Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Bernard Tapie était-il encore riche ? Les dizaines de millions qu'il avait récupéré après la relaxe
"Ca va !”, assurait Bernard Tapie, sur le plateau de Cyril Hanouna. L’homme d’affaires, qui avait été relaxé en juillet 2019 dans l’affaire Adidas-Crédit Lyonnais, avait répondu en direct à un appel de l’animateur de C8, quelques mois plus tard. Il lui avait d’ailleurs confié avoir hâte de le voir, indiquait alors Gala.
C’est que le monde médiatique ne s’intéressait pas qu’à la santé financière de l’ancien président de l’Olympique de Marseille. Ce dernier, décédé le 3 octobre 2021, luttait contre un double cancer coriace, qui touchait son estomac et son oesophage. "Les gens ont compris ces derniers mois en entendant ma voix que le cancer est reparti, avec des métastases pas très bien placées. Ça arrive, ce n’est pas une bonne nouvelle, alors que les scanners intermédiaires disaient que je n’avais plus rien”, expliquait-il, détaillant la récidive dont il souffrait dans les colonnes de son journal, La Provence.
La fortune de Bernard Tapie, évidemment, était elle aussi scrutée. Les décisions de justice dont il avait fait l’objet avaient de quoi le soulager, mais cela ne signifiait pas qu’il était désormais tiré d’affaire, rappelle Le Point. Il devait encore rembourser 403 millions d’euros, qui lui avaient initialement été accordés par le tribunal arbitral en 2008. Sur cette somme, qu’il devait à l'État, l’homme d’affaires devait s’acquitter de 45 millions au titre du préjudice moral, note l’hebdomadaire. "L’affaire étant terminée, l'État mettra en oeuvre les moyens” pour récupérer les montants qui lui sont dû, avait fait savoir Nicole Belloubet, ex-garde des Sceaux, sur le plateau des "4 Vérités” de France 2.
La relaxe avait tout de même permit à l’homme d’affaires de récupérer plusieurs de ses biens, saisis durant l’enquête. C’est notamment le cas d’une luxueuse villa tropézienne (50 millions d’euros), de nombreux contrats d’assurance-vie estimés à 20 millions d’euros et de liquidités issues du groupe Bernard Tapie, pour plus de 100 millions d’euros. Au total, près de 168 millions d’euros avaient rejoint le giron de l’ancien patron de l’OM.
Bernard Tapie a-t-il encore de quoi rembourser sa dette ?
Si de nombreux médias avaient annoncé que la dette de Bernard Tapie avait été réduite de 117 millions d'euros, le Consortium de réalisation (CDR) - comprenez : l’organisme public en charge du passif du Crédit Lyonnais - avait pourtant tenu à préciser le montant qu'il devrait payer dans les années à venir : la somme était bien portée à 404 millions d'euros auxquels s'ajoutaient des intérêts et des frais de justice. Et si, révèle Marianne, Bernard Tapie clamait à qui voulait l'entendre qu'il se révèlait en "faillite personnelle depuis 1994", il disposait malgré tout d’un patrimoine ultra conséquent porté, selon les dires d’un représentant CDR auprès du Canard Enchaîné, à 200 millions d’euros.
De là, le calcul est simple. Il est même limpide comme de l'eau de roche. S’il avait vendy l’intégralité de ses biens et de ses actifs, il lui serait alors resté 239 millions d’euros à payer pour éponger sa dette. Mais là encore, tout n’est pas si simple...
Un plan de sauvegarde pour protéger ses biens
Sentant le vent tourner ces dernières années, le "magouilleur adoré par la foule", tel que le souligne RTL, avait demandé il y a près de cinq années au tribunal de commerce de Paris de bénéficier d'une procédure de sauvegarde lui permettant de protéger son patrimoine financier et immobilier. Lequel patrimoine est, notamment, régit par la société Financière et Immobilière Bernard Tapie (FIBT). Depuis la requête a été acceptée. Or cette décision de justice constituait une véritable victoire pour Bernard Tapie.
Pour quelle raison ? Parce qu’au-delà de lui permettre d’étaler sur six ans l’énorme montant dont il devait s’acquitter, cette décision lui avait surtout donné à la possibilité de protéger son imposant patrimoine des "affres" de la justice. Tout du moins pour l’instant...
Le nébuleux patrimoine de Bernard Tapie
De fait, selon Marianne, le patrimoine en question est constitué d'un bel hôtel particulier situé dans le VIIe arrondissement à Paris où il résidait. Au programme : pas moins de 1 225 m2, deux garages et un jardin. Prix estimé par Sotheby's ? 105 millions d'euros… A cet édifice, s’ajoute, sur les hauteurs de Saint-Tropez cette fois, une villa de 500 m2 baptisée "La Mandala" (50 millions d'euros).
Son épouse, quant à elle, possède un élégant hôtel particulier à Neuilly (14 millions d'euros) qu’elle a pris l’habitude de louer, précise Marianne. Des bâtisses auxquelles s’ajoutent deux autres biens d’envergure : le Moulin du Breuil d’une part, la propriété Le Gué située à Combs-la-Ville dans l’Essonne, d’autre part, tous deux estimés à 2 millions d'euros.
Mais s’il n’y avait que cela… A ces biens immobiliers, s’adosse le fait que Bernard Tapie était toujours à la tête du groupe de presse "La Provence" et qu’il disposait de comptes bancaires dont les compteurs se révèlent plus qu’au beau fixe. Comptez 20 millions à l’UBS, 34 millions à la Société Générale et un contrat d’assurance vie dont le montant est estimé à 43 millions d’euros…
Difficile, concède son administrateur judiciaire, dans ces conditions, de se retrouver dans cette "nébuleuse" affaire patrimoniale et financière. Toujours est-il que, dette ou pas dette, ce patrimoine colossal se révèle, pour l’heure, préservé. Jusqu’à quand ?