Penelope et François Fillon devant les juges : les phrases choc du procès AFP
Appelés à la barre après avoir été accusés d'avoir détourné des fonds publics, les époux Fillon affichent, depuis le 27 février, une défense laborieuse. Certains propos choc trahissent l'ambiance du procès.
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Ils sont accusés de détournement de fonds de publics. Un crime qui, "sous l’Ancien Régime, était puni de la peine de mort", a tout de suite rappelé Aurélien Létocart, procureur du Parquet national financier, chargé avec son confrère Bruno Nataf de l’accusation. Ce dernier s’est contenté, rapporte Le Monde, de se moquer "sobrement" de "la stratégie de victimisation" de la défense.

Des propos que François Fillon ne pouvait évidemment tolérer. "Le parquet m’ayant laissé le choix entre la peine de mort et la victimisation, je voudrais rappeler que la présomption d'innocence vaut jusqu’à ce qu’une condamnation définitive soit prononcée par la justice", a-t-il signalé, avant de reprendre. 

"J’ai déjà été condamné. Condamné sans appel, il y a trois ans, par le tribunal médiatique. Ma vie, celle de ma famille, ont été fouillées dans les moindre recoins pour tenter de relayer une accusation dont l’objectif était clair : m’empêcher de concourir dans des conditions normales à l’élection présidentielle. Les dégâts sont irréparables. Pour l’élection présidentielle, bien sûr. Pour le courant de pensée que je représentais dans notre démocratie. Quelle que soit votre décision, rien n’y changera. Et puis il y a notre honneur. C’est cet honneur que nous allons défendre", a ensuite asséné l’ancien Premier ministre, juste avant l’ouverture des débats.

C’est à partir de là que certains propos chocs ont été échangés. Et que la "défense laborieuse" des époux Fillon a commencé.

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"C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de preuves concrètes de ce que je faisais"

Penelope Fillon a finalement été interrogée la première par Nathalie Gavarino, la présidente de l'audience. Une femme qui "ne dévie pas de son feu roulant de questions", au ton "calme, détaillé", note le quotidien Les Echos. "Je faisais des petites revues de presse pour que mon mari soit au courant des événements survenus dans des petits villages", détaille-t-elle à la barre. Souvent, elle renvoie la balle à son époux.

"C'est mon mari qui décidait du montant en fonction du crédit collaborateur", tente-t-elle quand elle est questionnée sur ses émoluments particulièrement fluctuants. Quid des congés qu'elle a pris sans jamais les prendre officiellement ? "Je ne m'occupais pas du détail administratif du contrat, c'était mon mari", explique-t-elle. Et elle de conclure : "C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de preuves concrètes de ce que je faisais.

Des procureurs trop "cinglants"? 

"Je note qu'à chaque naissance correspond un contrat. Faut-il comprendre que les besoins financiers augmentant, de nouvelles ressources étaient nécessaires, questionne le procureur Létocart, que Le Figaro, marqué à droite, juge "cinglant". Le même mot est employé pour décrire son confrère.

"Je n'ai jamais eu cette vision des choses", explique Penelope Fillon, mère de cinq enfants, qui n'a jamais demandé un seul congé maternité. Plus tard, elle reconnaît " une négligence " de sa part.

De leur côté, les deux procureurs n'hésitent pas à dénoncer une "dissimulation flagrante", explique le quotidien. "Sur une chronologie annotée de votre main et retrouvée en perquisition, on lit pour 1997 : 'Je commence à travailler en étant rémunérée par François'. Aviez-vous oublié tous les contrats précédents ?" Pour toute réponse, la prévenue indique qu'elle était "déjà sous le coup de l’émotion liée à l'enquête".

Procès Fillon : que faisait Penelope, d'après son époux ?

"Penelope supervisait mon agenda. Ainsi que le courrier : elle se rendait à la mairie et donnait des instructions sur la manière de traiter telle ou telle demande. Elle relisait et amendait tous mes discours. Elle collectait sur le terrain des informations précises dont je me servais quand j'intervenais devant les instances locales. Sa force était de connaître remarquablement bien les habitants", s'est défendu son époux, avant d'avoir ce que Le Figaro qualifie de "mot maladroit".

Interrogé à son tour sur les salaires variables de sa compagne, il répond : "C'était la variable d'ajustement par rapport à l'enveloppe disponible. Je fixais la rémunération de mes collaborateurs selon les règles de l'Assemblée nationale et je n'ai de comptes à rendre à personne".