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Fausses attestations et fausses factures
Confinement, couvre-feu, attestations… Depuis un an, ces mots sont rentrés dans notre vocabulaire et les restrictions diverses et variées pour lutter contre la propagation du coronavirus ne cessent de s’enchaîner. Entre lassitude et envie irrépressible de reprendre une vie normale, les Français, qui l’année dernière, lors du premier confinement, avaient majoritairement respecté les restrictions, se retrouvent, lors de cette 3ème vague, plus enclins à transgresser les règles.
Enfreindre la loi, oui, mais pas à n’importe quel prix. "Toute infraction à ces règles sera sanctionnée." Dès sa première allocution, le 16 mars 2020, le président Emmanuel Macron a prévenu les Français. Et le montant de l’amende est salé puisqu’il s’élève à 135 € pour une première infraction en guise d’avertissement. En effet, en cas de récidives, la note peut s’élever jusqu’à 3750 € et six mois d'emprisonnement. Donc pour enfreindre le couvre-feu et la limitation de déplacement dans un rayon de 10 km autour de son domicile, certains Français ne manquent pas d’imagination ou d’inventivité pour ne pas risquer l’addition.
Nos confrères du HuffPost ont recueilli auprès d’un panel de citoyens quelques-unes de leurs meilleures parades pour contourner les mesures en vigueur. La première astuce à laquelle on pense, c’est la falsification d’attestation. Mais pour cela, il faut un motif valable, alors certains profitent un peu de leur statut professionnel à l’instar d’Aurélie*, créatrice d’une association d’artisanat de 33 ans. Pour partir en week-end avec son conjoint au-delà des 10 kilomètres règlementaires imposés par le gouvernement, le temps du confinement, elle a "prétexté un faux rendez-vous dans un lieu d’exposition à Clermont-Ferrand". Mais elle ne s’est pas arrêtée là. Comme elle le confie au HuffPost, pour que son "prétexte" soit "béton", la créatrice a monté tout un stratagème pour que son excuse soit crédible en cas de contrôle. Une amie a envoyé un faux mail pour attester de ce soi-disant rendez-vous. Et pour justifier la présence de son conjoint dans le véhicule, le couple "a aussi inventé un faux trajet BlaBlaCar".
Ervan*, de son côté va jusqu’à falsifier ses factures d’électricité, dont il a toujours plusieurs exemplaires sur lui où sont inscrits des adresses différentes en fonction du lieu où il souhaite se rendre. "J’avais bien respecté le premier confinement, on ne connaissait rien du virus, on n’avait pas de masques, pas d’habitudes", souligne-t-il auprès de nos confrères. "Aujourd’hui, j’ai l’impression que les mesures laissent toujours circuler le virus, et j’estime ne pas le propager en circulant masqué, majoritairement à vélo ou en dehors des heures de pointe, pour visiter des coins de Paris souvent vides, éloignés, que je ne prends pas le temps de découvrir quand on peut changer de région", poursuit-il. Pour se rendre dans un endroit de la capitale ou en région parisienne hors du périmètre des 10 kilomètres, il a toujours dans sa poche une facture d’électricité indiquant qu’il habite à proximité.
D’autres Français plus téméraires et intrépides, ont trouvé d’autres parades encore plus délirantes pour contourner les mesures de restrictions.
* Les prénoms ont été modifiés.
Camionnette de nettoyage
Le ministère de l’Intérieur assurait à Libération, le 7 avril, que depuis mars 2020, plus de 2 millions d’amendes avait été dressées pour non-respect des mesures sanitaires. Mais ce n’est pas ce qui va refroidir les citoyens interrogés par le HuffPost.
François*, 59 ans, brave les interdits pour aller voir des matchs de foot chez ses amis. Cet habitant de l’Hérault a alors trouvé la parade : un de ses amis travaille dans une entreprise de nettoyage de la ville et François* se fait passer pour un collègue de son copain. "Il vient me chercher avec une camionnette avec le logo de l’entreprise, me donne une veste de la société, et on va chez un copain pas loin", explique-t-il. Toutefois, le quinquagénaire respecte le périmètre accordé puisqu’il ne va pas à plus de 3 kilomètres, mais François* se déplace en plein couvre-feu… "C’est une couverture, les policiers ou les gendarmes ne nous arrêtent pas... Tout ça pour un match de foot", rigole-t-il. Une tactique qui a fonctionné, déjà, trois fois, explique nos confrères.
* Les prénoms ont été modifiés.
Le kit Deliveroo
Nombre sont ceux à enfreindre le couvre-feu, instauré de 19h à 6h du matin. Le président lui-même l’a avoué lors d'un déplacement dans une école primaire de Melun (Seine-et-Marne), ce lundi 26 avril, "19h, c'est trop tôt". Le chef de l'État a par la suite laissé entendre que le gouvernement allait sans doute revoir l'horaire du couvre-feu : "On va essayer de le décaler un peu", a-t-il précisé.
En attendant ce possible assouplissement, certains continuent de jouer avec le feu. Leur combine pour sortir après 19h : s’acheter un kit de coursier. C’est le quotidien régional, Le Bien Public, qui a souligné cette astuce. Parmi les "vrais" livreurs se cacheraient des usurpateurs. C’est en tout cas ce que laisse penser l’explosion des annonces de kit Deliveroo, pour équiper les livreurs en sac à dos isotherme, casque, veste, etc. sur les sites de commerce en ligne comme Ebay, Leboncoin ou Facebook Marketplace…
Si cela donne des idées à certains, un porte-parole de l'entreprise de livraison de plats cuisinés explique toutefois que "pour travailler, les livreurs partenaires de Deliveroo doivent être munis de l'attestation dérogatoire, selon les règles en vigueur. Une simple veste ou un sac ne vaut évidemment pas dérogation. Par ailleurs, pour aider ses livreurs partenaires à faire valoir leur droit de travailler en cas de contrôle, Deliveroo met également à leur disposition une attestation de l’entreprise, établissant qu'ils sont nos partenaires commerciaux. Ils peuvent aussi, en cas de contrôle, montrer leur application ouverte, pour démontrer qu'ils sont en activité", précise le porte-parole de Deliveroo.
Le HuffPost dévoile également que certains se rendent en soirée avec leur chien, pour revenir chez eux quand bon leur semble pendant le couvre-feu, avec un prétexte parfait. D’autres prendraient même des rendez-vous sur Doctolib, pour ensuite les annuler puisqu'une fois le mail de confirmation reçu, le jour J, ils sont tranquilles.
Pour retrouver un peu de liberté, certains sont visiblement prêts à tout.