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- 1 - Prison de Condé-sur-Sarthe : deux agressions graves
- 2 - Prison de Condé-sur-Sarthe : comment le détenu a-t-il pu se procurer un couteau ?
- 3 - Prison de Condé-sur-Sarthe : les surveillants étaient-ils assez protégés ?
- 4 - Prison de Condé-sur-Sarthe : pourquoi autant de temps pour intervenir ?
- 5 - Prison de Condé-sur-Sarthe : Pourquoi le détenu n’était pas dans un quartier pour détenus radicalisé alors qu’il était connu pour radicalisation ?
Prison de Condé-sur-Sarthe : deux agressions graves
Les faits interviennent près d’un an après une mobilisation massive des personnels pénitentiaires. Un débrayage qui déjà s’était déclenché suite à l’agression de plusieurs surveillants pénitentiaires à la prison de Vendin-sur Veil. Ce mardi 5 février 2019, c’est un détenu de l’établissement pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Normandie), Michaël Chiolo, 27 ans, qui s’en est pris à deux surveillants, les blessant grièvement avec un couteau en céramique. Grâce au réflexe d’un des deux blessés, l’agresseur s’est retrouvé cloîtré dans l’unité de vie familiale avec sa compagne, détaille Europe 1.
L’assaut des forces spéciales donné ce mercredi matin a finalement permis d’appréhender le détenu connu pour radicalisation. Celle qui l’accompagnait est décédée pendant l’intervention.
Si la situation est revenue presque à la normale, plusieurs zones d’ombre subsistent encore. Planet fait le point.
Prison de Condé-sur-Sarthe : comment le détenu a-t-il pu se procurer un couteau ?
Comment Michaël Chiolo, identifié comme détenu radicalisé, a-t-il pu se procurer une arme ? Les soupçons se portent en l’état sur sa compagne, qui portait par ailleurs une ceinture d’explosifs factice dissimulée sous un ventre de femme enceinte. Attendait-elle vraiment un enfant ? Les avis divergent selon les médias. France Télévision assure toutefois que c’est elle qui aurait porté le premier coup de couteau. Elle aurait leurré le surveillant en simulant un malaise.
Malgré son passage par des portiques de sécurité, et alors que la prison de Condé-sur-Sarthe est "l'un des deux établissements français les plus sécuritaires", selon la ministre de la Justice, le couteau étant en céramique il n’a pas pu être repéré. Concernant la fouille, comme le précise l'article 57 de la loi pénitentiaire, les personnes qui rendent visite à des détenus ne peuvent être palpées par des surveillants que si elles ne donnent leur accord. A cet égard, le secrétaire général adjoint du Syndicat National Pénitentiaire de Force ouvrière a estimé qu’en période de menace terroriste, cette disposition devrait être rendue obligatoire.
Un point qui pose d’ailleurs la question de la sécurité du personnel pénitentiaire…
Prison de Condé-sur-Sarthe : les surveillants étaient-ils assez protégés ?
Les deux surveillants qui ont été agressés étaient-ils assez protégés ? Disposaient-ils des ressources de sécurité nécessaires ? Interrogée ce mercredi matin, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a commandé un rapport qui, assure-t-elle, devrait permettre de répondre à ces questions.
Certaines organisations syndicales affirment de leur côté que ce n’était pas le cas, à l’instar de l’UFAP-UNSA. Sur son site internet, l’organisation accuse les chefs d’établissements et directeur interrégionaux – aussi appelés les "costards cravate" - de ne pas avoir appliqué correctement le volet sécuritaire du relevé de conclusion de janvier 2018. Concrètement, après les nombreux débrayages en 2018 suite aux agressions de Vendin-sur-Veil, le ministère de la Justice s'était engagé sur un certain nombre de points, dont le renforcement de la sécurité des agents. Il s'agissait notamment de dotations individuelles en gilets pare-balles à port discret et d'autres équipements de protection.
Mais selon Wilfreid Wonck, secrétaire national de l’Ufap-Unsa, pour des raisons de bisbilles syndicales, des chefs d’établissement auraient rechigné à la mise en place de ces dispositions. C’est le SNP Force ouvrière, devenu majoritaire en décembre dernier alors que l’Ufap-Unsa occupait cette position depuis 26 ans, qui est clairement visé.
Le temps c’est aussi ce qui semble poser question au regard de l’intervention qui a été mené
Prison de Condé-sur-Sarthe : pourquoi autant de temps pour intervenir ?
Il a fallu attendre 10 heures entre le début de l’agression et l’appréhension de l’assaillant par le Raid. Un temps jugé assez long mais qui trouve plusieurs éléments de réponse dans le récit que délivre Europe 1.
Avant d’intervenir, les autorités ont écouté les revendications des deux forcenés mais surtout, elles ont procédé à de nombreuses et minutieuses vérifications pour ne prendre aucun risque. L’intervention se trouvant notamment "compliquée par les portes sécurisées de la prison".
Il a également fallu exfiltrer un autre couple qui s’est retrouvé coincé dans l’appartement voisin. Le détenu et sa visiteuse ont un temps été soupçonnés de complicité dans l’attaque, le premier étant connu pour des faits de radicalisation.
Prison de Condé-sur-Sarthe : Pourquoi le détenu n’était pas dans un quartier pour détenus radicalisé alors qu’il était connu pour radicalisation ?
C’est l’une des questions qui dominent. Michaël Chiolo est condamné à 30 ans de prison pour l’enlèvement et le meurtre d’un ancien résistant. Une peine à laquelle s’en est ajouté une autre d’un an pour apologie publique d’acte de terrorisme. Suivi de près, assure la ministre, il avait plutôt le profil d’un " droit commun " que d’un " radicalisé " pour l’administration, précisé toutefois Le Parisien.
N’ayant pas été condamné pour des faits de terrorisme, il devait passer au printemps seulement par un quartier d’évaluation de la radicalisation. A l’issue de leur passage en QER, les détenus sont orientés soit vert l’isolement soit vers un quartier de prévention de la radicalisation (QPR). La prison de Condé-sur-Sarthe en abrite un qui compte actuellement une douzaine de prisonnier.
Quant à sa présence en UVF, elle était autorisée par le chef d’établissement après des essais qui s’étaient bien déroulés.