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Selon le rapport d'Eric Ciotti, député (LR), présenté mardi à l'Assemblée, le budget de l'asile pour 2017 a augmenté de 30,4 %. Les crédits pour l'année prochaine ont "dépassé le milliard d'euros" en autorisations d'engagement, indique Le Figaro.
En 2015, la Cour des comptes dénonçait déjà une gabegie, pointant du doigt des procédures trop longues et couteuses, et surtout, que la quasi-totalité des personnes déboutées du droit d'asile restaient sur le territoire national. Aujourd'hui, la facture réalisée par l'institution a été largement dépassée. Elle se basait sur 65 000 demandeurs d'asile. Ils sont déjà 25 000 de plus en 2016.
"Le nombre de places (…) sera insuffisant pour absorber la totalité des demandes"
"Calais, c'est 10 000 migrants, mais l'ensemble des demandeurs du statut de réfugié en France, c'est 90 000 à 100 000 personnes", a rappelé le député des Alpes-Maritimes à l'Assemblée. Celui-ci pointe du doigt les conditions d'hébergement : "Le nombre de places (…) sera insuffisant pour absorber la totalité des demandes", "le schéma national d'accueil adopté l'année dernière est en réalité déjà caduc". Selon lui, l'administration "continuera de réorienter une grande partie" des demandeurs "vers l'hébergement d'urgence de droit commun". Un hébergement dans des Centres d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) qui a un coût, même si celui-ci a baissé. "Le coût moyen journalier d'une place en Cada devrait être de 19,5 euros en 2016 contre 24 euros en 2015."
L'Etat sous-évaluerait le coût des aides aux demandeurs d'asile
Le député accuse l'Etat de sous-évaluer systématiquement le coût des aides allouées aux demandeurs : 220 millions d'euros budgétés pour 2017. Alors que, pour la seule année 2016, 315 millions sont en passe d'être engloutis, "soit plus du double de ce qui avait été budgété dans le projet de loi de finances", s'indigne Eric Ciotti. En outre, ce dernier précise que les services de l'Etat peinent à reconduire les clandestins à la frontière : "En 2015, le nombre de demandeurs d'asile déboutés éloignés à la suite d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) s'est élevé à 1 639, soit 7,6 %", indique le rapport.
A noter que les délais de traitement des dossiers d'asile à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ont été réduits de 216 jours en 2015 à 140 jours aujourd'hui. "L'objectif de 90 jours en 2017 est atteignable, à condition que le nombre de demandeurs n'augmente pas de plus de 20 % l'an prochain", confie Pascal Brice, le patron de l'Ofpra.