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Alors que les dettes du monde entier flirtent ostensiblement avec des sommets plus qu’inquiétants, que la situation financière globale se trouve dans un état critique et qu’aucune mesure jusqu’ici mise en place ne s’est avérée véritablement concluante, le FMI a dernièrement proposé son projet. Nullement un décret, c’est une discussion que tentent d’ouvrir Christine Lagarde et ses collaborateurs : et si taxer l’épargne était la solution tant attendue ? Un court paragraphe, dans les dernières pages d’un long rapport, introduit l’idée.
Le projet, plus qu’envisageable et adéquat selon le Fond Monétaire, est simple : ponctionner 10%, au cours d’un prélèvement unique, tous les comptes épargnes positifs des pays développés. Cette solution drastique permettrait aux économies contributrices de redescendre au niveau de dette présenté en 2007, et permettrait ainsi d’effacer pour de bon les séquelles d’une crise qui n’a que trop duré. Plus concrètement, pour un livret A accrédité de 10 000 euros, 1000 euros seront ponctionnés afin de racheter partiellement la dette. Au total, 700 milliards d'euros seraient ainsi récoltés par le gouvernement.
La mesure, déjà employée à plusieurs reprises, notamment à Chypre et en Italie – bien que dans de moindres mesures – présenterait deux avantages majeurs. Premièrement, elle sera l’occasion d’une contribution universelle et égalitaire, puisque le taux, fixé à un dixième du capital, sera le même pour tous. Deuxièmement, celle-ci aux économies des ménages n’affectera en rien le système financier, puisque se basant sur des capitaux dormants et concrets.
Entre risques et exigences
Malgré tout, un projet aussi colossal et inédit n’est pas sans être sujet à de nombreuses contraintes. Le risque majeur ? S’exposer à une fuite massive de capitaux des contributeurs peu enclins à coopérer. En effet, pour être concluante, la ponction se devra d’ignorer toute forme de passe-droit, une mise sur le fait accompli qui risque d’en révolter plus d’un.
Par ailleurs, les gouvernements, s’ils s’y risquaient, devraient s’assurer que le prélèvement n’aurait lieu qu’une seule et unique fois. Le cas échéant, une deuxième taxe exposerait les pays à une lourde crise sociale.
C’est une solution de la dernière chance que propose le FMI. Une option à n’envisager qu’en cas de force majeur. C’est ce que souligne Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France : "En théorie c’est possible, mais notre rôle est de faire en sorte que cela n’arrive jamais."