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Ils l'aiment au point de lui voler des baisers. Nicolas Sarkozy, qui a pourtant peiné à faire entendre sa voix à l'occasion des précédentes échéances électorales, accuse une popularité plus que respectable. À en croire le dernier baromètre Ipsos pour Le Point, dont Le Figaro reprend les éléments, l'ancien patron de la droite républicaine est aujourd'hui la troisième personnalité politique la plus appréciée des macronistes. Il vient d'ailleurs de détrôner Jean-Yves Le Drian, poids lourd du gouvernement issu des rangs de la gauche.
Ils ne sont pas les seuls à faire de lui leur champion : déjà auparavant, rappelle le quotidien, l'ex-ministre de Jacques Chirac était considéré comme le grand champion des sympathisants de la droite. Le fruit de plusieurs mois passés à mutuellement se courtiser avec Emmanuel Macron ? Peut-être. Mais pas seulement.
"Si Nicolas Sarkozy est si apprécié des soutiens d'Emmanuel Macron c'est peut-être parce que le président de la République a changé d'électorat", soutient d'abord Raul Magni-Berton politologue et enseignant-chercheur en sciences-politique à l'Institut d'Études Politiques (IEP Grenoble). "C'est une hypothèse, mais compte tenu des multiples tentatives du chef de l'Etat de séduire l'électorat de droite, il est tout à fait envisageable que la base de La République en Marche se soit renouvelée : les sympathisants qui provenaient de la gauche ou du centre-gauche, déçus, ont fini par partir. A l'inverse, celles et ceux qui arrivent de la droite amènent avec eux leurs personnalités politiques préférées", analyse-t-il.
Nicolas Sarkozy l'éternel : mais qu'est-ce que les gens de droite lui trouvent, au juste ?
Ce qui n'explique pas pourquoi les sympathisants de droite apprécient autant le personnage. Qu'est-ce qu'un Nicolas Sarkozy a de plus qu'un François Fillon ou qu'un Alain Juppé ? "C'est simple", assure le politologue : "il est le dernier homme politique de droite à avoir été au pouvoir". "Mécaniquement, il est donc associé à une époque dorée. Nicolas Sarkozy, à l'inverse de son Premier ministre ou de Laurent Wauquiez, par exemple, est porté par une certaine forme de nostalgie. C'est un bonus important, puisque c'est en partie pour cela qu'on oublie les multiples échecs qu'il a essuyés depuis qu'il a cessé d'exercer les fonctions de président", juge encore l'enseignant.
Être le dernier chef à avoir siégé à l'Élysée suffit-il à effacer les casseroles ? C'est bien possible. "À l'inverse d'un Jérôme Cahuzac, dont le nom n'est retenu que pour ses casseroles ou presque, Nicolas Sarkozy a à son passif un certain nombre de réformes, d'actions politiques. Peu importe l'avis que l'on peut avoir sur celles-ci, elles le définissent au moins autant, peut-être davantage, que les affaires dans lesquelles son nom a été évoqué. Évidemment, elles pèsent dans la balance, mais moins que le reste", souligne le chercheur.
Nicolas Sarkozy est-il condamné à la popularité parce qu'il ne peut plus gouverner ?
Et pourtant, la popularité dont jouit Nicolas Sarkozy n'est peut-être rien de plus qu'un lot de consolation. C'est là le signe qu'il est aujourd'hui hors-jeu. "Naturellement, c'est bien plus simple d'être apprécié quand on est plus aux manettes, qu'on a quitté la mêlée. Dans la Vème République, c'est d'ailleurs flagrant : les présidents qui ont connu les plus fortes côtes sont ceux qui ont gouverné pendant une période de cohabitation. Aux yeux des Français, autant que sur le plan institutionnel, ils n'étaient donc plus responsables. Et pour cause ! Ils ne constituaient plus qu'un contre-pouvoir", rappelle Raul Magni-Berton.
"Si Nicolas Sarkozy, d'une façon ou d'une autre, parvenait à revenir à un poste à forte responsabilité, il est plus que probable qu'il devrait composer avec la déception de ses anciens soutiens. Il ne bénéficierait plus de cette nostalgie que lui accorde son statut d'homme du passé", assène enfin le politologue.