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Combien de pièces de monnaie sont créées par jour ? Quels sont les matériaux utilisés ? Afin de connaître les détails de fabrication, nous avons contacté Guillaume Robic, directeur de la communication de la Monnaie de Paris, la plus vieille institution de France encore en activité. Le site situé sur le Quai de Conti réalise des objets d’art, des médailles et des pièces en métaux précieux. La monnaie courante est réalisée à l’usine de Pessac, près de Bordeaux. Les billets, quant à eux, sont créés par la Banque de France qui dispose d'une papeterie et d'une imprimerie fiduciaire.
Les pièces sont antibactériennes
Toutes les pièces ne sont pas composées des mêmes matériaux. "Les pièces d'un, de deux et de cinq centimes sont en acier et recouvertes de cuivre. Les pièces de 10, 20, et 50 centimes sont en cuivre, zinc et aluminium. Les pièces d’un euro sont faites en nickel, cuivre et zinc. La pièce de deux euros est composée de nickel et de cuivre", nous explique Guillaume Robic.
"L’aluminium a l'avantage de ne pas s'oxyder, le cuivre est antibactérien et le nickel est particulièrement résistant", ajoute-t-il. Même si elles peuvent sembler parfois sales, les pièces de monnaie sont antibactériennes. Il faut savoir que certaines d’entre elles sont en circulation depuis 2001. Contrairement aux billets, elles ont une très longue longévité. "Un billet de cinq euros dure généralement moins d’un an", confie Guillaume Robic.
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Tout un processus de fabrication
Le temps de frappe d'une pièce est assez rapide : "650 à la minute pour les pièces d’un euro et 800 à la minute pour les centimes", explique Guillaume Robic. À l'inverse, la création d’une pièce est relativement plus longue. "La première étape des graveurs est de confectionner le dessin qui est réalisé à la main ou à l’ordinateur. Une fois le design arrêté, il faut deux mois avant que les premières pièces sortent, puis deux mois avant qu’elles ne soient produites en grosse quantité", ajoute-t-il.
Dans les ateliers, les graveurs réalisent des découpes dans des plaques de métal, d'acier ou de cuivre dans des grandes plaques. Dans un gabarit en laiton (cuivre et zinc), les graveurs viennent ensuite graver le dessin. Vient ensuite la frappe qui se réalise sur des presses. Deux outillages descendent sur un flanc (rondelle de métal, d'argent ou d'or) pour y mettent le dessin.
Les pièces vont ensuite dans la brillanteuse. "Cette machine tourne à haute fréquence et rend les pièces brillantes. Les pièces sont ensuite regroupées puis expédiées au conditionnement. Elles sont stockées avant d’être envoyées à travers les banques centrales et les petites banques. Les pièces d'euros ont des cannelures différentes sur le côté pour rendre plus difficile la contrefaçon. Elles servent aussi aux personnes mal voyantes afin qu'elles reconnaissent les pièces", explique Guillaume Robic.
De nombreuses pièces de collection sont fabriquées à la Monnaie de Paris
La monnaie courante est fabriquée à l'usine de Pessac qui produit pour des pays du monde entier. "La moitié des pièces sont pour la France et l’Europe et l’autre moitié concerne des monnaies étrangères pour différents pays tels que la Thaïlande, le Liban, le Guatemala", ajoute-t-il. L'usine de Pessac réalise 10 000 pièces par jour, 1,3 à 4 milliards de pièces par an. Tandis que la Monnaie de Paris produit 300 000 objets par an.
Sur le site de la Monnaie de Paris situé dans la capitale, sont fabriqués des pièces de collection, des médailles, des bijoux et des objets d’art et certaines pièces de monnaie courante. "On fait parfois deux pièces de deux euros qui commémorent le débarquement ou la fête de la musique", confie-t-il. Si vous avez de la chance, vous trouverez peut-être une de ces pièces dans votre porte-monnaie.
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La Monnaie de Paris fabrique aussi des pièces de collection en métal précieux. "On propose cette année, une collection de pièces en collaboration avec le créateur Jean-Paul Gautier en argent 333 qui coûtent entre 10 et 200 euros. On a aussi des pièces en or massif sur lesquelles on peut trouver une gravure de la Marianne. Elles valent entre 1 000 et 5 000 euros. Elles font partie des héritiers des Louis d’or et peuvent devenir des objets d’investissements.
Certaines pièces illustrent des thèmes ou des personnes importantes. "Nous avons une collection sur les femmes de France. Le prix de certaines de ces pièces peut monter jusqu'à 2100 euros. Nous proposons aussi les pièces 'coup de coeur'. La Monnaie de Paris allie son savoir-faire avec des maisons de luxe et crée des pièces en or d'exception, ornées de diamants dont le prix peut aller jusqu'à 125 000 euros", conclut-il.
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