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Emmanuel Macron a présenté ce jeudi son plan pauvreté. Un vrai défi communicationnel pour celui qui reste perçu comme le "président des riches'…
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Emmanuel Macron et "ceux qui ne sont rien"

Ce jeudi au Musée de l’Homme à Paris, Emmanuel Macon a présenté son plan pauvreté. Au programme : revenu universel d’activité, cantine à 1 euros etc. La présentation de ce plan, déjà reportée deux fois, était une également une question d’image pour le chef de l’Etat alors qu’il lui est compliqué depuis le début de son quinquennat de sortir de celle de "président des riches". Une image liée à son passé dans la banque mais aussi à des phrases qu’Emmanuel Macron a pu prononcer lorsqu’il était en campagne ou après son investiture. Florilège de ces bourdes qui ont coûté au président de la République. 

Début juillet 2017, Emmanuel Macron alors récemment élu président vient inaugurer la Station F, le plus gros incubateur de start-up au monde à la H alle Freyssinet en plein cœur de Paris. Il s’avère que ce lieu n’est autre qu’une ancienne gare et c’est précisément cet élément qui va inspirer le chef de l’Etat pour une petite phrase : 

"Une gare, c’est un lieu où l’on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien"

Immédiatement l’opposition s’empare du discours et de cette phrase qu'elle juge "honteuse", "méprisante".

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Le costard d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron choie ses discours pour lesquels il a d’ailleurs pu compter sur Sylvain Fort, désormais responsable de sa communication. Il faut dire que le président, même lorsqu’il était ministre de l’Economie, avait déjà le goût de la formule.

En mai 2016, alors que les manifestations battent leur plein contre la loi travail, Emmanuel Macron se rend dans l’Hérault, afin de visiter une école numérique. Sur place, outre des étudiants, il est accueilli par des opposants au projet de loi. Alors que l’un d’entre eux lui lance : "Vous, avez votre pognon, vous achetez des costards", le futur président de la République rétorque : "Vous n’allez pas me faire peur avec votre t-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler".

Une réplique qui sera comparée à la fameuse Rolex de Jacques Séguéla et qui est considérée comme faisant partie des premières sorties publique cinglantes mais néanmoins maladroites d’Emmanuel Macron. 

Les pauvres en bus (Emmanuel) Macron

Emmanuel Macron, alors qu’il était ministre de l’Economie sous François Hollande a porté le projet de loi ouvrant les trajets en autocars à la concurrence, une réforme régulièrement surnommée loi des "bus Macron".

Alors qu’en octobre 2014 il présente sa réforme de libéralisation des transports, le ministre a cette petite phrase : "Quand on me dit 'les pauvres voyageront en autocar', j'ai tendance à penser que c'est une caricature, mais les pauvres qui ne peuvent pas voyager, voyageront plus facilement".

Les riches en train et les pauvres en bus donc ? C’est en tout cas l’angle que choisit l’opposition pour dénoncer ces propos.

La critique s’engouffre d’autant plus qu’un mois auparavant, Emmanuel Macron avait évoqué les salariées, "pour beaucoup illettrées" de la société Gad.

"Les premiers de cordées" d'Emmanuel Macron

Pour sa première interview télévisuelle, Emmanuel Macron choisit TF1. C’est donc à la mi-octobre 2017, un dimanche soir que le président de la République vient répondre de ses premières décisions après son investiture. Questionné sur son image de président des riches et sur ses choix budgétaire – le débat sur la suppression de l’ISF fait alors rage – le chef de l’Etat choisit d’utiliser l’expression "premiers de cordée".

"Je crois à la cordée, il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu'ils ont des talents, je veux qu'on les célèbre [...] Si l'on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée c'est toute la cordée qui dégringole", déclare-t-il. Si l’objectif était de casser cette fameuse image de "président des riches", il n’est pas complètement rempli.

La phrase illustre également un autre reproche fait au président, celui de mêler forcément richesse et réussite.

"Le pognon de dingue" d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron n’a pas perdu son goût pour le théâtre depuis le lycée, et sa conseillère en communication Sibeth Ndiaye l’a bien compris. C’est elle qui à la mi-juin 2018 a posté sur Twitter une vidéo, soi-disant informelle, du chef de l’Etat, particulièrement habité et évoquant la politique sociale.

"La politique sociale... Regardez : on met un pognon de dingue dans les minima sociaux, et les gens sont quand même pauvres. On n'en sort pas. Les gens naissent pauvres et restent pauvres. Ceux qui tombent pauvres restent pauvres... Il faut qu'ils puissent s'en sortir", déclare-t-il. Si les propos surprennent moins, c’est plutôt le style direct qui fait réagir.

Dans tous les cas, le président qui est très attendu sur le volet social de son quinquennat a préparé le terrain.