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Muriel Robin : de la réussite au coup de blues
Muriel Robin est née en 1955 à Montbrison où ses parents travaillaient comme marchands de chaussures. Rien ne présageait que la jeune femme allait devenir une grande comédienne. Très jeune, elle se rend compte qu’elle aime faire rire et se sent presque responsable du bonheur des autres membres de sa famille.
Elle rêve de devenir chanteuse et ne se passionne pas vraiment pour ses études. Alors qu’elle échoue au Bac deux fois, elle décide de travailler au sein du magasin familial. Peu motivée, elle décide de se rendre sur Paris à l’âge de 22 ans. Elle s’initie en premier lieu au cours Florent, pour étudier l’art dramatique et préparer le concours d’entrée au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris.
Sortie Lauréate du conservatoire, Muriel Robin décide de rentrer chez après un coup de blues en fin de cursus et reprend son activité de vendeuse de chaussures.
un bel avenir en perspective
Muriel Robin voulait être tragédienne. Son professeur et ami Michel Bouquet est le seul à entrevoir son talent d’actrice. Pour son imprésario, Myriam Bru, c’est une évidence, Muriel Robin deviendra une grande comique.
Elle rejoint, en 1981, une première troupe, Les Baladins en Agenais et rencontre alors Elie Semoun et Annie Grégorio. Mais sa plus grande envie reste le cinéma. Elle veut interpréter des rôles poignants, des rôles qui l’ont fait rêver. Puis en 1983, elle remonte sur Paris avec Annie Grégorio pour se rendre au Petit Théâtre de Bouvard.
S’il est difficile pour la jeune comédienne de travailler sous l’autorité de Phillippe Bouvard elle se voit tout de même offrir un rôle dans une pièce écrite par celui-ci, Double Foyer. Après quelques représentations et une période creuse dans sa carrière, elle se fait connaître du grand public grâce à son apparition dans, La Classe, diffusé sur FR3.
En 1988, elle rencontre Pierre Palmade, jeune humoriste et étoile montante du milieu. Alors que lui l’admire pour son talent, elle retrouve en lui un alter ego au masculin. Mais sa folle envie de cinéma demeure et elle finit par décrocher divers rôles puis les nominations aux Césars ou aux Molières s’enchainent mais c’est avec son rôle dans, Marie Besnard, l’empoisonneuse, qu’elle obtient un Emmy Awards de la meilleure actrice.
Du premier coup de coeur à l'amour de sa vie
Muriel Robin se décrit comme bisexuelle, elle aime les femmes mais les hommes également. Aujourd’hui encore, la comédienne se souvient bien de son premier amour. Elle révélait cette histoire lors d'une interview dans 50 min inside. "Il s'appelait Daniel. Il avait une grosse moto. (…) Moi j'étais gaulée vachement bien, j'avais un petit maillot de bain bleu ciel. Pas de casque sur les routes entre La Grande Motte et Montpellier. Il était beau, il était brun aux yeux clairs", a-t-elle ainsi confié.
Durant cette même cette interview, elle confiait que les relations hommes/femmes et femmes/femmes étaient identiques. Une chose qu’elle a voulu montrer par son spectacle, Ils s’aiment, avec Pierre Palmade et Michèle Laroque.
Elle a également eu une relation amoureuse avec Catherine Lara mais elles n’avaient pas les mêmes attentes selon la violoniste. "Je garde pour elle beaucoup de tendresse, a-t-elle assuré. Maintenant, il y a des artistes qui se nourrissent du malheur. Moi, j’ai besoin de vie. Quand je vais mal, par exemple, je suis incapable d’écrire.", dévoilait l’ex-conjointe de l’actrice dans Gala.
Cela fait maintenant plus de 10 ans que Muriel Robin file le parfait amour avec sa compagne et actrice, Anne Le Nen. "On peut dire que c'est elle qui me fermera les yeux (...).C'est mon amie, ma soeur, mon mari. Nous ne sommes pas mariées parce que nous n'avons pas le temps d'organiser tout ça mais nous sommes pacsées. Ça compte", avait-elle précisé lors de l’émission Le Divan de Marc-Olivier Fogiel.
Muriel Robin : son combat contre l’homophobie
La comédienne est très engagée dans la lutte contre l’homophobie. Elle qui vit en couple avec une femme n’a pas été épargnée au niveau des insultes homophobes. Dans un passage au sein de l’émission C à vous où elle était invitée, Muriel Robin racontait les nombreuses attaques et insultes qu’elles avaient subies, elle et sa compagne. "En tout cas ça ne m'agresse plus, mais ça m'agressait beaucoup", avait confié l’humoriste.
Touchée par la souffrance que ces insultes et ces rejets peuvent engendrer, elle est devenue la marraine de l’association Le refuge et l’ambassadrice de la campagne nationale d’appel aux dons. L'association a pour vocation de venir en aide aux jeunes victimes d'homophobie, particulièrement touchés au sein du cadre familal.
Dans une interview pour Jeanne Magazine, elle affirmait qu’il fallait que les artistes prennent la parole mais que les femmes en parlent plus souvent, ce qui reste un problème par rapport à la question de l’homosexualité masculine.
Elle lutte également contre l’homophobie a travers des spectacles comme Les Monologues du Vagin dans lequel elle joue avec sa compagne Anne Le Nen et beaucoup d'autres actrices . Elle le prouve également avec la pièce, Ils s'aiment, qui est une pièce jouée initialement par un couple hétérosexuel, mais reprise par Michèle Laroque et Muriel Robin qui y jouent un couple homosexuel.
L’abandon des Enfoirés et son burn out
En 1992, Muriel Robin entrait dans la troupe, elle était un pilier de l'association, mais aujourd'hui, l'actrice ne s'affiche plus aux côtés des autres artistes.
En 2008, l'actrice est victime d'un burn-out qui l'empêche de participier au concert des Enfoirés. Lors d’une interview sur RTL le 22 septembre dernier, l’artiste s'explique. "L’audience est là, ça roule sans moi. Alors depuis, je mets mon énergie, mon temps et ma notoriété ailleurs, dans de plus petites structures". Elle ne pense pas être "indispensable" et préfère se consacrer à d’autres causes comme la protection de femmes battues ou la lutte contre l’homophobie.
L’actrice affirme avoir voulu participer de nouveau aux concerts des enfoirés mais qu'elle n'a pas pu. Après son burn-out, elle explique que quelque chose s’est cassé en elle. "Je ne peux plus me mélanger à trop de monde, je ne vais pas y arriver. C’est un truc mécanique, c’est le burn-out qui m’a cassé un truc, qui fait que je peux plus faire ce truc-là", avait-elle raconté lors d’un passage dans TPMP en 2013.