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Une nouvelle station d'épuration alsacienne utilise le jus polluant issu de la fermentation du chou pour produire de l'électricité et de la chaleur. Plus d'explications.
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Et si l’avenir énergétique de notre planète se trouvait dans la choucroute ? Une station d’épuration bâtie près de Krautergersheim, dans le Bas-Rhin, a en effet eu une surprenante idée : transformer le jus polluant issu de la fermentation du chou utilisé dans la choucroute pour fabriquer de l’électricité et de la chaleur. Et alors que l’usine est implantée dans la "capitale" de la choucroute qui concentre 70% de la production française de ce plat régional, chaque jour des tracteurs et leurs citernes transvasent dans l’usine le déchet acide que génèrent les choucroutiers des alentours.

Un procédé d’autant plus ingénieux qu’avant cela, le jus issu de la fermentation des choux coupé en lanières – connu pour être très chargé en composants organiques – allait polluer les cours d’eau de la région. Celui-ci ne peut effectivement pas être traité de la même manière que les eaux usées produites par les habitants de la région.


Un "réacteur" à ciel ouvert
Concrètement, le procédé biologique se déroule dans une tour verte dressée derrière les grands bassins d'épuration, le "réacteur",  où sont traitées à ciel ouvert les eaux usées du secteur. "En période de pointe, les effluents des choucrouteries peuvent représenter l'équivalent des eaux usées de 140.000 habitants" en termes de pollution à traiter, a indiqué Clément Ritter, un porte-parole de la Lyonnaise des Eaux, qui exploite le site, avant d’ajouter : "On a trouvé des bactéries capables de consommer en quelques heures 90% des composants organiques du jus. Et en plus, elles produisent par méthanisation un biogaz d'une excellente qualité".


Un gaz de qualité

La méthanisation produit en effet du biogaz qui est ensuite extrait et mélangé à un autre qui est, lui, produit par la digestion des boues d’épuration ou matières liquides extraites des eaux usées du site. Puis, le tout est utilisé sur place pour produire la chaleur nécessaire à plusieurs installations de la station, et même de l'électricité revendue au réseau EDF. "Notre principal objectif est d'être autonome en matière de chaleur, mais il nous arrive d'avoir du surplus grâce au biogaz que l'on transforme alors en électricité, quand l'activité choucroutière est au plus haut", a expliqué le directeur du site, Jérôme Fritz. Au total, le biogaz produit sur un an correspond à la consommation d'énergie de 1.500 personnes.

 

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