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Durant 24 ans, Valérie Bacot a vécu l’enfer. Daniel Polette, qui est d’abord son beau-père, l’a violée dès l’âge de 12 ans avant de devenir à la fois son mari, son bourreau et son proxénète. Le 13 mars 2016, la mère de quatre enfants tire sur son époux avec une balle de revolver. Son procès débutera ce lundi 21 juin aux Assises de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône. Aujourd’hui âgée de 40 ans, celle que l’on considère comme la "nouvelle Jacqueline Sauvage", raconte son calvaire dans son livre "Tout le monde savait", (Ed. Fayard).
"Nouvelle Jacqueline Sauvage": elle grandit dans une ambiance familiale violente et instable
Née le 16 octobre 1980, Valérie Bacot, grandit dans une ambiance familiale violente et instable. Sa mère, alcoolique et violente, ne se montre guère compatissante envers elle. Comme elle le raconte dans son autobiographie, son frère la viole à l'âge de 5 ans, mais sa mère, mise au courant des années plus tard, minimise les faits :
"Ils étaient enfants, ce n’est pas très grave. Tant que ça reste dans la famille, on ne va pas en faire tout un cinéma."
Son supplice continue à son adolescence, lorsque l’amant de sa mère, Daniel Polette, de 25 ans son aîné, abuse d’elle pour la première fois, alors qu’elle n’a que 12 ans.
Informées, deux des sœurs de Daniel Polette alertent les gendarmes en janvier 1995. En avril 1996, Daniel Polette est condamné à 4 ans de prison pour viol sur mineure de moins de 15 ans, rapporte France 3.
Il réintègre toutefois le domicile familial dès sa sortie de prison et agresse de nouveau sexuellement Valérie. Enceinte à 17 ans de son bourreau, sa mère alcoolique la met à la porte. Sous l’emprise totale de "Dany", elle ne voit qu’une seule solution, s’installer avec lui. C’est alors que la situation empire…
Valérie Bacot : prostitution et "extrêmes violences"
L’homme avec qui elle s’unit, devient encore plus violent sous l’emprise de l’alcool. Un Noël, il assomme Valérie Bacot d’un coup de marteau en raison d’une guirlande lumineuse qui ne fonctionne pas. Elle indique aussi qu’un autre jour, il l’étrangle jusqu’à l’évanouissement alors qu’elle est enceinte.
En 2004, il devient son proxénète, en vendant son corps à des clients pour 20 euros, à l’arrière de la 806 familiale. Elle doit suivre les "instructions" de Dany par le biais d’une oreillette.
La jeune femme "encaisse", comme elle dit, par peur d’être tuée si elle tente de fuir. Son bourreau la menace aussi "une dizaine de fois" avec un pistolet, d’après l’enquête. Un élément déclencheur la pousse à passer à l’acte.
"Nouvelle Jacqueline Sauvage" : "Il faut que ça s’arrête"
"Il m’a demandé comment j’allais sexuellement" : cette confession de sa fille Karline, alors âgée de 14 ans, va jouer le rôle de déclic "Il faut que ça s’arrête", se dit alors sa mère. Le 13 mars 2016, après une énième passe exigée par son proxénète, elle saisit le pistolet que cache ce dernier dans la 806 et lui tire dans la nuque. Elle cache alors son corps avec l’aide de deux de ses quatre enfants. Arrêtée en octobre 2017, elle avoue immédiatement. Un an plus tard, elle est libérée sous contrôle judiciaire.
"Je sais ce que j'ai fait, je sais que c'est horrible, ce que j'ai fait et que je mérite une peine", confie la mère de famille à nos confrères de BFMTV.
"Ce sont les violences extrêmes subies pendant près de 25 ans et sa peur de les voir se perpétuer à l’encontre de sa propre fille qui l’ont conduite, de manière inexorable, au passage à l’acte", jugent Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini, ses avocates, qui ont aussi défendu Jacqueline Sauvage, devenu le symbole des violences conjugales. Cette dernière a été condamnée pour avoir tué son mari avant d’être graciée en 2016.
Et Me Janine Bonaggiunta d'ajouter à l'AFP : "Je souhaiterais attirer l'attention sur le fait que ces femmes victimes de violences ne sont pas protégées. La justice reste trop lente, pas assez réactive et manque de sévérité envers les auteurs, ce qui leur permet de continuer à perpétrer des violences en toute puissance. C'est cela même qui peut conduire une femme désespérée à tuer pour survivre."
Valérie Bacot, qui pensait que "seul ce geste pourrait lui permettre de protéger ses enfants", d’après l’expertise, encourt la perpétuité. Une pétition réclamant sa "liberté" a été signée par plus de 500 000 personnes.