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On en sait un peu plus sur l’évasion de Carlos Ghosn. Il y a une semaine, l’ancien PDG de Renault-Nissan quittait la résidence de Tokyo où il était assigné dans l’attente de son procès pour malversation financières présumées, et rejoignait le Liban. Une opération menée dans le plus grand secret et qui soulève aujourd’hui encore de nombreuses questions. En effet, la surprise provoquée par l’annonce de son évasion a rapidement laissé place à une multitude de questions dont une qui revient fréquemment : comment Carlos Ghosn a-t-il pu s’échapper sans être reconnu ?
Carlos Ghosn aurait voyagé caché dans une malle géante
Dans son édition de samedi 4 janvier, le Wall Street Journal a apporté un élément de réponse, et même une photo. Le quotidien américain affirme que Carlos Ghosn a voyagé caché dans une malle géante. Selon ses informations, il s’agirait plus précisément d’une "flight case", un caisson utilisé pour transporter du matériel musical, qui aurait été percé de trous pour lui permettre de respirer. Citant des sources proches de l’enquête en Turquie, le quotidien publie même une photo de cette caisse. Le Monde, qui cite la chaine de télévision libanaise MTV, va plus loin et précise que la consigne de "bien attacher" la malle "avant le décollage" aurait été donnée à l’équipage des jets utilisés.
Des éléments qui vont dans le sens d’une rumeur qui circule depuis plusieurs jours et selon laquelle Carlos Ghosn aurait fui le Japon caché dans l’étui d’un instrument de musique. Pourtant, l’intéressé et son entourage continuent de nier cette version.
Carlos Ghosn : ce qu’il dit à propos de son évasion
Carlos Ghosn et son entourage démentent la version selon laquelle il aurait fui caché dans une malle géante. Alors que celle-ci semble rocambolesque et accrédite la piste d’un réseau d’aide au Japon et en Turquie par où il aurait transité, l’ex-numéro 1 de Renault-Nissan assure avait organisé "seul" son évasion.
Pourtant, le Wall Street Journal, qui cite toujours des sources proches de l’enquête en Turquie, rapporte que les deux jets privés qui ont été réservés pour cette évasion l’ont été sous un autre nom et que le gérant de la compagnie a été contraint par la menace d’embarquer à bord de ses appareils un homme dont il ignorait l’identité. "J’avais peur. J’ai pris un homme dans un avion et je l’ai mis dans l’autre aéroport. Je ne savais pas qui c’était", a-t-il raconté au journal turc Hurriyet, assurant qu’une connaissance de Beyrouth l’avait contacté et les avait menacés lui et sa famille s’il ne l’aidait pas.
De son côté, la direction de la compagnie aérienne privée turque MNG Jet, dont les jets ont servi à l’évasion de Carlos Ghosn, a annoncé vendredi qu’elle portait plainte pour l’utilisation "illégale" de de deux de ses appareils. "Ces deux locations n'avaient en apparence aucun lien entre elles. Le nom de Carlos Ghosn n'est apparu dans les documents d'aucun des deux vols", a-t-elle tenu à souligner.
Carlos Ghosn : aucune trace d’une sortie légale du territoire
Les autorités japonaises ont quant à elles fait savoir qu’elles condamnaient cette fuite. Estimant qu’elle était "injustifiable", elles ont précisé qu’elles n’avaient aucune trace d’une sortie de territoire de Carlos Ghosn. En d’autres termes, ce dernier aurait donc bel et bien fui le pays en recourant à des "moyens illégaux".
Carlos Ghosn est actuellement visé par une notice rouge d’Interpol. Sa caution a par ailleurs été annulée au Japon.