
Des droits bien souvent méconnus des intéressés.
Il n’y a pas d’omelette sans casser des œufs. Pourtant, ces derniers viennent à manquer dans certaines enseignes, notamment en Alsace, en Provence ou encore en Occitanie. De quoi donner la chair de poule aux férus de ces protéines, qui craignent une pénurie. Au micro de nos confrères et consoeurs de BFMTV, Thomas Bartlett, secrétaire générai du syndicat français des producteurs d'œufs (SNIPO), confirme une situation difficile : "Effectivement, on voit dans certains supermarchés des rayons clairsemés. On a des tensions très fortes sur les approvisionnements en œufs".
Tuons la psychose dans l'œuf : il n’y a pas de quoi s’alarmer. En effet, Thomas Bartlett estime qu ’il ne faut pas parler de “pénurie”, puisque la production reste stable. Selon lui, il y a des difficultés au niveau des chaînes d’approvisionnement pour livrer en supermarché.
"Attention à ne pas créer de psychose, comme pour le beurre il y a quelque temps ! Si les clients ne se précipitent pas en magasin pour faire des stocks, tout ira bien ", appuie le porte-parole d’un distributeur dans les colonnes du Parisien. Pour les industriels, cette difficulté d’approvisionnement traduit en vérité une hausse des consommations d'œufs.
Si en métropole, l'œuf ne manquera pas à l’appel, à Mayotte, c’est une autre histoire. Rares sont les enseignes comportant le précieux sésame dans leur rayon. Il faut dire que la production à Mayotte repose sur une chaîne logistique complexe et coûteuse. En effet, la mortalité des poules pondeuses est importante, l’alimentation des volailles est chère, de même que les coûts d’installation des bâtiments. En outre, le cyclone Chido, en septembre 2024, a décimé de nombreux élevages et emporté beaucoup de poules, ce qui a fortement impacté l’approvisionnement. Face à cela, les locaux espèrent une grande importation depuis l'Hexagone, comme souligne France Info Mayotte.
Cocorico, plus que jamais ! La France est une grande productrice et consommatrice d'œufs. D’après le CNPO (L’organisation du Comité National pour la Promotion de l’Œuf), en 2023, celle-ci a produit 14,9 milliards d’œufs (930 000 tonnes), une production en progression de 4 % par rapport à 2022, regagnant ainsi sa première place des pays producteurs d'œufs de l’Union européenne. Les œufs sont un incontournable de l’assiette des Français. En effet, d’après la dernière enquête menée par l’Institut CSA pour le CNPO, la quasi-totalité des Français, 97 %, affirme consommer des œufs. Plus encore, ils sont au menu de près de 9 consommateurs sur 10 (89 %) au minimum une fois par semaine. Les Français sont même 54 % à en consommer plusieurs fois par semaine : 8 % disent en consommer tous les jours ou presque et 46 % entre deux et quatre fois par semaine. Il faut dire que l'œuf est une protéine animale bon marché, avec de très bons apports nutritionnels. Il est donc l’aliment idéal en temps d’inflation !
Face à cette forte consommation, la France projette de construire près de 300 nouveaux poulaillers d’ici 2030, comme l’a annoncé le “Comité national pour la promotion de l’œuf a annoncé” dans son plan de filière le 18 juin 2024. Toutefois, ce projet demande du temps, d'autant qu'il faut favoriser la production d’œufs de plein air, ce qui ne favorise pas la productivité.