Exercice difficile, La Chaîne Météo nous donne la tendance pour décembre et les deux premier mois d'hiver, janvier et février. Alors que certains prédisent une période agitée et plus froide que les...
Jusqu’où va s’arrêter Emmanuel Macron ? Dans un sondage Elabe pour BFMTV et l’Express publié mardi, le candidat à l’élection présidentielle est crédité de 25,5% d’intentions de vote au premier tour. Il ferait ainsi jeu égal avec Marine Le Pen, qui recueillerait, elle, 26 %.
S’il on se base sur les études du même institut de sondage, on se rend compte de la montée en puissance de l’ancien ministre de l’Economie ces derniers jours. Le 20 février, il était encore crédité de 18,5 %, avant de remonter à 24 % le 28 février, puis à 25,5 % lors de la dernière enquête. Dans le même temps, on se rend compte que les intentions de vote pour Marine Le Pen (qui oscille entre 26 et 28 %) et François Fillon (qui oscille entre 18 et 21 %) ne varient pas tellement.
Signe de cette progression d’Emmanuel Macron, un sondage Harris interactive publié jeudi donne pour la première fois le candidat d’"En Marche !" en tête du premier tour de la présidentielle avec 26 %. Marine Le Pen le talonnerait avec 25 % ; quant à François Fillon, il s’établirait à 20 %.
Des intentions de vote fragiles
Comment expliquer cette progression dans les sondages ? Toute d’abord, Yves-Marie Cann, directeur des études politiques chez Elabe, tient à préciser que les intentions de vote à l’intention d’Emmanuel Macron sont fragiles. "On le voit très clairement dans notre sondage : 45 % des électeurs qui déclarent une intention de vote pour Emmanuel Macron se disent sûrs de leur choix. Mais dans le même temps, 55 % pourraient changer d'avis", explique-t-il.
"Cela paraît peu quand on le compare à d’autres candidats, comme Marine Le Pen (79 % sont sûrs de voter pour elle) ou François Fillon (73 % sont sûrs de voter pour lui)", analyse Yves-Marie Cann, ajoutant toutefois : "Mais la particularité d’Emmanuel Macron, c’est qu’il agrège des électeurs venant de différents horizons politiques ; il occupe une position centrale sur l’espace politique."
Autre observation : Emmanuel Macron fait un carton chez les CSP +, notamment les cadres. Ils étaient 16 % à vouloir voter pour lui fin février, 35 % début mars et 40 % le 7 mars ; les deux dernières dates correspondant au dévoilement de son programme.
Emmanuel Macron progresse dans l’électorat de gauche et du centre
Autre observation, toujours dans le baromètre d’Elabe, on se rend compte qu’Emmanuel Macron progresse chez les sympathisants de gauche. Il gagne 8 points ce mois-ci dans cet électorat et culmine à 61 % d’opinion favorable. D’ailleurs, dans le sondage, Benoît Hamon est passé de 17 % d’intentions de vote fin janvier à 13,5 % début mars. Le candidat socialiste verrait-il passer une partie de l’aile droite du PS vers Emmanuel Macron ? On peut en effet le penser car au niveau des ténors socialistes, l’hémorragie a déjà commencé. Selon Le Figaro, l’aile droite du PS s’apprête à publier une tribune dans laquelle elle annonce son ralliement à Emmanuel Macron.
Si l’aile droite du PS songe à rallier le candidat d’"En Marche !", les centristes s’interrogent eux aussi, découragés par l’affaire Fillon. Si l’UDI a finalement rejoint le giron des Républicains, ce n’est pas le cas de François Bayrou qui a scellé un pacte avec l’ancien ministre de l’Economie, ni de Jean Arthuis, le fondateur de l’Alliance centriste, qui l’a rallié depuis plusieurs semaines. De fait, Emmanuel Macron attire les électeurs centristes et leur ouvre grand les bras. La semaine dernière à Caen, il a lancé un appel à ceux "du centre et de la droite qui, aujourd'hui, doutent, sont blessés, se sentent floués (...) par des hommes qui ont décidé de ne plus prendre leurs responsabilités pour être dignes de la parole publique. Je leur dis (...) les valeurs dans lesquelles vous vous retrouvez, elles sont ici, rejoignez-les."
Un candidat qui apparaît comme un refuge
En plus de la campagne qui piétine de Benoît Hamon, Emmanuel Macron profite des affaires qui touchent François Fillon et Marine Le Pen. L’ancien ministre paraît ainsi comme un homme neuf, dénué de casseroles pour les électeurs de droite et du centre tentés par son programme, et plus réaliste pour les électeurs de centre-gauche, pour qui Benoît Hamon est presque aussi "radical" que Jean-Luc Mélenchon.