un vent de liberté retrouvée qui souffle sur l’Hexagone. Avec enfin, l’impression de retrouver la vie d’avant. C’était sans compter sur le virus, qui semble, depuis quelques jours, gagner à nouveau du terrain sur le territoire.
Circulation du covid : une inversion brutale de la tendance
“En semaine 21, la circulation du SARS-CoV-2 continuait de ralentir, mais de façon moins marquée par rapport aux semaines précédentes”, indique Santé Publique France.
Dans son point épidémiologique du jeudi 2 juin, l’organisme annonce les chiffres suivants pour la semaine du 23 au 29 mai :
- Le taux d’incidence s'élevait à 214 pour 100 000 habitants.
- Le taux de positivité était de 14,4%
- Le nombre de reproduction R effectif de 0,71
- On comptait 2152 nouvelles hospitalisations et 258 admissions en soins critiques.
Des chiffres qui restaient en baisse par rapport à la semaine précédente.
Mais depuis le 29 mai, la tendance s’est brutalement inversée.
“ Alors que le nombre de cas quotidiens de Covid-19 diminuait d’environ 20 % chaque semaine, il grimpe depuis la fin du pont de l’Ascension. Le rythme semble même s’accélérer : + 6 % lundi, + 10 % mardi, + 19 % mercredi, + 20 % ce jeudi…” note pour sa part Le Parisien.
Serait-ce l’effet du long week-end, qui aurait pu pousser plus de personnes à se faire dépister ? Rien n’est moins sûr.
Rebond de l’épidémie : BA.2, BA.4, BA.5, les variants qui inquiètent
“Une telle inversion de tendance aussi rapide n’est pas habituelle et il y a probablement d’autres explications que le dépistage, comme la diffusion de nouveaux variants qui se propagent plus vite”, explique l’épidémiologiste Mahmoud Zureik dans les colonnes du Parisien.
Ces variants qui inquiètent, ce sont les sous-lignages d’Omicron, qui gagnent de plus en plus de terrain.
Selon Santé Publique, 94% des séquences interprétables le 16 mai dernier concernaient le variant BA.2.
Le rapport note également une “augmentation de la présence de la mutation en position L452 au criblage (12% en S21), en lien avec la hausse de certains sous-lignages d’Omicron dont BA.4 et BA.5”.
Ces nouveaux variants, qui circulent désormais sur le territoire, avec plus ou moins d’intensité selon les départements, seraient donc à l'origine de ce rebond des derniers jours. Les prémices d’une nouvelle vague ? On peut le craindre.
Car ces variants ont une vitalité très importante, et pourraient toucher plus facilement les personnes déjà contaminées par Omicron. BA.2 "est le variant le plus contagieux du virus SARS-CoV-2 que nous ayons vu jusqu'à maintenant", alertait l'épidémiologiste Maria Van Kerkhove de l'OMS, le 19 mars lors d’une conférence de presse.
Rebond de l’épidémie : le “grand relâchement” des gestes barrières en cause ?
Un autre facteur pourrait expliquer le rebond épidémique de ce début du mois de juin : l’allègement des restrictions et le “grand relâchement” côté gestes barrières à l'approche de l’été.
Et même si la première moitié de mai a été marqué par des températures exceptionnellement élevées, il fait bien moins chaud depuis quelques jours, et les orages se multiplient.
“Or, on sait désormais que le virus est désavantagé en période estivale, puisque l’on sort et que l’on aère les pièces plus facilement”, note Le Parisien.
D’autres pays connaissent en ce moment une situation similaire, notamment en Europe où les cas repartent aussi à la hausse au Danemark ou aux Pays-Bas… Sans toutefois que l’on puisse encore parler d’une véritable nouvelle vague.
Pour l’heure, toutefois, la pression ne se fait pas encore sentir dans les hôpitaux de l’Hexagone, nous a confirmé un infectiologue exerçant dans un établissement de la région parisienne. Mais jusqu'à quand ?