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Des lignes de codes qui valent aussi cher que l’or. James Howells, un gallois, s’arrache les cheveux depuis qu’il a jeté par inadvertance un disque dur contenant 7 500 bitcoins (BT), soit une valeur de 7,5 millions de dollars (cours de novembre 2013). Qu’il se console. Le montant des gains qui lui a échappé se réduit. La valeur du BT a chuté de 50% le 19 décembre 2013. Un jour auparavant, la Chine l’a bannie de son territoire. Depuis, la principale plateforme indienne de transaction a indiqué, fin décembre, qu’elle suspendait ses opérations après une mise en garde de la banque centrale.
De son coté, l’autorité bancaire européenne a récemment rappelé que "les portefeuilles numériques stockés sur des ordinateurs, des ordinateurs portables ou des smartphones, ne sont pas imperméables aux pirates". Et qu’en cas de faillite, le système étant totalement décentralisé, il n’y aura aucun recours. Est-il encore temps d’acheter cette monnaie numérique ?
Si vous êtes geek, un peu libertaire et que la spéculation vous amuse, pourquoi pas. Si vous cherchez la sécurité, surtout pas ! Car le BT est un investissement volatil dont la longévité n’est pas garantie. Certains le comparent à une pyramide de Ponzi, le système mis en vedette par Bernard Madoff et dans lequel les derniers entrants sont ceux qui se font plumer.
- Une monnaie cryptographique et décentralisée La valeur du BT a brièvement dépassé celle de l’once d’or (1 200 dollars) avant de s’effondrer sans que le système monétaire n’explose car son poids est encore marginal. Son aspect cryptographique limite pour l’instant sa production à 21 millions d’unités. C’est peu par rapport aux 5 398 milliards d’euros en circulation (M1) dans le monde. On estime qu’environ 1 000 personnes détiendraient 50% des 12 millions de BT en circulation, 9 millions étant encore à créer avant que le système n’arrive à sa limite algorithmique.
Algorithmique car cette monnaie virtuelle, promue, standardisée et protégée par la fondation Bitcoin, ne s’achète pas au coin de la rue mais sur le net. Elle n’est pas stockée dans un coffre central mais dans tous les ordinateurs rejoignant le système, à l’instar des fichiers P2P (de partage). Le BT est donc une monnaie décentralisée dont la valeur dépend d’une communauté d’usagers.
Pour se procurer des Bitcoins, il faut créer un portefeuille électronique en téléchargeant une petite application gratuite sur internet. Des prestataires proposent aussi l’hébergement des comptes. Dans les 2 cas, l’utilisateur reçoit une clé alphanumérique publique. C’est une sorte de RIB. Il suffit de la transmettre à une plateforme de change pour acheter des bitcoins. Les négociations directes entre particuliers sont aussi possibles.
Une série de sécurités (inviolées pour l’instant) rendent théoriquement les fraudes impossibles. Le risque de double-spending (DS) revenant à vendre 2 fois les mêmes BT est théoriquement exclu car les transactions sont validées par algorithme dont la complexité s’accroit au fil du temps.
- La mafia en embuscade Cette complexité croissante a été voulue afin de garantir la stabilité du système. Jusqu’à quand ? Certains observateurs, affirment que ce sont les Chinois qui sont à l’origine de l’essor du "Bitcoin" qui a été utilisé pour échapper au contrôle des changes. Dans un autre genre, la mafia fait aussi partie des souteneurs du BT car la clé alphanumérique du portefeuille ne révèle pas l’identité de son propriétaire, ce qui préserve l’anonymat des transferts.
La police a récemment démantelé un système de vente de drogues en ligne qui acceptait le Bitcoin. Il y a quelques années, l’e-gold s’est déjà effondré sous l’effet d’accusation du même type. La disparition du bitcoin ne porterait pas un coup fatal aux monnaies virtuelles. Litecoin, Anocoin, Ripple ou encore Zerocoin, les monnaies numériques sont nombreuses sur internet et l’une d’elle n’aura aucun mal à remplacer le BT si la demande se reporte sur elle.