Après des semaines d’insomnie, Caroline Darian avait annoncé qu’elle entrait en clinique plusieurs jours pour “pouvoir dormir”. Elle est de retour devant la cour criminelle du Vaucluse pour “affronter”...
Planet : ‘Bruno Le Maire, l’insoumis’, pourquoi cet adjectif ?Olivier Biscaye* : "Au départ, j’avais choisi le ‘bon élève’ et puis au fil de mes recherches je me suis rendu compte que Bruno Le Maire était capable de dire non, de ne pas se soumettre aux règles qu’on lui impose. Tant sur le plan personnel que politique, c’est un homme qui ne se contente pas de la ligne fixée pour lui. Cela a notamment été le cas avec son père lequel voulait qu’il fasse carrière dans la finance et qu’il a défié en entrant finalement à Normale Sup. En 2006, il a également dit non à la carrière diplomatique qui s’offrait à lui pour se consacrer à la politique. Il n’a pas non plus hésité à s’affranchir de Dominique de Villepin puis de Nicolas Sarkozy pour suivre sa propre ligne.
Planet : Bruno Le Maire semble très effacé par rapport aux autres ténors de son parti. Est-ce stratégique ?Olivier Biscaye : Même si sa candidature n’a pas encore été annoncée pour la primaire de 2016, Bruno Le Maire est déterminé à l’emporter. L’Elysée est clairement dans son viseur. Non seulement ses proches me l’ont assuré mais cela se traduit également dans son attitude. Depuis quelques temps, il multiplie les déplacements, récolte des soutiens et cherche des financements. Bruno Le Maire veille également à faire du bruit au bon moment. A la manière d’un surfeur qui attend la vague, le député de l’Eure préfère attendre de saisir la bonne opportunité pour s’exprimer plutôt que de parler à tout va. L’un des derniers exemples date ? La réforme du collège. Il est complètement sorti des sentiers battus pour proposer un nouvel angle d’attaque. Et ça a fait mouche puisqu’il incarne aujourd’hui l’opposition à ce projet. Mais forcément, à force de s’organiser sur le terrain et d’attendre les bonnes opportunités pour se faire entendre, Bruno Le Maire finit pas être plus discret que Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon.
Planet : Quelles sont selon vous ses faiblesses ?Olvier Biscaye : Bruno Le Maire a clairement un déficit de notoriété par rapport à ses adversaires. Mais au-delà de ça, il doit également réussir à montrer aux Français comment il parvient à se distinguer d’eux. Ce qui n’est pas une chose facile car pour le moment la ligne de séparation est ténue sur de nombreux sujets. Tous adoptent même une position similaire sur plusieurs sujets comme les 35 heures, l’ISF et les allocations familiales. Depuis 2012, le credo de Bruno Le Maire est 'le renouveau politique'. Mais ce n’est pas suffisant pour faire un programme. Conscient de la situation, l’ancien ministre de l’Agriculture multiplie actuellement les ateliers de travail. Son objectif : annoncer sa candidature à la primaire en début d’année prochaine et présenter les grandes orientations de son projet quelques mois plus tard, au printemps.
Planet : Son objectif est donc clairement la présidentielle de 2017 ?Olvier Biscaye : Oui mais il y a également d’autres possibilités qui s’offrent à lui. Seulement pour être crédible aujourd’hui, Bruno Le Maire est obligé de les occulter. Si jamais il remporte la primaire de 2016, il ira de facto vers 2017. Mais si jamais ce n’est pas lui qui est choisi pour représenter la droite, il pourrait décider de viser Matignon. Il pourrait aussi miser sur la présidentielle de 2022 qui, elle, sera uniquement faite de la nouvelle génération à droite comme à gauche. Mais pour le moment, Bruno Le Maire s’en défend et reste convaincu qu’il a toutes ses chances pour 2017. Il se dit que c’est le bon moment, que les Français en ont assez des seniors de la politique et qu’ils ont envie de renouveau. Ce qui correspond effectivement à une certaine réalité mais ne dispense pas le candidat de prouver aux électeurs que son discours a une réalité. Il doit maintenant donner de la chair à son projet. Tout va se jouer dans les mois à venir avec la présentation des grandes lignes de son programme.
Bruno Le Maire est déterminé à aller jusqu’au bout de sa démarche pour la primaire. Ce dont ont parfaitement conscience ses adversaires. Il est même considéré comme étant le seul candidat capable de faire tous les sacrifices nécessaires, d'aprèsl’entourage de Nicolas Sarkozy. Selon lui, c’est même le candidat le plus déterminé".
*Olivier Biscaye est l’auteur de Bruno Le Maire, l’insoumis (éd. Du Moment)