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Plusieurs dizaines de personnes s’en sont plaintes dans l’Aube et la Marne. Depuis le retour de l’été, elles ont vu apparaître de mystérieux boutons sur leurs corps. Après avoir pensé en premier lieu, à des piqûres de moustiques, la piste a été écartée. Les produits répulsifs ont en effet été totalement inefficaces. Comment expliquer alors ces boutons rouges, qui provoquent des démangeaisons durant une semaine ?
Chenilles urticantes, mouches mangeuses de sang… Plusieurs hypothèses sont évoquées, rapporte France 3 régions.
"Mystérieux boutons qui grattent" : la morsure d’araignée écartée
Une jeune retraitée vivant dans la Marne, victime de ces boutons, a témoigné. Sur le cou, les bras, l’abdomen, à l’arrière des cuisses… Elle raconte que ces derniers sont apparus après la tonte de sa pelouse, le 10 juin dernier. Si elle ne pense pas à une morsure d’araignée, elle assure qu’aucun traitement ne parvient à apaiser la démangeaison. "Deux jours après, j’ai commencé à avoir des boutons un peu partout. Alors je me suis dit que j’avais été piquée par des moustiques", confie-t-elle à la chaîne régionale.
"Sauf que ces piqûres, ça dure en général deux-trois jours. Et là, ça a persisté, certaines d’entre elles ont pris un aspect un peu bizarre. C’est-à-dire qu’elles avaient un petit trou au milieu du bouton qui se mettait à saigner et devenait une petite croûte au bout de deux jours. Je me souviens que quand mes enfants ont eu la varicelle, en cicatrisant, ça leur a fait ce genre de petits boutons avec croûtes", a-t-elle ajouté.
Ces boutons pourraient-ils alors venir des punaises de lit ?
"Mystérieux boutons qui grattent" : ce qu’en pense un pharmacien
Si les porteurs de ces boutons ont évoqués des piqûres de punaises de lit, un pharmacien de l’Aube, qui a vu plusieurs victimes, donne son hypothèse.
"Dès le retour de la chaleur, on a ça. Et ça fait trois ou quatre ans. Je vais contacter le centre de parasitologie de Reims, ça m’étonne qu’ils ne soient pas en train de chercher ce qui provoque ça. Je ne suis pas un spécialiste et je ne parle pas pour la profession des pharmaciens, ce ne sont que mes observations au comptoir, mais je pense qu’il faut alerter", indique-t-il au micro de France 3.
Et de préciser : "J’ai appelé un pharmacien de Bar-sur-Seine... On en parlait. Il me disait que ceux dans les vignes, en train de faire le palissage, sont dévorés par ce truc-là".
Selon lui, la coupable pourrait être la simulie : une petite mouche noire qui se nourrit de sang. Or, l'agence régionale de santé (ARS), n’est pas du même avis...
"Mystérieux boutons qui grattent" : ce qu’en pense l’ARS
"Les simulies, ce sont de petits moucherons, plus petits qu’un moustique et un peu globuleux, qui sont assez agaçants. Ils rentrent dans les oreilles, sous les cheveux... C’est un désagrément. Mais de là à ce qu’il y ait des pustules ?", s’interroge Christophe Brua entomologiste à la Société alsacienne d’entomologie.
De son côté, l'agence régionale de santé (ARS), sollicitée par plusieurs médias, estime qu’il pourrait s’agir de chenilles processionnaires du chêne ou des aoutats. Pourtant, comme le pointe le pharmacien, "ici, on n’a pas de chênes... Et on a ces piqûres même dans des zones qui ne sont pas boisées, périphériques. On en trouve un peu partout, plutôt aux alentours des villes, où il y a des rivières qui coulent. Après, attention, je n’en ai aucune certitude scientifique. C’est juste ce que je vois".
Christophe Brua suggère que ces boutons pourraient avoir une origine "multi-factorielle. Il pourrait y avoir les deux en même temps, simulies et chenilles : ça brouillerait le diagnostic... C’est aussi une éventualité."