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"Emmanuel Macron ? J’ai la clé de son échec ou de son succès", annonçait récemment Nicolas Sarkozy à un élu dont Le Figaro ne dévoile pas le nom. L’ancien président de la République, semble-t-il, est particulièrement déçu de la façon dont le chef de l’Etat a géré la crise sanitaire. Il s’estime visiblement maître du destin politique de l’homme avec lequel il s’entendait pourtant si bien, il y a de cela quelques mois. Pourtant, à droite, tout le monde n’apparaît pas aussi certain de ce que pourrait réserver l’avenir. Certains cadres Les Républicains craignent par exemple un "complot Sarkozy-Baroin-Jacob" à l’approche de l’élection présidentielle de 2022. Selon eux, l’objectif du parti ne serait donc plus de briguer l’Elysée… Mais bien d’installer le maire de Troyes à Matignon.
Ils redoutent, écrivent nos confrères, que l’ancien président de la République ne "fasse un deal pour aider Emmanuel Macron à sa réélection. En somme, que la droite ne propose aucun candidat.
La droite aura-t-elle un rival à opposer à Emmanuel Macron en 2022 ?
Cela n’est pas sans soulever une certaine question : demeure-t-il des gens à la droite du chef de l’Etat, qui sont encore en mesure de lui faire face ? Qui peut tenir tête à Emmanuel Macron ? "On aura un candidat à la présidentielle", a tout de même tenu à rassurer Christian Jacob, le président du parti, pour qui il n’y a d’ailleurs "pas d’ambiguïtés là-dessus". Et Nicolas Sarkozy d’insister : "Que le meilleur s’impose !". Mais qui pourrait être cet homme ou cette femme providence ?
"Il est fort peu probable que la droite de gouvernement ne propose pas de candidat en 2022. Toute formation politique qui fait l’impasse sur l’élection présidentielle, en France, est reléguée à l’équivalent de la ligue 2 de la politique. Ne pas exister pour le prochain scrutin présidentiel, c’est signer la mort définitive des Républicains", analyse pour sa part Alexis Massart, directeur d’Espol, l’école européenne de sciences politiques et sociales de l’Université catholique de Lille. "Pour autant, s’ils ne peuvent pas faire l’impasse sur l’élection présidentielle, ils ont aussi raison de craindre un scénario comparable à celui connu par le Parti socialiste en 2017. Afficher un score similaire à celui de Benoît Hamon aura mécaniquement des répercussions sur les scrutins suivants et, pour certains élus de droite, cela impliquerait potentiellement de perdre leur siège", rappelle encore le politologue. Fort heureusement pour elle, poursuit-il, la droite de gouvernement apparaît aujourd’hui plus vaillante que ne l’était en son temps le PS. Et plusieurs figures à l’origine issues de ses rangs ont fait savoir leurs ambitions…
Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau… Qui pourrait représenter la droite en 2022 ?
Parmi eux, cela ne surprendra peut-être pas grand monde, certains semblent se détacher. C’est notamment le cas de Xavier Bertrand, de Valérie Pécresse, ou de Bruno Retailleau qui n’ont pas manqué de dire combien ils seraient prêts à se lancer si la situation l’exigeait - le permettait, dans certains cas.
Deux d’entre eux, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ont d’ailleurs quitté les rangs des Républicains. "Ils disposent tous deux d’un territoire important et d’un ancrage local conséquent. C’est loin d’être neutre", note d’ailleurs Alexis Massart. "Bruno Retailleau, parce qu’il est président du groupe LR au Sénat, apparaît davantage comme un homme du sérail. Il n’a pas nécessairement la même force médiatique, quand bien même tous trois ont accès à une visibilité conséquente", poursuit-il.
Chacun apporte d’ailleurs ses forces et ses thématiques sur la table : Xavier Bertrand propose, par exemple, un nouveau gaullisme social tandis que Valérie Pécresse planche sur la modernisation et la féminisation de la droite. Mais cela sera-t-il suffisant pour inquiéter Emmanuel Macron ?
La droite représente-t-elle une menace pour Emmanuel Macron ?
"En l’état actuel des choses, la droite ne constitue pas une réelle menace pour le président de la République", assène d’entrée de jeu Alexis Massart, pour qui le chef de l'Etat a déjà sérieusement entamé son opération de séduction de la droite ; tant auprès de l’électorat que des élus. Et lui de citer plusieurs cordes à l’arc du président : ses rapprochements avec l’UDI, mais aussi la fondation du mouvement Agir, son déplacement dans le fief de Jean-Louis Borloo constituent autant d’éléments qui ne sont pas neutres sur le plan politique.
"Qui qu’il soit, le candidat de droite aura besoin de cet électorat de centre-droit qu’Emmanuel Macron cherche à capter, s’il entend s’imposer à l’élection présidentielle. Si le président parvient donc à le récupérer, la situation pourrait s’avérer très complexe pour la droite", note donc le directeur de l’Espol. Non sans pointer du doigt un autre souci potentiel : le risque de guerre des chefs et de division entre concurrents de droite, en amont même de l’élection...