271 000. C’est le nombre de victimes de violences conjugales en 2023, soit une hausse de 10% en un an en France. Voici les départements particulièrement concernés.
"Maman, tu peux laisser la veilleuse allumée ?" Lorsque l’on est petit, le grand défi de la journée est d’aller se coucher. Une fois bordé, on attend avec appréhension le moment où nos parents vont passer la porte et éteindre la lumière. Le noir. Ce mur opaque où les moindres ombres révèlent des monstres embusqués et nos pires cauchemars.
Avoir peur du noir est une phobie courante chez les enfants, pourtant, chez certaines personnes, elle persiste à l’âge adulte. Mais pourquoi l’obscurité nous fait-elle si peur ?
Pour Michael Barrale, psychanalyste, même si l’origine de cette peur varie d’une personne à une autre, certains schémas récurrents se dégagent. "Il y a plusieurs possibilités. Par exemple, être dans le noir peut nous renvoyer à l’angoisse de la mort. On scrute cette absence de lumière, d'images, comme si l'on était face à la mort", a-t-il expliqué à Planet.fr.
Le noir a longtemps été associée au pêché, à la mort et aux choses négatives en général, on dit bien broyer du noir ou avoir des idées noires.
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C’est dans le noir qu’on broie du noir
Autre hypothèse du psychanalyste : "les moments où nous sommes dans le noir sont des moments où nous sommes face à nous même, sans rien pour nous distraire ou attirer notre regard. A ce moment-là nos soucis, nos souvenirs ou nos craintes peuvent vite refaire surface et nous oppresser". Forcés de penser à ces choses que l’on préfèrerait oublier, nous faisons de l’obscurité notre bête noire.
Phobie et syndrome de stress post-traumatique
Pour les adultes achluophobes (personnes ayant peur du noir) le noir peut être associé à des choses plus concrètes, selon la psychanalyste Fanny Bichon. "C’est parfois tout simple, on peut avoir peur du noir parce que cela nous rappelle l’obscurité menaçante du puits au fond du jardin de notre grand-mère qui nous effrayait tant lorsque l’on était petit. Cela peut-être parce qu’un jour on a été surpris par quelque chose alors qu’on était dans le noir et depuis on a peur d’être à nouveau surpris dans l’obscurité".
Il est très rare de développer une phobie du noir à l’âge adulte selon Fanny Bichon. Cependant, lorsque cela arrive, il s’agit en général d’une angoisse issue d’un syndrome de stress post-traumatique.
"Cela ne m’étonnerait pas, par exemple, que certains rescapés de la tuerie du Bataclan qui sont restés enfermés dans une loge dans le noir pour sauver leur vie, aient justement du mal à rester dans une pièce la lumière éteinte. C’est tout à fait plausible", explique-t-elle.
Cependant, bonne nouvelle : on peut s’en débarrasser. Etant enfant, cette phobie somme toute normale ne nécessite pas de psychanalyse. Mais à l’âge adulte, aller voir un psychiatre est conseillé pour trouver l’origine de cette angoisse parfois handicapante.