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Résolument offensif mais se postant néanmoins en victime, Nicolas Sarkozy s'est exprimé hier soir dans un entretien diffusé sur TF1 et Europe 1 pour dénoncer "une instrumentalisation de la justice". Une charge violente qui n'épargne ni la magistrature, ni Hollande et son gouvernement.

Mis en examen pour trafic d'influence actif, corruption active et recel de violation du secret professionnel, Nicolas Sarkozy a décidé de sortir de son silence pour accabler un système judiciaire qu'il considère injuste. Lors de son entretien accordé à TF1 et Europe 1, l'ancien président de la République dénonce une "instrumentalisation politique d'une partie de la justice aujourd'hui".

Laissant transparaître un agacement certain face aux deux journalistes Jean-Pierre Elkabbach et Gilles Bouleau, il a également sous-entendu l'existence d'un complot à son encontre : "Dans notre pays (...) il y a des choses qui sont en train d'être organisées. Les Français doivent les connaître, et en leur conscience, et en toute liberté, doivent juger de ce qu'il en est."

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Sans cesse sur la défensive, Nicolas Sarkozy a donné le sentiment de vouloir convaincre les Français de son innocence, tout en pointant du doigt l'une des deux magistrates qui l'a mis en examen, Claire Thépaut, membre du Syndicat de la magistrature. "Quel justiciable aimerait avoir un magistrat dont l'obsession politique est de détruire la personne en face de lui ?" s'est-il etonné suite à sa lecture d'un extrait d'une lettre à charge que le Syndicat de la magistrature lui avait adressé en 2012.

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"Et si j'ai commis des fautes, j'en assumerai toutes les conséquences"

 "Je suis profondément choqué de ce qui s'est passé. Je ne demande aucun privilège. Et si j'ai commis des fautes, j'en assumerai toutes les conséquences. Je ne suis pas un homme qui fuit ses responsabilités.", insiste-t-il encore, lui qui revient encore sur la nuit qui m'a été réservée faisant référence aux 15 heures qu'il a passé en garde à vue, une première pour un ancien chef de l'Etat. Avant d'ajouter que "tout est fait pour donner de moi une image qui n'est pas conforme à la vérité. Je veux dire à ceux qui nous écoutent, ou ceux qui nous regardent, que je n'ai jamais trahi leur confiance, que jamais je n'ai commis un acte contraire aux principes républicains, ou à l'Etat de droit."

"Les vilenies et les manipulations politiques"

Enfin, à la question de savoir si cela pouvait remettre en cause son retour en politique, l'ancien patron de l'UMP laisse clairement la porte ouverte, même s'il ne donne pas l'impression de véritablement maîtriser l'agenda de son retour : "La question de savoir si on renonce ne se pose pas pour moi. Vis-à-vis de son pays on a des devoirs, pas des droits. Je regarde avec consternation l'état du pays. J'aurai à décider après un temps de réflexion de ce que j'aurais à faire." Avant de conclure par une tirade sous forme de défi : "J'aime passionnément mon pays et je ne suis pas un homme qui se décourage devant les vilenies et les manipulations politiques." Nul doute que l'idée d'un retour est loin d'être enterrée.