Comme chaque année, pompiers et facteurs frappent aux portes pour vendre leurs traditionnels calendriers. Ces petits gestes, à première vue anodins, s’inscrivent dans une longue tradition de solidarité et de...
Qui a enlevé et tué Grégory Villemin en 1984 ? Cette question n’a toujours pas de réponse précise, même si les enquêteurs penchent désormais pour un crime "collectif", commis par plusieurs proches de la famille, sans savoir exactement quel rôle chacun aurait pu jouer ce jour d’octobre. La jalousie est depuis le début le mobile privilégié des enquêteurs, qui ont révélé dès le départ des tensions autour de la réussite de Jean-Marie et Christine Villemin.
Affaire Grégory : les menaces du corbeau
Surnommé "le chef" depuis sa promotion de contremaître, obtenue au mérite, il est au cœur des attaques du corbeau, qui passe de nombreux coups de fil anonymes, envoie des lettres de menaces et vient rôder autour de son domicile de Lépanges-sur-Vologne (Vosges). Ce corbeau, ou ces corbeaux plus vraisemblablement, a rendu la vie impossible au couple Villemin, ainsi qu’aux grands-parents du petit Grégory, trois ans avant le meurtre de ce dernier.
À la fin du mois d’avril 2021, l’analyse stylométrique effectuée sur les écrits de plusieurs acteurs du dossier désignait Jacqueline Jacob, la grand-tante du petit Grégory, comme une des personnes pouvant être le corbeau. Selon l’étude des experts, elle serait même à l’origine de la lettre du 16 octobre 1984, qui revendique le meurtre du petit garçon : "J’espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n’est pas l’argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance. Pauvre con".
Si la justice a mis plus de trente ans à arriver à cette conclusion, d’autres noms ont été évoqués dès le début de l’affaire, notamment celui de Bernard Laroche – tué par Jean-Marie Villemin en 1985 – et celui de… Roger Jacquel. Alors qu’il n’est plus cité comme un acteur important du dossier, qui est cet homme ? Quel est son lien avec la famille Villemin ? Pourquoi a-t-il été soupçonné d’être le corbeau toutes ces années ? On fait le point.
Affaire Grégory : l'homme à "la voix rauque"
Roger Jacquel est le beau-père de Jacky Villemin, le demi-frère de Jean-Marie Villemin. Dans la famille, c’est un secret de Polichinelle que l’aîné du couple ne soit pas le fils d’Albert Villemin. Monique Jacob a eu un premier fils avant d’épouser son mari, mais l’enfant concerné n’apprend la vérité qu’à l’adolescence, après des années de secret.
Jacques Villemin, surnommé Jacky, est marié à la fille de Roger Jacquel, que la famille connaît bien. Militant communiste, il est aussi délégué syndical dans la même entreprise que Jean-Marie Villemin. Si ce dernier le soupçonne du meurtre de son fils, c’est parce qu’il pense qu’il pourrait bien être le corbeau qui leur a fait vivre un enfer ces dernières années. L’homme au bout du fil a la voix rauque, ce qui peut correspondre à celle de Roger Jacquel.
Dans la famille Villemin, beaucoup le soupçonnent, sans jamais obtenir de preuve formelle. Il est pointé du doigt dès le départ par les gendarmes…
Affaire Grégory : les soupçons de Jean-Marie Villemin
Dès les premiers jours de l’enquête, les gendarmes en charge de l’affaire font passer des dictées aux différents proches du couple Villemin. Parmi eux, Roger Jacquel, qui est désigné par le colonel de gendarmerie Argoud, alors expert en écriture, comme l’auteur de la lettre de revendication. Jean-Marie Villemin le soupçonne en premier, étant persuadé qu’il est l’un des corbeaux.
Interrogé, le beau-père de Jacky Villemin donne un solide alibi, qui exclut son implication dans l’enlèvement et la mort de Grégory Villemin le 16 octobre 1984.
Alors que les soupçons se concentrent petit à petit autour du clan rapproché des Villemin, Roger Jacquel ne sera plus mêlé à l’affaire dans les années qui suivent.
Le corbeau enfin identifié ?
Plus de 35 ans après l'affaire, le corbeau de la Vologne a-t-il enfin été identifié ? Le 23 avril dernier, un rapport de stylométrie visant à identifier un ou des corbeaux auteurs de lettres anonymes a été versé au dossier d'instruction de l'affaire Grégory Villemin. Les journalistes de 20 Minutes, qui ont pu consulter le rapport de près de 200 pages, avaient alors révélé qu'il désigne une personne en particulier : Jacqueline Jacob, grand-tante de Grégory, tante de Jean-Marie Villemin. Le rapport de stylométrie évoque en effet une "forte probabilité" que Jacqueline Jacob soit celle qui a rédigé la lettre de revendication du meurtre du petit garçon.