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Face au coronavirus, le gouvernement s’organise. Alors que l’épidémie continue à se propager dans l’Hexagone, l’exécutif cherche à tout prix à éviter un scénario à l’italienne, avec une population confinée chez elle et des services de santé débordés. Olivier Véran, ministre de la Santé et des Solidarités, a donc présenté sa stratégie de "freinage", mise en place ces derniers jours. Invité sur le plateau de BFMTV, le ministre n’a pas hésité à utiliser, tout simplement, une feuille et un stylo afin de bien se faire comprendre par les journalistes présents et les téléspectateurs. "On ne peut pas empêcher un virus de circuler… Mais on peut éviter que trop de malades ne se contaminent d’un seul coup", a déclaré Olivier Véran en dessinant un graphique, comme le montre la vidéo ci-dessous.
Stratégie de freinage : quel est l’objectif du gouvernement ?
"Vous voyez que dans un pic épidémique classique, on risque d’avoir trop de malades par rapport au nombre de malades que l’on est capable d’accueillir, ce que rencontre l’Italie dans certains territoires", a expliqué Olivier Véran sur BFMTV. "L’objectif de notre politique, ce que l’on appelle le ‘freinage’, c’est de retarder le pic épidémique, ce que nous avons réussi à faire jusqu’à présent, et de faire en sorte d’écrêmer le volume de malades, de manière à ce que l’on soit toujours en dessous du seuil de saturation", a-t-il ajouté, concluant : "On ne peut pas empêcher un virus de circuler de personne en personne, c’est un phénomène naturel, mais on peut éviter que trop de malades se contaminent d’un seul coup".
L’objectif, avec cette stratégie de freinage, est donc de contrôler la propagation inévitable du virus afin d’éviter que les personnels de santé se retrouvent sous tension et ne puissent pas prendre en charge l’ensemble des personnes touchées. Encore faut-il que la population accepte de se soumettre à certaines mesures restrictives...
Stratégie de freinage : quelles mesures restrictives ?
La stratégie développée par Olivier Véran sur BFMTV a notamment été recommandée par Tedros Adhanom, le patron de l’Organisation mondiale de la santé, qui a déclaré : "Chaque journée qui ralentit l’épidémie est un journée supplémentaire accordée aux hôpitaux pour se préparer". La France multiplie les mesures de protection, notamment localement avec la fermeture des écoles dans certains foyers de l’épidémie, surnommés les "clusters". Les consignes sanitaires sont également diffusées dans les lieux publics afin de faire barrage au virus. Plusieurs rencontres sportives vont également se jouer à huis clos et les rassemblements de plus de 1 000 personnes sont désormais interdits. Des événements prévus de longue date ont été annulés, comme le Salon du Livre et le Mondial du tatouage, qui devaient se tenir tous les deux au mois de mars à Paris.
Un coup dur pour certaines personnes et de nombreuses professions, mais qui auront un impact important sur le collectif. C’est ce qu’explique le médecin réanimateur belge Philippe Devos, cité par Franceinfo : "Jusqu’à présent, les gens ont l’impression que cette maladie est un danger individuel, alors que c’est un danger populationnel : à de très rares exceptions près, les jeunes ne vont pas en mourir, mais par contre, ils vont participer au blocage des hôpitaux qui va faire que d’autres en mourront". La France veut, à tout prix, éviter que la situation en Italie se reproduise ici.
Stratégie de freinage : quelle sera la suite ?
Cette stratégie de freinage mise en place par le gouvernement va définir la suite des événements en France. Comme l’explique Franceinfo, son échec pourrait avoir des conséquences importantes sur le territoire dans les prochaines semaines et les prochains mois. Le personnel soignant pourrait, par exemple, être amené à effectuer du tri parmi les malades à soigner en priorité, y compris ceux qui ne sont pas infectés par le coronavirus. C’est actuellement le cas dans plusieurs régions d'Italie, où les médecins doivent choisir qui soigner en priorité en fonction de l’âge et de l’état de santé. Interrogé par l’Agence France-Presse, l'un d’eux a même décrit une similitude avec "les situations de guerre". Un Italien a même dû passer 24 heures chez lui avec le cadavre de sa soeur, contaminée par le coronavirus.