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Cela fait quarante ans que la loi portée par Simone Veil est entrée en vigueur en France. Considérée comme l’une des lois les plus symboliques concernant la progression de la condition féminine dans l’hexagone, celle-ci ne fait toujours pas l’unanimité. Car en effet, en 2014, certaines voix s’élèvent encore pour protester contre l’Interruption volontaire de grossesse (IVG). Tour d’horizon des pourfendeurs de l’avortement, entre lobbys catholiques et cadres du Front National.
Des militants toujours actifs
En janvier dernier, plusieurs milliers de manifestants anti-avortement battaient le pavé parisien galvanisés par "l’exemple" espagnol (l’Espagne projetait alors de revoir le droit à l’avortement). Si la législation ibérique a fait machine arrière depuis, les opposants à l’IVG français n’en démordent pas. Dernière action en date, la prise d’assaut des boîtes mail des députés de droite et du centre.
Les élus de l’opposition ont en effet reçu le même courriel en boucle à quelques jours de l’examen à l’Assemblée d’un texte qui "réaffirme l’importance du droit fondamental à l’interruption volontaire de grosses pour toutes les femmes, en France, en Europe et dans le monde" nous apprenait il y a quelques jours Libération.
Dans ce message, le signataire annonce aux députés : "je ne comprendrais pas qu’un représentant de la nation célèbre comme un droit l’atteinte à la vie humaine". Dans les colonnes du Huffington Post, Najat-Vallaud Belkacem fait le constat amer que, "les contestations n’ont depuis 40 ans jamais vraiment cessée". Soit. Mais alors, comment expliquer la longévité de cette mobilisation contre ce droit reconnu depuis quatre décennies et dont la légitimé fait aujourd’hui consensus dans les couloirs de l’Assemblée ?
Pour y répondre, il faut sans doute regarder du côté des tensions issues de l’adoption de la Loi Taubira. En effet, il paraît clair aujourd’hui que le mouvement de la "Manif pour tous" est venu grossir les rangs de ceux des anti-IVG par proximité idéologique. Les liens tissés entre le mouvement d’opposition au mariage gay avec les anti-avortement en Espagne en attestent.
Mais au-delà d’une base de militants ultra-conservatrice, des personnalités politiques se font également les porte-voix de cette contestation dont les slogans nous ramènent à l’aube des années 60.
Christine Boutin, Bruno Golnisch… et Marine Le Pen ?
Farouchement hostile à l’ouverture du droit à l’avortement, Christine Boutin fait figure de tête d’affiche. Catholique traditionnaliste et (ultra)conservatrice, l’ex-présidente du parti chrétien démocrate s’est souvent exprimée contre l’IVG. Aujourd’hui encore, elle compare sur son compte Twitter l’adoption de cette loi historique à "un coup de poignard dans le cœur", rien que ça. En outre, Christine Boutin s’est également déclarée opposée à l’adoption du texte prévu ce mercredi à l’Assemblée en hommage à Simone Veil.
Mais Christine Boutin n’est pas seule personnalité à joindre les cortèges anti-avortement. En effet, lors de la grande manifestation à Paris en janvier dernier, Bruno Gollnisch défilait avec les manifestants. En 2010, l’ex-candidat à la présidence du parti d’extrême droite vantait également sur son blog le "vœu du FN de mettre en place une politique volontariste d’accueil à la vie" souhaitant la mise en place d’une "politique alternative à l’IVG". Une position qui fait écho à celle formulée par le président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, qui dans un tweet, avait salué la décision prise par l’Espagne de revenir sur le droit à l’avortement.
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Qu’en est-il alors pour Marine Le Pen ? Moins radicale que son père, la présidente du FN a toute fois de sérieuses réserves quant au droit à l’avortement. Lors de sa campagne en 2012, ses propos sur les "IVG de confort" avaient suscité beaucoup d’émotion. Une expression dénoncée par les médecins mais qui, dans l’hémicycle, avait été reprise par sa nièce Marion Maréchal-Le Pen.
Qualifiée de "dégueulasse" par Elisabeth Bandinter, cette expression montre que, quarante ans après son adoption, la loi Veil a plus que jamais besoin d’un hommage rendu ce jour par l’Assemblée nationale.
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