De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L’acte pourrait passer pour un sacrilège ou pour du vandalisme, à l’opposite. Lieu de pèlerinage depuis sa disparition en 1991, le mur du 5 bis de la rue de Verneuil était le témoin privilégié de l’immortalité du mythe, une sorte d’autel érigé à la mémoire de l’homme à la tête de choux.
Au milieu de la rue chic et immaculée, ça pouvait effectivement faire tache : un pan de mur entièrement recouvert de graffitis, de déclarations, pochoirs et poèmes en tous genres voire même des paquets de gitanes et des bouteilles d’alcool, non sans rappeler la tombe de Jim Morrison au cimetière du père Lachaise.
De son vivant déjà, le mur-fresque commençait à se couvrir de mots et de dessins d’admirateurs. Gainsbarre avait d’ailleurs regretté publiquement de devoir le nettoyer après les plaintes successives du voisinage et des riverains. Désormais depuis lundi, le mur est blanc et en rénovation. Depuis lundi, des ouvriers poursuivent le ravalement de la façade, effaçant, grattant et recouvrant les derniers vestiges d’un mur devenu mausolée.
Alors volonté d’enrayer tout vandalisme ? De redonner aux murs d’un quartier huppé de Saint-Germain-des-Prés leur blancheur d’albâtre ? Non. Le mur était simplement "en mauvais était [et] il n’avait pas été rénové depuis près de 40 ans" comme l’explique Jean-Pierre Prioul, proche de la famille et l’un des seuls à détenir les clés. Il rajoute "depuis un moment, il y avait beaucoup de tags qui n’avaient plus rien à voir avec Serge."
Que les admirateurs se rassurent, même si plus de deux décennies ont été recouvertes par le blanc de la honte, "d’ici une dizaine de jour, les gens pourront de nouveau venir remettre des mots gentils" assure Jean-Pierre "tout ce qu’on espère, c’est retrouver l’esprit d’autrefois".
Derrière le mur, bientôt des visites
Derrière le mur, on trouve un petit hôtel particulier, dans lequel Serge Gainsbourg a vécu de 1969 à 1991, un duplex de 135m² dont la plupart des murs intérieurs sont couverts de noir, à l’instar de Dali. C’est aussi dans ces lieux qu’il est mort un jour de mars 1991.
L’hôtel sis rue de Verneuil appartient désormais à Charlotte Gainsbourg, l’actrice ayant souhaité le conserver en l’état après le décès de son père. Dans certaines interviews, elle avouait ne pas pouvoir s’en détacher, ni pouvoir l’investir, lieu trop nostalgique et empreint de souvenirs, pas toujours radieux.
Un projet de musée avait été lancé, puis vite oublié par la famille et la mairie de Paris, en raison de l’étroitesse des lieux ne pouvant accueillir trop de public. Depuis, il reste inoccupé. Pour se consoler et pour tous les curieux, à partir de septembre 2013, "des visites de 40 minutes seront organisées pour des tout petits groupes" qui ne pourront s'introduire dans la maison, mais qui pourront franchir enfin la grille, pénétrer dans le jardin et épier par les fenêtres, ce qui est et ce qui restera la dernière demeure du génie.