Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
"Une mesure rapide" devrait être prise pour faire face à l’interminable augmentation des tarifs à la pompe. Voici ce qu’a assuré Emmanuel Macron, lors de son premier déplacement en tant que candidat à Poissy (Yvelines), ce lundi 7 mars 2022. Cette mesure fera partie du plan de résilience économique, annoncé le 2 mars dernier.
Que contient-il ? Quelles formes prendront les aides pour contrer l’inflation qui s’annonce durable, et destructrice pour la croissance ? Selon les économistes, l’augmentation des prix pourrait se monter à environ 6% dans la zone euro. Pis, un scénario parallèle au choc pétrolier de 1973 est à présent évoqué, rapporte Le Figaro. Si depuis la fin 2021, les tarifs des carburants sont en hausse constante, leur envolée s’est accentuée dès le début de la guerre en Ukraine.
Le gazole a par exemple bondi de 14 centimes en seulement une semaine. Il dépasse désormais le prix du sans-plomb 95 (1,97 € le litre contre 1,95 € ce mardi 8 mars, selon le site carbu.com.) "La facture énergétique annuelle des ménages atteindra 3400 euros en Allemagne (+ 500 euros par rapport aux estimations d’avant-crise), 3000 euros au Royaume-Uni (+ 400 euros), 2800 euros en France (+ 400 euros) et 2000 euros en Italie (+ 300 euros) et en Espagne (+ 400 euros)", ont évalué les économistes d’Euler Hermes. Le degré de dépendance à l’énergie russe explique les écarts.
Le carburant n’est pas le seul marché concerné par cette flambée des tarifs. Les prix du gaz, de l’alimentation, et des métaux devraient aussi bondir.
Inflation : une "partie essence" est prévue dans le plan de résilience économique
Le chef de l’État a indiqué qu'il y aurait une "partie essence" dans le plan de résilience économique qui sera présenté avant la fin du mois de mars. Elle "va renforcer, y compris en synchronisant, l’équivalent de l’indemnité kilométrique".
Et d’ajouter à l’AFP : "Il y aura un complément qui sera fait sur la partie essence parce que c’est juste et qu’il faut le faire. Ce sera travaillé à la fois autour de l’approche indemnité kilométrique et indemnité inflation."
Pour rappel, le barème de l'indemnité kilométrique pour les ménages imposables déclarant leurs frais réels et professionnels, a déjà été relevé de 10% fin janvier. 2,5 millions de Français sont concernés. Ils pourraient donc bénéficier d’une nouvelle hausse.
Ce coup de pouce ira-t-il plus loin que l’indemnité inflation ?
Pouvoir d’achat : pas de "quoi qu’il en coûte", mais des "mesures ciblées"
La nouvelle aide sur le prix de l'essence doit permettre "d'aller plus loin sur l'indemnité inflation", a détaillé le président de la République. Si 38 millions de Français percevant moins de 2 000 euros net par mois ont pu recevoir 100 euros entre décembre et début mars, la démarche ne sera probablement pas réitérée.
Comme l’a notifié le ministre de l’Économie Bruno Le Maire ce lundi 7 mars sur BFMTV, les nouvelles mesures de soutien aux ménages seront "ciblées, pour ceux qui en ont le plus besoin.""Nous sommes prêts à faire davantage mais ce ne sera pas un 'quoi qu'il en coûte' qui consisterait à verser de l'essence sur un incendie", a-t-il averti.
Une baisse de la fiscalité est-elle par ailleurs envisagée ?
Inflation : une baisse de taxe de nouveau écartée
Malgré le conflit ukrainien et une hausse des prix qui se veut durable, la baisse des taxes sur les carburants n’est toujours pas à l’ordre du jour.
En effet, si les taxes - la TVA et la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) - représentent environ 60% du prix du litre de carburant à la pompe, les réduire coûterait très cher à l'État. Comme l'expliquait Bruno Le Maire en octobre 2021, "une baisse de seulement un centime grâce aux taxes coûterait environ 500 millions d'euros à l'État."
"La baisse de la TICPE est une solution de facilité extrêmement coûteuse, qui nous prive de moyens pour développer les solutions pour nous débarrasser des hydrocarbures", a précisé dans les colonnes du Figaro Bruno Le Maire, mardi 8 mars.
"À la place, je propose de flécher l’intégralité des recettes des taxes sur les énergies fossiles vers le financement de la transition énergétique", a-t-il indiqué au quotidien français.