Jacques Chirac : ce que l'on sait de ses derniers instantsAFP
Jacques Chirac est mort le 26 septembre 2019. Découvrez le récit des derniers jours vécus par l'ancien président.
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Jacques Chirac est décédé : ce que l'on sait de ces derniers instants

L'ancien président de la République Jacques Chirac est décédé ce jeudi 26 septembre 2019 à l'âge de 86 ans. Très affaibli par la maladie d'Alzheimer, le président avait été hospitalisé à plusieurs reprises au cours des dernières années.

Selon RTL, celui qui fut le premier maire de Paris depuis Jules Ferry se serait éteint "au milieu des siens, paisiblement". Cette information a été communiquée à l'AFP par Frédéric Salat-Baroux, gendre de l'ancien président.

L'état de santé de Jacques Chirac s'était considérablement dégradé à la fin de sa vie. Selon son ancien ministre de l'Intérieur et ami Jean-Louis Debré, il ne reconnaissait "plus que cinq personnes". "Sa fille, son épouse et ses auxiliaires de vie, qu'il voit tous les jours".

Le Journal des femmes a interrogé le jeune Antoine, 14 ans, voisin de l'hôtel particulier du président. Celui-ci n'a aperçu le corrézien qu'une seule fois, en fauteuil roulant. Selon lui, un "silence pesant" s'est installé dans la demeure deux jours avant le décès. "Les volets se sont fermés, ce n'était plus pareil", poursuit-il, allant jusqu'à comparer l'événement à la mort du général De Gaulle en 1970.

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Une journée de deuil national a été mise en place par le président Emmanuel Macron, qui a salué la mémoire d'un "grand français, libre", ayant eu "une certaine idée de la France", " un homme d'État que nous aimions autant qu’il nous aimait".

Le président Chirac avait partagé 68 ans de vie commune avec Bernadette Chirac. Le couple fait connaissance a Science Po, en 1951, et se marie cinq ans plus tard. Selon Le Parisien, l'ancienne Première dame serait "très profondément meurtrie" et "très affaiblie".

Jacques Chirac : un morceau d'histoire de France

Jacques Chirac a traversé de nombreux événements marquants de l'histoire de France. Premier ministre de  Valéry Giscard d'Estaing entre 1974 et 1976, puis de François Mitterrand entre 1986 et 1988, il sera élu président en 1995. Réélu triomphalement en 2002 face à Jean-Marie Le Pen avec 82% des voix, il met en œuvre des mesures symboliques et importantes durant ces deux mandats.

Discours du Vel d'hiv' en 1995, refus d'intervenir en Irak en 2003... Certains éléments de la politique de Jacques Chirac font presque consensus au lendemain de sa mort, à en croire les hommages qui lui sont rendus repris par LCI. À la fondation du RPR en 1976, parti gaulliste, conservateur et souverainiste, il plaide pour la naissance d'un "travaillisme à la française".

Dès 1978, il met en garde contre les méfaits de la construction européenne, dénonçant une politique "antinationale" et l'existence d'un "parti de l'étranger". Sur l'écologie, il déclarait en 2002 : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", rappelle France Info. "Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le 21ème siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie", avait-il poursuivi.

Jacques Chirac : un président qui n'aimait pas les armes ?

Lors d'une visite officielle à Jérusalem en 1996, il s'insurge du traitement réservé aux Palestiniens et aux journalistes par le service de sécurité israélien, rappelle Europe 1. "Vous voulez que je retourne dans mon avion, que je retourne en France, c'est cela que vous voulez ?", proteste-t-il dans un anglais presque parfait. "Laissez-les venir, laissez-les faire. Il n'y a pas de danger, pas de problème. Ce n'est pas une méthode, c'est de la provocation", ajoute-t-il.

De confession catholique, il décide de se recueillir dans l'église Sainte-Anne, cédée à la France par l'empire ottoman en 1856 en signe d'amitié, indique Le Figaro. Constatant la présence de soldats israéliens en armes dans l'enceinte de l'église, il s'insurge une fois de plus. "Je ne veux pas de gens armés en territoire français", prévient-il. Tsahal s'exécute et évacue les lieux. Reçu par le prélat catholique de l'église, il s'excuse pour l'incident : "Il y avait des gens en armes dans l'église. Je ne pouvais pas accepter cela".