De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Plus de 7 ans après les attentats qui ont fait 32 morts et plusieurs centaines de blessés à Bruxelles, la Belgique est encore frappée en son coeur par le terrorisme. Voisine d'une France écorchée par les récents évènements d'Arras, dans un monde qui pleure les victimes israéliennes et palestiniennes du conflit boucher au Moyen-Orient, cette nouvelle attaque entérine un climat d'anxiété généralisée. "Tout les Etats européens sont vulnérables" face au retour du terrorisme islamiste" a annoncé Emmanuel Macron ce mardi.
L'Union européenne est d'autant plus affligée que ce sont deux de ses enfants qui ont été abattus par balle lundi 16 octobre dans la soirée par un terroriste à scooter place Sainctelette : des Suèdois, visés entre tous en pleine capitale belge, à quelques mètres des institutions européennes. Ils étaient en visite pour un match de qualification à l'Euro 2024, rencontre finalement interrompue au vu de la gravité des évènements. Pourquoi eux ?
Un appel d'Al-Qaïda contre la Suède
Les motivations du tueur sont à chercher dans une publication sur Télégram d'Al-Qaïda en septembre. Le groupe terroriste accusait alors directement la Suède, et la France au passage, de mener la répression contre les musulmans. "Il est désormais clairement apparent que la Suède a choisi de prendre la tête dans la guerre contre l'islam et les musulmans parmi les pays de l'Union européenne, rivalisant ainsi avec la France, le Danemark et d'autres pour la première place dans la course à l'opposition à Dieu et à son messager", écrivait ainsi le mouvement terroriste. "Pensent-ils que les mains des combattants ne les atteindront pas chez eux ?". Le meurtrier des deux Suèdois, abattu par la police belge lors de son interpellation, a-t-il plannifié son geste dans la lignée de l'appel d'Al-Qaïda ? C'est ce que laisse croire une vidéo de revendication qu'il laisse derrière lui, dans laquelle "la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte", a précisé un porte-parole du parquet fédéral belge, Eric Van Duyse.*
Des autodafés du Coran
Le contexte est tendu sur la question de l'Islam, dans une Suède menée par une coalition intégrant l'extrême-droite. En juin un homme a mis le feu à un exemplaire du Coran devant la grande mosquée de la capitale suèdoise. Fin juillet, deux hommes réitéraient l'opération, cette fois devant le Parlement suèdois. Même mise en scène en septembre sur une place de Malmö. Abondament relayées sur Internet, ces actions ont attisé la colère dans le monde musulman : l'ambassade de Suède à Bagdad a été incendiée avant d'être rapatriée temporairement à Stockholm. En août, un cocktail Molotov a été lancé contre l'ambassade suédoise à Beyrouth. Le projectile n'a pas explosé. Selon la police suédoise, citée en juin 2023 par l'AFP, la destruction du Coran par le feu a fait de la Suède "une cible plus prioritaire pour les attentats".
La Suède "plus que jamais menacée"
De nombreuses menaces sur un pays déjà accusé d'hostilité envers les musulmans. En 2022, des allégations sur les réseaux sociaux faisaient état d'enlèvement systématisés d'enfants musulmans par la Suède. Les enfants seraient ensuite confiés à des familles chrétiennes et élevés selon leurs moeurs. Le pays scandinave a aussi souffert, à l'instar de la France, des réactions à un dessin de Mahomet, représentant le prophète avec un corps de chien. En 2015, un homme a ouvert le feu contre le centre culturel dannois où devait s'exprimer le dessinateur. La menace d'attentats "persistera longtemps", constatait cet été le gouvernement suédois, qui avait décidé de relever son niveau d'alerte terroriste.
Lors d'une conférence de presse ce mardi, le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a indiqué que son pays était "plus que jamais menacée." "Nous devons protéger notre société démocratique ouverte. Nous devons défendre et défendre nos propres valeurs. Ce n’est pas nous qui devons nous adapter aux terroristes", a-t-il lancé. En Belgique, l e niveau de menace a été réévalué pour la région de Bruxelles-Capitale, les autorités appellent à "éviter les déplacements inutiles" et expliquent qu'une "vigilance accrue est demandée".