Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
"Tous les gagnants ont tenté leur chance". Ce slogan célèbre de la Française des jeux ne concerne cependant pas une petite partie de la population : pour gagner, ils n’ont pas forcément besoin de participer ! Actuellement, comme le relève l’Express, la FDJ est d’abord détenue à 72% par l’Etat, puis suivent d’autres actionnaires… Pour l’Etat comme pour ces derniers, chaque tirage est l’occasion de faire monter le chiffre d'affaire qui tourne aux alentours des 15 milliards d’euros chaque année.
Derrière l’Etat, le premier actionnaire de la FDJ n’est autre que l'Union des blessés de la face et de la tête (UBFT), aussi appelée Les Gueules cassées. Cette dernière a été créée au début des années 1920 pour soutenir les soldats revenus de la Première Guerre Mondiale. Sur l’année 2016, les Gueules cassées ont versés 1,9 millions d’euros d’aide sociale à ses membres. Il s’agit aussi bien d’allocation obsèques que d’allocations de soutien à des membres ou veuves en difficultés. Cela a en partie été financé par les dividendes de la FDJ qui, en 2016, se sont élevés à 21 millions d’euros, une somme exceptionnelle pour la deuxième année consécutive, relève le rapport annuel de l’association.
Et la privatisation ?
Si cela peut paraître beaucoup, il faut savoir que c’est ce sont en réalité les associations d’anciens combattants qui ont lancé la loterie nationale. En 1933, l’Etat français reprend l’activité à son compte tout en incluant toujours les créateurs du concept. D’ailleurs l’UBFT n’est pas la seule association d’anciens combattants à être toujours actionnaire, il y a également la Fédération nationale André Maginot, présidée par l’Amiral Henri Lacaille, 4% de la FDJ, précise Le JDD.
Les 19% de parts restantes de la FDJ se partagent entre des profils très diversifiées. Par exemple la société marseillaise IDSud. Présente au capitale de la Française des jeux à hauteur de 2%, elle a reçu en 2016 près de 6 millions d’euros en dividendes. Suivent une confédération de buralistes, des employés de la FDJ et même d’anciens courtiers.
La privatisation annoncée de la FDJ va-t-elle avoir un imapct sur ces actionnaires ? "A priori les actionnaires historiques ne seraient pas mis en cause", assure à au JDD, Olivier Roussel, directeur des "gueules cassées" et administrateur de la FDJ.