Politique
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©Lafargue Raphael/ABACAabacapressÉpisode 2. Avec ses 43 hectares, le cimetière du Père-Lachaise regorge de sépultures et d'anecdotes plus inattendues les unes que les autres. Bertrand Beyern, spécialiste des cimetières, a fait de sa passion son métier. Avec ses safaris funéraires, il rend plus vivantes que jamais ses histoires de tombes.
Les cimetières : une histoire de passion pour les nécrosophes
Cimetière du Calvaire, du Père-Lachaise, de Montmartre… Paris compte de nombreux cimetières plus singuliers les uns que les autres. Le nécrosophe Bertrand Beyern, spécialiste en la matière, a fait de sa passion pour ces lieux, un métier peu commun. Avec son site internet, il propose de nombreux safaris funéraires afin de découvrir les lieux d’un oeil nouveau. Dans ses visites guidées d’un nouveau genre, il propose aux curieux de s’aventurer dans le Père-Lachaise à travers des thèmes originaux : “Humour noir au Père-Lachaise” ou encore “Crimes au Père-Lachaise : tombes historiques d’assassinés… et d’assassins !”
Une passion qu’il a développée dès son plus jeune âge. “J’ai eu la chance de découvrir le cimetière tout gamin”, nous explique-t-il. Un souvenir d’enfance qui n’était en aucun cas lié à un évènement en lien avec la mort. Pour Bertrand Beyern, visiter un cimetière s’apparentait à un “jeu de piste”, comme si les divisions représentaient pour lui une sorte de “chasse au trésor” en “cherchant les tombes”.
Au fil des années, et à travers ses lectures, il s’est aperçu que l’intérêt pour l’histoire de ses sépultures est progressivement tombé en désuétude. “J’ai commencé à trouver des livres sur le sujet. J’ai tout dévoré en étant persuadé que les adultes savaient tout. De fil en aiguille, j’ai commencé à être nécrosophe et donc commencé à m’intéresser à tous les cimetières, pas seulement à celui du Père-Lachaise”, nous explique-t-il.
Si le nécrosophe n’a pas de préférence quant au cimetière qu’il visite, il y en a tout de même un qui s’est imposé comme une référence, celui du Père-Lachaise. Une nécropole qui regorge de sépultures aux anecdotes insoupçonnées.
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Le Père-Lachaise : un cimetière cosmopolite
Avec ses 43 hectares et ses 70 000 sépultures, le cimetière du Père-Lachaise fait partie des lieux touristiques les plus visités à Paris. Ce sont environ trois millions de visiteurs qui viennent flâner entre les nombreuses divisions. “C’est, au monde, le cimetière le plus cosmopolite qui présente la plus grande variété de célébrités”, nous explique Bertrand Beyern et d’ajouter : “Il a ouvert en 1804 et il y a une grande majorité des tombes qui sont du 19e siècle. Paris était la Capitale culturelle au monde. Les artistes qui venaient et mouraient à Paris y étaient enterrés.
Ce spécialiste des cimetières n’hésite d’ailleurs pas à venir renseigner ceux qui croisent son chemin. “Lorsque je vois des gens un peu perdus, je vais les renseigner et je leur demande toujours de quel pays ils viennent”. Avec ses connaissances en la matière, Bertrand Beyern parvient à orienter les touristes vers des sépultures pouvant alors les intéresser. Celui qui a passé “toute sa vie à faire ça” nous assure que le Père-Lachaise “est beaucoup moins grand que le plus grand cimetière de France”, mais qu’il a “une densité de curiosité qui est inégalée”.
Poèmes gravés sur les tombes, petit mot sur une sépulture… Les anecdotes de Bertrand Beyern
Les sépultures du Père-Lachaise, ou d’ailleurs, n’ont de cesse d’émerveiller Bertrand Beyern. Lui qui est passé devant bons nombreux d’entre elles “depuis des décennies”, se souvient de ce petit mot laissé sur la tombe d’Alfred de Musset : ‘Je te serais éternellement reconnaissant pour ma note de 14 au bac de français, tu es un vrai pote’. Il y a également cette autre tombe qui l’a marqué étant enfant, celle d’une poétesse romantique originaire de Nantes. “Sur son tombeau, sa mère qui a survécu, a fait graver les plus beaux poèmes de sa fille. Cette sépulture a accompagné toute ma vie”, nous explique-t-il.
Au fil des années, les “tours” touristiques dans les cimetières parisiens, rencontrent de plus en plus de succès. Pour preuve, une de ses habituées “est venue 36 fois”, nous affirme-t-il, bien loin de “250 fois” d’un passionné qui aimait venir écouter Bertrand Beyern. Ce dernier s’accorde à dire que “le public ne vient pas forcément pour voir des tombes qu’il connaît, mais afin de découvrir” de nouvelles sépultures et leurs histoires.
Encore aujourd’hui, de nombreux curieux arpentent les allées du Père-Lachaise à la recherche de personnalités mythiques, à l’image de Jim Morrison, Chopin ou encore Edith Piaf qui arrivent “à la tête du podium” du nécrosophe. Depuis peu, la sépulture du chanteur Alain Bashung fait partie de celle très visitée par les francophones, rappelle le spécialiste, même si elle n'égale pas celle du philosophe Allan Kardec qui est l’une des plus fleuries du cimetière.
Afin de vous immerger dans les coulisses du cimetière du Père-Lachaise, Planet a suivi pour vous une visite aux côtés de Bertrand Beyern, à découvrir dans notre 3e épisode.
