De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Si la part des actifs en temps partiel diminue depuis cinq ans, elle s’établissait tout de même à 18,1% en 2019 selon l’Insee, contre 19% en 2014. Au total, 4,9 millions de Français ont ainsi opté pour des emplois en temps partiel. 3,8 millions d’entre eux (soit 76%) sont occupés par des femmes. Parmi les facteurs expliquant cet écart, nous pouvons citer les inégalités salariales ou les déséquilibres de prise en charge des tâches domestiques. Comme le note le Centre d’observation de la société, "le temps partiel regroupe des réalités très différentes, de l’emploi occupé faute de mieux en attendant un temps complet, au temps partiel choisi pour se consacrer à d’autres activités qu’au travail". "En moyenne, un peu moins de trois salariés en temps partiel sur dix disent souhaiter travailler davantage et sont considérés comme en temps partiel « subi »", peut-on lire sur le site.
Or, ce choix, qu’il soit subi ou voulu, peut considérablement impacter le montant de la retraite.
Temps partiel : un taux plein difficile à atteindre
Comme pour les autres actifs, un salarié travaillant à temps partiel doit cotiser sur la base d’un salaire minimum égal à 150 fois le SMIC horaire pour valider un trimestre de retraite. En 2022, la règle est donc la suivante :
Le Smic horaire brut ayant été fixé à 10,85 € depuis le 1er mai 2022 (contre 10,57 au 1er janvier), il convient de gagner 1 627,50 € de salaire brut (150 x 10,85 euros) pour valider un trimestre, dans la limite de 4 par an.
Problème, la rémunération d’un temps partiel est souvent insuffisante pour valider 4 trimestres par an, prévient le site spécialisé Retraite.com.
Ainsi, si vous travaillez durablement à temps partiel, vous risquez de manquer de trimestres pour atteindre le taux plein à l’âge légal, actuellement fixé à 62 ans. D’autant que la durée de cotisation augmente progressivement pour les personnes nées entre 1958 et 1973. Elle passera de 41,5 ans à 43 ans de 2020 à 2035.
Comment calculer votre future pension pour un emploi à temps partiel ?
Temps partiel et retraite : une méthode de calcul identique au temps plein
Les pensions de retraite des actifs travaillant en temps partiel se calculent de la même manière que pour ceux exerçant à temps plein :
Retraite de base = Revenu annuel moyen X taux X (Nombre de trimestres acquis / Nombre de trimestres requis)
Pour rappel, le revenu annuel moyen est calculé sur la base des 25 meilleures années de salaires. Vous avez travaillé moins longtemps dans le secteur privé ? L’ensemble de vos années seront alors prises en compte.
Quant au taux de liquidation maximal, il est de 50 % du revenu annuel moyen pour les salariés du privé. Dans le cas où vous avez acquis le nombre de trimestres requis pour percevoir une retraite à taux plein, vous bénéficierez d’une pension pleine (sans décote). Si tel n’est pas le cas, vous subirez une minoration sur votre retraite de base, proportionnelle au nombre de trimestres manquants.
Pensez à utiliser un simulateur pour estimer votre future pension.Vous l’estimez trop faible ? Voici différentes manières de l’optimiser.
Travailleurs à temps partiel : comment améliorer votre retraite ?
La retraite progressive
La retraite progressive, profitant à 22 000 personnes (données à fin 2019) peut être intéressante pour les salariés en temps partiel.
Accessible deux ans avant l’âge légal minimum de la retraite, soit dès 60 ans (et dès l’acquisition de 150 trimestres tous régimes confondus), ce dispositif permet de mettre un terme à sa carrière en douceur, tout en continuant de cumuler des droits à la retraite. Vous pouvez ainsi percevoir une partie de vos pensions de retraite en sus de votre salaire actuel, jusqu’à 67 ans si vous le souhaitez. A terme, votre future retraite sera également plus élevée.
La surcotisation
Pour optimiser votre niveau de pension, vous pouvez demander à votre employeur de de payer une surcotisation pour votre retraite. Si ce mécanisme alourdit sa charge patronale d’assurance vieillesse, il est possible de le convaincre. En revanche, de votre côté, vous aurez un salaire net moindre. Dans le cas où cela n’affecte pas trop votre budget mensuel, le jeu peut en valoir la chandelle, car cela vous permettra de valider plus de trimestres, indispensables pour espérer une meilleure pension.
Le rachat de trimestres
Vous pouvez également réfléchir au rachat de trimestres. "Simulez via votre compte en ligne combien cela vous coûterait par rapport à l’effet que cela aura sur votre future retraite. Ne vous arrêtez pas au coût du rachat (qui est déductible fiscalement), mais calculez le retour sur investissement : dans combien d’années sera-t-il amorti ? Cela vaut-il vraiment le coup ? Faites vos choix en conscience", conseille dans nos colonnes Dominique Prévert, associé du cabinet Optimaretraite.