Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
L’étoile montante de la gauche. François Ruffin, c’est cet homme de 48 ans, qui monte à gauche depuis quelques semaines sans forcément faire parler de lui. Député de la Somme depuis 2017 pour La France Insoumise, il incarne en quelque sorte l’image de l’électron libre de la politique menée par ces associés, comme le décrit Le Point. Il trace son chemin personnel avec un objectif encore non avoué mais de plus en plus évident : porter les couleurs de la gauche lors des prochaines présidentielles.
Une opposition marquante. Ces derniers jours, il a posé les bases d’un acte fort : se démarquer radicalement de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que de la direction des Insoumis. Il requalifiera les propos de ses camarades, sur les actes perpétrés par le Hamas en Israël, par une “abomination” découlant d’un groupe “fanatique, terroriste” qu’il faut condamner “sans pudeur de gazelle”, comme il le pointait pour Le Monde. Cela fait évidemment référence à l’expression de prédilection de son leader. Par ce biais, il tente de sauver l’image bien entachée de son parti.
François Ruffin, ce bosseur
Certes, celui qui se donne le statut de “député smicard” n’a cependant pas le rang et le “vécu” de Jean-Luc Mélenchon, mais il existe. Dans un monde politico-médiatique dans lequel il est terriblement difficile de “faire son trou”, il s’en sort plutôt bien. Il prend très souvent parti pour la classe populaire, mais à la différence de ses camarades, il est plus présent sur le terrain. Son documentaire Merci Patron!, récompensé par un César en 2017, dans lequel il défend les intérêts d’un couple, récemment licencié d’une entreprise sous-traitante du groupe LVMH, en est le parfait exemple.
François Ruffin “bosse”, François Ruffin est “besogneux”. Ce sont des mots qui reviennent souvent lorsque l’on parle de lui. Entre sa première élection comme député en 2017, et aujourd’hui, l’ancien journaliste s’est métamorphosé. Il y’a six ans de cela, il était l’un des fers de lance de la très controversée stratégie de La France Insoumise, où le parti, malgré ses 17 députés sur 577, a réussi à se faire bien plus entendre que d’autres. Aujourd’hui, au sein d’un groupe de 75 élus, le Picard pur souche apparaît comme un élément de modération et même rassurant pour certains. Pourtant, du maillot de foot à la tribune de l’Assemblée à président, il y a un écart énorme.
François Ruffin, cet aimant
“Quand on parle avec les gens dans la rue, son nom revient très souvent. Ce n’est quand même pas donné à tout le monde de remplir des salles un peu partout”, observe, pas mécontent, un des rares députés Insoumis qu’on peut qualifier de “ruffiniste”. Mais pourquoi ? “Il est en prise avec le pays qui ne passe pas à la télé, juge une élue de la Nupes. Il ne veut pas que la colère ou le sentiment d’abandon de cette France ne se transforme en nourriture pour Le Pen. Il est en capacité de rassembler le pays.”
Si certains députés et autres élus LFI voient en lui une figure de proue à en devenir, d’autres membres du PS semblent être du même avis, même si certains, au vu de sa politique plus légère que celle de son parti, se demandent s’il n’est pas parti trop tôt. Ailleurs, certains écologistes n’ont que le nom de François Ruffin à la bouche alors qu’il reste encore l’une des personnalités de gauche qui parle le moins d’écologie.
Les autres horizons persistent et signent. Plusieurs respectent la posture politique de cet homme qui sort du cadre Insoumis. “C'est un des derniers qui ont une pensée de gauche non sectaire et qui ne tombent pas dans tous les panneaux comme l'intersectionnalité. Ce n'est pas un politicien, il est intelligent, il parle bien, il a un truc unique. Moi, j'adore ce qu'il fait !”, concède un député macroniste qui le suit de près.
François Ruffin bientôt confronté à un parcours chaotique ?
Mais cette image de sincérité suffira-t-elle pour le mener au sommet ? Car, si certains bords politiques lui trouvent des mérites, un long sillon semé d’embûches pourrait lui barrer la route. Sa récente intervention pour nuancer les prises de positions controversées de ses “leaders” pourraient bien lui coûter cher. Par exemple, lorsque 20 Minutes demande à la direction de LFI si elle est prête à faire la campagne Ruffin 2027, celle-ci s’interroge : “C’est trop tôt pour répondre, c’est un scénario fictif pour le moment, estime un cadre du parti. Quelle sera la configuration politique ? Et puis sur quelle orientation de campagne ? François est vu comme quelqu’un en capacité d’élargir, mais a-t-il déjà le périmètre de Jean-Luc Mélenchon ?”. En définitive, c’est tout le défi qui attend François Ruffin : parvenir à s’imposer dans son camp et à reprendre un drapeau que Jean-Luc Mélenchon rechigne à céder.