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Avec l’explosion des moyens de paiement sur internet, des envois de documents par mail et tout simplement de la technologie, nous sommes de plus en plus exposés et nos données personnelles avec. Résultat, le vol ou l’usurpation d’identité fait lui aussi beaucoup plus parler de lui. Il s’agit d’un délit dont la sanction peut aller jusqu’à 15 000 euros d’amende et un an de prison, comme le rappelle Olivia Mons, porte-parole de France Victimes, la fédération nationale d’aide aux victimes.
L’usurpation d’identité consiste à utiliser, sans votre accord, votre identité ou des informations permettant de vous identifier, pouvant vous porter atteinte (réputation, finances…)
La meilleure défense, c’est la vigilance
Aujourd’hui la Justice traite 14 000 affaires liées à du vol d’identité via le numérique et les techniques des voleurs sont nombreuses. Comme l’explique Oliva Mons, il faut se méfier des bons plans, d’une manne financière juteuse. "On a eu l’exemple d’une victime précaire qui a reçu un mail lui disant qu’elle avait gagné 500 euros. Pour en bénéficier, il fallait qu’elle donne toutes ses infos bancaires… Elle a été ponctionnée de 99 euros !", détaille Olivia Mons.
De la même façon, la vigilance reste de mise même lorsque l’on reçoit un e-mail d’EDF ou des impôts, les arnaques qui mentionnent un soi-disant remboursement du fisc sont aussi fréquentes. Dans le doute, vérifiez l’adresse e-mail, elle doit émaner d’un service officiel, n’hésitez pas non plus à appeler ce dernier. Pour vous protéger, veillez à avoir également un logiciel de sécurité et à filtrer votre boîte mail.
Les techniques ‘’plus classiques’’ n’ont pas été abandonnées pour autant avec parfois des réseaux très organisés. "Ce qui reste très commun, c’est le vol dans les poubelles, on va fouiller les poubelles spécifiquement pour récupérer des données. C’est du vol professionnel. Ce sont aussi des gens qui vont simplement regarder par-dessus votre épaule dans le métro ou à la banque, par exemple", détaille Olivia Mons.
Ranger dans un endroit sécurisé ses papiers et les découper en petits morceaux quand vous les jeter est une bonne méthode de défense. Enfin, si la porte-parole est loin d’encourager la paranoïa, elle explique qu’il faut tout simplement régulièrement regarder ses factures, et ses abonnements. C’est là que l’on peut commencer à avoir des doutes.
Une réaction rapide s’impose
Si vous recevez des mails ou du courrier vous remerciant par exemple d’avoir souscrit un prêt, cela doit vous alerter. "La première chose à faire c’est d’aller déposer plainte. Ça va permettre de marquer les choses dans le temps et de dire : j’étais de bonne foi à telle date. Ça permet aussi de rassembler des preuves. C’est assez parlant avec l’exemple d’un jeune qui est venu nous voir. Il recevait des contraventions de la part d’un transporteur, alors que ça ne pouvait pas être lui. Quelqu’un utilisait sa pièce d’identité", explique-t-elle.
La deuxième étape, s’il s’agit d’argent, c’est de contacter sa banque et la Banque de France. Dans certains cas vous pourriez vous retrouver dans le fichier des incidents bancaires et cela peut avoir des conséquences dramatiques. "Ce jeune, comme la société de transport avait saisis son compte, il n’y avait plus accès et il ne pouvait pas en ouvrir un autre. Le problème c’est qu’il avait besoin d’un compte pour signer son contrat d’apprentissage, ça lui a gâché la vie pendant deux ans", raconte Olivia Mons.
L’impact financier n’est d’ailleurs pas forcément le plus important. Un vol de données a des conséquences "psychologiques, administratives et personnelles". Comme le rappelle la porte-parole, il peut y avoir un grand sentiment de solitude et une certaine honte à avoir été crédule. Pour vous faire aider, n’hésitez pas à contacter des associations comme France Victimes au 01.14.83.42.08. (7J/7) ou sur [email protected].
Réseaux sociaux : un immense terrain de jeu pour les voleurs
Aujourd’hui le vol d’identité peut se nourrir des réseaux sociaux tant on y dévoile quantité d’informations sur sa vie quotidienne. "Il faut qu’il y ait une prise de conscience du grand public sur ce qu’on expose de sa vie sur les réseaux. Là, ça ne rentre plus seulement dans le cadre de l’usurpation d’identité mais c’est de l’utilisation de données personnelles", précise-t-elle.
Face à cela, les grandes firmes comme Facebook ou Twitter ont renforcé ces dernières années les moyens pour identifier les détenteurs de comptes et éviter les vols. Le revers de la médaille : ces grandes firmes privées collectionnent d’autant plus d’informations sur vous.