Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Un scénario à la Hitchcock. L’image de cet homme au visage ensanglanté a fait le tour des réseaux sociaux et son témoignage en a effrayé plus d’un. Interrogé par France 3, ce retraité du Bas-Rhin explique avoir été attaqué par deux "corbeaux" - en réalité des corneilles - alors qu’il promenait son chien. Quelques jours plus tard, ce sont des habitants de Versailles (Yvelines), qui affirment sur les réseaux sociaux avoir eu des problèmes avec des corneilles alors qu’ils se promenaient en ville. Info, intox, exagération ? Planet s’est entretenu avec Frédéric Jiguet, ornithologue et professeur au Muséum national d’histoire naturelle de Paris.
Attaques de corneilles : "Ce sont des intimidations"
Que sait-on de ces "attaques" rapportées en Alsace ou dans les Yvelines ?
Frédéric Jiguet. Ce sont des intimidations, c’est assez classique à cette période de l’année, entre le milieu du mois de mai et celui du mois de juin. À cette période, les poussins sortent des nids, avant de savoir voler, donc ils montent dans les branches et il arrive que certains tombent parfois au sol. Ils se retrouvent alors sous une voiture ou dans un caniveau, par exemple. Dans ce cas-là, généralement, un couple de corneilles va crier, donner l’alerte si quelqu’un s’approche un peu trop du poussin.
Par contre, il y a de très rares individus qui ne semblent pas avoir peur de l’homme et qui vont "attaquer", toujours de la même manière. Ils passent par derrière, en rase-motte et donnent un coup d’aile ou de patte pour que les hommes s’éloignent. Ils le font car ils estiment qu'à ce moment-là ils sont trop près de leurs poussins.
Attaques de corneilles : "Ca reste très, très rare"
Pourquoi une telle réaction ?
Frédéric Jiguet. C’est souvent un profil particulier de personne qui les dérange, sans qu’on puisse savoir qui ou quoi. L’idée reste que cette seule personne est identifiée comme un danger pour le poussin et c’est elle que les individus vont attaquer. Ces oiseaux sont très rares parmi toutes les corneilles et ce type de nuisance est très localisé, il y a tous les ans le même couple au même endroit qui attaque les gens dès que les poussins sont prêts à partir, par exemple. Il faut vraiment avoir conscience que c’est UN individu en particulier qui est agressif et pas les corneilles en général. Ca reste très, très rare.
Comment expliquer un tel comportement chez certains individus ?
Frédéric Jiguet. Mon hypothèse est que ces oiseaux ont été élevés par des gens qui ont voulu les sauver. Résultat, ils n’ont plus peur de l’homme, donc ils l’attaquent comme ils attaqueraient une autre corneille ou un renard par exemple. Ils peuvent aussi attaquer des gens qui doivent ressembler à ceux qui les ont élevés.
Corneilles agressives : "Il faut faire face aux oiseaux et s'éloigner"
Quels sont les bons réflexes à avoir dans ce genre de situation ?
Frédéric Jiguet. Il faut faire face aux oiseaux. Si on les regarde, ils ne s’approchent pas - car ils ne sont pas prêts à n’importe quoi non plus - et puis il faut s’éloigner. Si l’attaque se produit de manière récurrente alors il faut tenter de comprendre et, attention, on n’a pas le droit de détruire l’espèce ou son nid. Par contre, si c’est en ville, on peut profiter de l’hiver pour enlever le nid de l’endroit où il se trouve.
Il ne faut pas avoir peur. Dans notre inconscient, ces oiseaux sont agressifs, ils sont méchants et donc ils vont nous attaquer, mais ils ne pensent qu’à une chose : s’enfuir dans un coin. Il y a des oiseaux très calmes, d’autres qui vont essayer de mordre mais jamais ils ne vont se rebiffer et donner des coups de bec. Le comportement d’intimidation est rare et très particulier.