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Le 29 décembre dernier, les députés grecs échouaient à élire un nouveau président, entraînant des législatives anticipées. De cet échec politique, un seul parti est sorti vainqueur : Syriza.
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Coalition de la gauche radicale, le parti arrive en tête des sondages sur les intentions de vote des Grecs pour les législatives du 25 janvier avec 29,9%.
Une montée en puissance qui s’exporte et séduit certains politiques français aussi bien du Front de Gauche que de l’extrême droite.
La lutte contre l’austérité : un atout séduction
Né au début des années 2000, Syriza a grandi dans le sillage de la crise économique de 2008 grâce à sa politique anti austérité.
Aujourd’hui principal parti de Grèce, sous la coupe de son leader Alexis Tsipras – ancien membre des jeunesses communistes en 1980 -, il surfe sur le ras-le-bol des 10,8 millions de Grecs concernés par les mesures drastiques de récession budgétaire.
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Parmi ses principales propositions, les chevaux de bataille de Syriza sont notamment l’augmentation du salaire minimal, l’annulation de deux tiers de la dette publique, ainsi que la recapitalisation des banques sans comptabilisation des sommes dans la dette publique.
Une ligne politique qui effraie les marchés financiers. Ces derniers redoutent que la coalition de la gauche radicale ne revienne sur les mémorandums, accords validés avec la troïka (Fond monétaire, Banque centrale et Commission européennes), qui prévoient la restauration des finances publiques en échange d’un prêt de 240 milliards d’euros. Toutefois Syriza le martèle régulièrement : il ne souhaite pas que la Grèce sorte de la zone euro.
Mais la montée de cette gauche radicale inquiète l’Europe. Quelques jours avant l’échec de l’élection présidentielle, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, avait indiqué qu’il "n’aimerait pas que des forces extrêmes arrivent au pouvoir" en Grèce, préférant des partis "favorables à la croissance" comme la Nouvelle Démocratie (droite conservatrice) et le Pasok (parti socialiste).
"Le gouvernement Samaras appartient déjà au passé"
Mais Syriza a-t-il vraiment des chances de l’emporter lors des législatives de dimanche ? Rien n’est moins sûr. Si le parti avait récolté 26,8% des suffrages aux législatives de 2012 et 26,7% aux élections européennes de mai 2014, rafler le prochain scrutin n’est pas chose acquise.
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Pour gouverner, il faut nécessairement obtenir 151 sièges au Parlement. Une majorité, selon les derniers sondages, qui ne serait pas atteinte par Syriza. S’il séduit les citoyens grecs, il devra toutefois composer avec d’autres partis politiques.
Pour Alexis Tsipras, la victoire de sa coalition est néanmoins toute tracée. "Le peuple est déterminé à mettre fin à l'austérité et aux mémorandums. Le gouvernement Samaras appartient déjà au passé", a-t-il assuré au moment du troisième tour de l’élection présidentielle.
La France : un ami qui lui veut du bien
Mais si Syriza doit encore faire ses preuves en Grèce pour pouvoir gouverner, en France, il est devenu le modèle gagnant de la gauche radicale. Une gauche radicale, du Nouveau parti anticapitaliste au Front de Gauche, qui s’est réunie lundi soir pour en meeting de soutien à leur homologue grec.
Pour Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, "le programme de Syriza est le seul qui soit sérieux" pour rompre avec "l’austérité qui étouffe l’Europe".
Une opinion également partagée par les frondeurs de l’ancien gouvernement de François Hollande. Cécile Duflot, ancienne ministre du Logement également présente à ce meeting, a estimé que Syriza prouvait qu’une "autre politique" était possible pour reprendre la main "sur la tyrannie des marchés".
Et contre toute attente, même le Front national souhaiterait voir Syriza arriver au pouvoir. Mardi, Marine Le Pen a confié qu'elle espérait que la coalition de la gauche radicale gagne pour contrer le "totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers".
Un soutien certes tactique pour la présidente du Front national mais qui pourrait bien donner des ailes à Syriza lors de l’élection de dimanche.
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