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AFPEn 2016, le palmarès du magazine Challenges intronisait Liliane Bettencourt en tant que première fortune de France. Avec un patrimoine estimé à 31,2 milliards d'euros, elle dépassait à l'époque Benard Arnault, le P-DG du groupe LVMH.
Depuis, le trésor des Bettencourt n'a fait que croître : tant et si bien que l'héritière de la dynastie, Françoise Bettencourt Meyers, se hisse à la 15ème place du classement mondial 2019 dévoilé par Forbes et repris par Le Figaro. Son patrimoine totale s'élève à pas moins de 49 milliards de dollars, soit 43,4 millards d'euros environ.
De ce fait, Françoise Bettencourt Meyers devient aussi la femme la plus riche du monde, suivie de près par Alice Walton (44,4 milliards de dollars). Elle est également la deuxième fortune de France, derrière Bernard Arnault (66,9 milliards d'euros).
La fortune des Bettencourt, Françoise - et sa mère avant elle - la tient de son grand-père Eugène Schueller, décédé en 1957. C'est lui qui a fondé le groupe "L'Oréal", devenu le numéro 1 mondial des produits cosmétiques. A l'origine, l'entreprise s'appelait "l'Auréale", en référence à "auréole", une coiffure à la mode à l'époque.
C'est en 1909 qu'Eugène Schueller, chimiste de son état, enregistre sa société. Le nom définitif, qui vient de celui de sa première marque de teinture, ne sera décidé qu'en 1939.
En 2016, le chiffre d'affaires du groupe s'établissait à 25,84 milliards d'euros, pour des bénéfices évalués à 3,1 milliards. L'entreprise a pu s'implanter dans plus de 140 pays, souligne le quotidien Les Echos.
Dans les années 1930, Eugène Schueller a fricoté avec les extrêmes en politique, donnant même de l'argent à la Cagoule, groupuscule d'extrême droite. C'est d'ailleurs en fréquentant ces milieux qu'il fait la connaissance, d'un certain André Bettencourt.
C'est en 1950 que ce dernier épousera sa fille, future héritière de son empire. Comme son beau-père, André Bettencourt fréquente les milieux d'extrême droite. Il a d'ailleurs publié des écrits contre les juifs dans un journal collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, le mari de Liliane fera partie des gouvernements Mendès France, Pompidou, Chaban-Delmas, et Mesmer.
Il prend la direction de l'Oréal jusqu'en 1994, date à laquelle des révélations sur son passé le poussent à partir. Il meurt en 2007.
Liliane et André Bettencourt ont eu une fille ensemble, Françoise. Mais leur relation a presque toujours été conflictuelle. Déjà, quand Françoise a voulu se marier avec Jean-Pierre Meyers, un homme d'affaires juif dont les grands parents sont morts à Auschwitz, Liliane et André ont signifié leur opposition.
Mais en 2007, la querelle devient publique. Françoise Meyers-Bettencourt accuse l'artiste François-Marie Banier - et confident de sa mère - d'avoir soutiré près d'1 milliard d'euros (sous forme de cadeaux) à Liliane Bettencourt. Quand l'affaire est classée sans suite en 2009, elle saisit le juge des tutelles. Suite à la divulgation dans la presse d'enregistrements clandestins de la part de sa fille, Liliane Bettencourt porte plainte pour "atteinte à la vie privée", rendant encore un peu plus exécrable la relation entre la mère et sa fille.
En décembre 2010, Françoise Meyers-Bettencourt signe toutefois un accord avec François-Marie Banier dans lequel elle renonce à ses poursuites contre lui, si celui-ci s'engage à restituer une partie des dons perçus et à ne plus en recevoir de la part de Liliane Bettencourt.
Cela peut paraître surprenant ou révoltant mais, avant son décès, Liliane Bettencourt - comme d'autres milliardaires - ne payait pas l'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF).
Il ne s'agit pas d'une fraude dans la mesure ou Lilianne Bettencourt a bénéficié de mécanismes légaux. En effet, comme l'explique Bercy sur le site du service public, "l'impôt sur les revenus de 2015 ajouté à l'ISF 2016 ne doit pas dépasser 75 % des revenus perçus en 2015". "En cas de dépassement, la différence vient en déduction du montant de l'ISF", poursuit le site de l'administration.
La femme la plus riche au monde devait théoriquement payer 61 millions d'euros d'ISF à l'époque. Cependant, cette somme correspondait au montant qu'elle avait déjà réglé au titre de l'impôt sur la fortune et de la CSG. Si elle avait du s'acquiter en plus de l'ISF, elle aurait été amenée à dépasser le plafond. C'est pourquoi elle n'a pas payé, légalement, d'impôt au titre de la solidarité sur la fortune.
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