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"Oui, c’est défendable", martelait Marine Le Pen, face à Jean-Jacques Bourdin, à propos de son (ancien) programme en matière de retraites. La candidate investie par le Rassemblement national (RN, ex-FN) militait en effet jusqu'à peu pour un projet aux antipodes de ce que proposent les autres figures de la droite et, à certains égards, se rapprochant bien davantage de ce que peuvent envisager Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon. Contrairement à Eric Zemmour, à Valérie Pécresse ou même à Emmanuel Macron, elle ne souhaite pas le report de l’âge légal de cessation d’activité, aujourd’hui fixé à 62 ans.
Mais que défendait Marine Le Pen dans ce cas ? Première transformation importante en matière de retraite, et première désillusion : ramener l’âge légal de départ à 60 ans, détaille le portail Orange qui se fait l’écho des propos tenus sur les plateaux de BFMTV et RMC. A cette première solution s’ajoute aussi le retour à 40 années de cotisations "seulement" pour pouvoir prétendre au taux plein. Ce choix politique - critiqué à plusieurs reprises, y compris en interne - n’avait rien de récent, souligne Le Monde. Il s’agissait en vérité d’une mesure-phare du programme de Marine Le Pen depuis 2012. Elle a contribué à diviser l’extrême-droite depuis bientôt dix ans. D’aucuns, parmi ses soutiens, craignent encore la création d’un nouveau repoussoir, comme a pu l’être la sortie de l’Union européenne en 2017. Le quotidien du soir évoque un "dangereux totem".
Mais c'est fini, désormais, la retraite pour tous à 60 ans ? Force est, de fait, de le constater. La fille du Menhir vient de revenir sur le premier de ses engagements, informe 20 Minutes. "Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage", a-t-elle déclaré, nuançant de facto son propos initial. "Je n’abandonne pas les 40 annuités, c’est ça le fondement", commence-t-elle ensuite avant de poser le fameux "mais". "Pour ceux qui ont commencé tôt, c’est-à-dire entre 17 et 20 ans", détaille ensuite la patronne du Rassemblement national, un départ à 60 ans sera possible. Ils pourront, cela dit, bénéficier d'une retraite pleine.
Le détail de ces nouvelles propositions devrait être communiqué dans quelques jours, a-t-elle encore fait savoir.
Marine Le Pen et la retraite : son programme était-il réaliste ?
Il faut dire que le retour à la retraite à 60 ans -tel qu'envisagé initialement - ne constitue pas une opération neutre, sur le plan budgétaire. Au contraire : ce serait un choix coûteux, qu’il faut donc être en mesure de financer. D’après le cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, il faudrait pouvoir aligner 40 milliards d’euros à l’année. Une somme plus que conséquente, donc… mais pas de quoi effrayer la fille du Menhir. Elle y voit en réalité "l’art de faire des choix, de financer cela plutôt qu’autre chose".
Avant de changer d'avis, elle envisageait alors trois leviers pour financer une pareille transformation :
- Une création d’emplois en nombre suffisants
- La lutte contre la fraude sociale
- L’arrêt de l’imigration
Ceci étant, même après ce premier retournement, Marine Le Pen ne s’arrête pas là ; son programme ne s’adressant pas qu’aux futurs retraités. Elle a aussi quelques promesses à l’attention des pensionnés actuels…
Les promesses de Marine Le Pen en matière de retraite
En matière de retraite, Marine Le Pen prône un nouveau "choix de société". Ce dernier repose pour partie sur le retour de la cessation d’activité à 60 ans, mais il va aussi beaucoup plus loin. Il s’agit aussi de garantir le niveau de vie et le pouvoir d’achat des retraités en France.
"Est-ce que vous souhaitez qu’il n’y ait plus une seule retraite ou un minimum vieillesse en dessous de 1 000 euros ? C’est ça que je vais leur proposer. parce que la manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation", a-t-elle affirmé sur le plateau de France Info.
Et elle d’insister : "C’est un choix budgétaire. La manière dont vit 17 millions de nos compatriotes, nos parents et grands-parents, c’est un choix de société. C’est le choix d’un pays et c’est le choix que je demande aux Français de faire. Est-ce que vous souhaitez que nos retraités puissent profiter des quelques années en bonne santé qui leur restent ?".
Retraite : que propose Marine Le Pen pour les conjoints de retraités ?
La retraite est une thématique importante, qui comprend de nombreux sujets. Parmi ceux-là figure notamment le sort réservé aux conjointes et aux conjoints de retraités. Une question dont Marine Le Pen a décidé de s’emparer, à en croire ses déclarations sur le plateau de France Info.
Elle ne s’est pas exprimée sur la pension de réversion, laquelle a bien failli être réformée par Emmanuel Macron avant l’abandon du chantier retraite, mais a évoqué le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs et veuves. Sa suppression avait engendré une importante hausse des impôts pour les ménages confrontés à cette tragique situation.
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