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La victoire du "Brexit" (sortie du Royaume-Uni de l’UE), celle de Donald Trump aux Etats-Unis, et maintenant celle de François Fillon au premier tour de la primaire de la droite. Plus que jamais, les sondeurs sont accusés, au mieux, de ne pas voir la réalité, au pire de la déformer.
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Encore quelques jours avant le scrutin, aucun sondage ne voyait François Fillon faire un tel score. Le dernier sondage, publié deux jours avant le premier tour, donnait, certes, l’ancien Premier ministre en tête, mais avec 30 % des intentions de vote. Ses principaux concurrents, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, étaient eux crédités de 29 %. L’élection devait donc se jouer dans un mouchoir de poche. Pourtant, le soir des résultats, la surprise fut totale : François Fillon a été le grand vainqueur avec 44 %, alors qu’Alain Juppé a fait 28,6 % et Nicolas Sarkozy 20,6 %.
"Un sondage est l'image d'un rapport de force à un moment"
Pour Yves-Marie Cann, politologue à l’institut de sondages Elabe, les critiques à l’égard des sondeurs ne sont pas justifiées. "Les critiques à l’égard des sondages, on les entend souvent, c’est même devenu un rituel post élection", explique-t-il. Avant de rappeler qu’un sondage "n’a pas vocation à prédire les résultats d’une élection". "Un sondage est avant tout l’image d’un rapport de force à un moment précis, et dont la lecture doit être appréciée dans la durée, en observant les dynamiques".
Avec cette vue-là, les sondeurs n’ont pas totalement été dépassés en effet. Dans le dernier sondage, François Fillon est passé de 12 % en octobre, à 30 % le 18 novembre, soit 18 points supplémentaires en seulement un mois, alors que son score plafonnait à 10 % les mois précédents.
La percée de François Fillon, du "jamais-vu"
Du "jamais-vu" dans la vie politique, selon Yves-Marie Cann, qui explique aussi la difficile prévision du score de François Fillon par plusieurs facteurs. "Dans notre dernière enquête, nous montrons que plus d’un électeur sur deux de François Fillon s’est décidé quelques jours, voire le jour-même, à voter pour lui", fait-il entendre. "Et puis, au sein d’une même famille politique, il est difficile de bien mesurer les résultats finaux car la volatilité du vote est plus prégnante." Autrement dit, un sympathisant de droite qui passe d’untel à untel au dernier moment n’aura pas l’impression de trahir son camp puisque les candidats appartiennent à la même formation, et ont un corpus d’idées en commun.
Quant aux sondages sur le Brexit et la campagne électorale américaine, Yves-Marie Cann tempère là aussi les critiques. "Je rappelle juste, pour le Brexit, que le maintien du Royaume-Uni était certes donné en tête, mais dans la marge d’erreur. Quant à la campagne américaine, on vient d’apprendre que Hillary Clinton a perdu mais avec 2 millions de voix d’avance sur Donald Trump… Cela s’explique par la spécificité de leur système électoral."
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