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"Un scandale d'Etat". Les mots sont forts et ils sont de François Fillon qui, jeudi soir dans l'"Emission politique" sur France 2, a accusé François Hollande d'être derrière les accusations dont il fait l'objet depuis maintenant deux mois.
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Interrogé sur les affaires qui minent sa campagne présidentielle, François Fillon s’est étonné des fuites dans la presse et a mis "en cause le président de la République". Le candidat a dénoncé un "scandale d’Etat" et porté de lourdes accusations contre le chef de l'Etat, l’accusant d’être à la tête d’un "cabinet noir" à l’Elysée, en prenant pour source le livre Bienvenue Place Beauvau de journalistes du Canard Enchaîné.
L'Elysée et un auteur du livre cité démentent
Ces accusations ont aussitôt été démenties par l'Elysée qui a envoyé un communiqué avant même la fin de l'émission. Dans ce communiqué, le président de la République "condamne avec la plus grande fermeté les allégations mensongères de François Fillon". Le président ajoute que "depuis 2012 (…) l’exécutif n’est jamais intervenu dans aucune procédure judiciaire et a toujours respecté strictement l’indépendance de la magistrature. Et sur les affaires particulièrement graves concernant François Fillon (…), le président de la République n’en a été informé que par la presse", écrit-il.
De plus, l'un des auteurs de Bienvenue Place Beauvau, Didier Hassoux, a démenti jeudi soir sur France Info les accusations de François Fillon. Est-il exact qu’il ait écrit avec ses coauteurs que "François Hollande fait remonter toutes les écoutes judiciaires qui l’intéresse" à l’Elysée ? "Pas du tout. On n’a jamais écrit ça", a répondu le journaliste du Canard enchaîné. "Je vais vous lire le haut de la page 24 (…) ou le bas de la page 23 : 'Le retour aux affaires des chiraquiens nourrit bien évidemment le soupçon sarkozyste de l’existence d''un cabinet noir. Il n’est pas possible d’en apporter la preuve formelle comme il n’est pas possible de prouver le contraire'", a-t-il ajouté.
"Nicolas Sarkozy avait (…) mis en place une police politique (…) alors que François Hollande, a simplement instrumentalisé la police à des fins politiques mais comme tous les présidents de la Ve République, c’est une maladie française", a-t-il poursuivi. Pour le journaliste, il y a une instrumentalisation de son livre par François Fillon, un homme "aux abois", qui "essaye de faire un coup".
Le passage du livre que François Fillon avait en tête
Mais d’après les bonnes feuilles du livre publiées par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, les auteurs évoquent un vaste système de surveillance de ses adversaires mis en place par François Hollande depuis son arrivée à l’Élysée. Ce “cabinet noir” aurait eu pour objectif de discréditer les concurrents du président à l’élection présidentielle, en particulier Nicolas Sarkozy et Manuel Valls, son propre Premier ministre. Les auteurs écrivent ainsi, à propos des "affaires" et révélations sur la vie privée des candidats : "Derrière ces ennuis à répétition qui ciblent les principaux rivaux du président sortant, difficile de ne pas voir la patte de Hollande"
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