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Taxation de l'épargne, coup de pouce à la demande, baisse de la fiscalité… Depuis plusieurs mois, le gouvernement cherche des solutions pour inciter les Français à dépenser la "surépargne" accumulée depuis le début de la crise sanitaire. Au total, ce sont 120 milliards d’euros qui ont été épargnés en 2021 selon la Banque de France, du fait d’une consommation empêchée par les restrictions sanitaires et de la crainte de l’avenir.
La somme pourrait atteindre 200 milliards d’ici la fin 2021, d’après les prévisions du gouvernement. Pour relancer la croissance économique et éviter l’installation d’un cercle vicieux, chaque acteur a donc émis son idée. Le redémarrage de l’activité ne passera toutefois pas par la taxation de l’épargne accumulée par les ménages les plus aisés. Cette proposition rappelle un amendement déposé par des députés socialistes l’an dernier, qui appelaient à "mobiliser la solidarité des ménages les plus aisés pour cofinancer l'effort exceptionnel de l'État" contre l'épidémie.
Ils envisageaient l’instauration d’un "prélèvement exceptionnel de solidarité" de 0,5% sur les encours d'assurance-vie supérieurs à 30 000 euros. La proposition, rejetée une première fois lors des débats parlementaires, a une nouvelle fois été écartée par le ministre de l’Économie.
Taxation de l’épargne : une idée "contre-productive"
"J'écarte une nouvelle fois clairement et définitivement toute taxation de l'épargne des Français", a déclaré le ministre lors d'un point presse consacré au plan de relance, ce lundi 1er mars 2021.
"Dans un climat marqué par l’incertitude sanitaire et économique, jouer sur la fiscalité augmenterait le niveau de méfiance et ne résoudrait pas les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Taxer l’épargne des ménages les plus aisés serait même contre-productif", estime dans nos colonnes Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne.
"De quelle manière aurait d’ailleurs été appliquée cette mesure controversée ? Étant donné que l’objectif est de réorienter l'argent placé, seule l’épargne à court terme aurait été visée : le gouvernement aurait-il alors instauré une taxe sur le compte courant, ou à partir d’un certain montant, 50 000 ou 100 000 euros ? Les Français retireraient alors leur argent et le conserveraient sur leur matelas. Ils conserveraient donc du cash, voire épargneraient davantage pour compenser le coût de la taxe. Derrière cette mesure se cache l’idée de remettre l’ISF. C’est donc plus un débat politique et social qu’économique", analyse l’expert.
Comment le gouvernement prévoit-il alors de pousser les Français à la consommation ?
Épargne : inciter à dépenser, un véritable défi
Comme le pensent de nombreux économistes, Bruno Le Maire concède en revanche que transformer cette épargne en consommation ou en investissement constituera un des "défis" de la reprise économique.
"Une partie de l’épargne accumulée est subie du fait de l’impossibilité de consommer (restrictions sanitaires). L’autre partie est une épargne de précaution, constituée par peur de l’avenir (perte d’emploi ou de revenus). Peut-on affirmer que cette attitude est irrationnelle ou incongrue ? Non, ce comportement est légitime. La réorientation de l’épargne sur le long terme s’effectuera progressivement. Le gouvernement a raison de miser sur la pédagogie. La confiance des Français envers la situation économique va se restaurer dès lors que les indicateurs sanitaires seront meilleurs", estime Philippe Crevel.
"Nous travaillons à des incitations qui permettraient aux Français de dépenser leur épargne dans l'économie et donc de participer à la relance économique", a de son côté précisé Bruno Le Maire, sans toutefois indiquer plus de détails.
Quelles pourraient être les mesures envisagées ?
Épargne : les pistes à l’étude pour relancer l’économie
D’après les informations du quotidien Les Échos, Bercy réfléchirait à assouplir les conditions de transferts et dons entre générations. Cette piste n’a toutefois pas été confirmée, mais semble être, selon l’économiste, "une bonne politique". "Il y a un vrai problème sur la concentration du capital patrimonial. Par le jeu du vieillissement de la population, il se concentre sur les plus de 55 ans, alors qu’avant on héritait de ses parents autour de 40 ou 50 ans. Évidemment, cela ralentit la circulation du patrimoine. Accéder à la propriété, monter une affaire ou un projet est ainsi plus difficile pour les jeunes actifs", assure Philipe Crevel.
Et de conclure : "L’idée de favoriser la donation est donc, d’après moi, une bonne politique. Cela permettrait, comme sous Nicolas Sarkozy, une transmission du patrimoine plus progressive. Sa circulation est importante, car aujourd’hui, il y a une trop forte concentration."