Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
De la fake news à la réalité
De l’eau radioactive dans nos robinets ? Suite à la parution d’un communiqué de l’association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) le 17 juillet dernier, une inquiétante rumeur s’est propagée sur les réseaux sociaux : l’eau bue par 6,4 millions de Français serait contaminée par du tritium, une substance radioactive. Dans son communiqué, l’Acro précisait toutefois que la moyenne observée ne dépassait pas 9 becquerels par litre, soit un niveau largement en-deçà du seuil de 10 000 Bq/l. fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Après vérification, les autorités ont rapidement écarté toute dangerosité et le parquet de Paris a ouvert, ce lundi 22 juillet, une enquête pour « diffusion d'informations fausses ».
Cette fake news a toutefois suffit à susciter l’émoi. Et si l’eau n’était pas si bien contrôlée que cela en France ? Interrogé par Planet.fr, Philippe Beaulieu, responsable qualité santé au Centre d’Information sur l’eau (CIeau), se veut rassurant :
"L’eau est encadrée par plus de 60 paramètres de qualité, ce qui en fait le produit alimentaire le plus contrôlé de France. De plus, il faut savoir que les valeurs retenues par le droit européen sont encore plus prudentes que celles de l’OMS".
Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, le dépassement d’une norme indique seulement un seuil d’alerte, et non un seuil de dangerosité. "Le dépassement d’une norme signifie qu’il faut comprendre pourquoi la norme a été dépassée pour prendre des mesures correctives mais en aucun cas, cela signifie qu’il y a danger", souligne Philippe Beaulieu.
Vigilance absolue en cas d’attaque terroriste
Lors des contrôles, deux types d’analyses sont effectuées : les bactériologiques et les chimiques.
Le paramètre bactériologique peut avoir des conséquences immédiates sur la santé. Une tolérance zéro est donc appliquée, explique le spécialiste. Concernant le paramètre chimique, il s’agit de rechercher la présente de nitrates ou encore de pesticides. Pour définir des seuils, l’OMS évalue la dose qu’on peut consommer chaque jour pour une substance donnée en se basant sur les personnes les plus fragiles, les enfants et les personnes âgées.
Comme si cela n’était pas suffisant, l’eau est également contrôlée dans son milieu naturel avant même son captage en usine. "Tout au long de la production, il y a ensuite un double-contrôle des entreprises de l’eau et des agences régionales de santé (ARS). En 2017, environ 18,5 millions d’analyses ont été réalisées. Les français ne s’en rendent pas forcément compte mais ils ont la chance monstrueuse d’avoir une eau de qualité qui coule 24h/24 dans leurs robinets", indique le spécialiste.
Depuis les attentats terroristes qui ont frappé la France, l’Etat se veut encore plus prudent. La quantité de chlore a été légèrement augmenté afin d’éviter tout problème bactériologique. Des capteurs cachés dans les canalisations permettent également de contrôler l’eau en temps réel. Enfin, dans le cas extrême d’une attaque chimique ou biologique, des réservoirs d’eau sont parfois prêts à prendre le relais. Par exemple, à Pantin (Seine-Saint-Denis), une usine placée sous étroite surveillance, est capable de produire à la demande cinq litres d’eau par jour et par habitant. Contrairement aux usines bordant les fleuves, elle s'approvisionne en eaux souterraines, ce qui la protège des risques de contamination. A consommer sans modération !