De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Je me considère comme immortel jusqu'à ma mort. Et par conséquent, je ne suis pas libéré de l'obligation d'agir au mieux des intérêts de mon pays", a simplement résumé le Menhir, qui publiait il y a un an déjà le second tome - le volet final, donc - de ses mémoires. A 92 ans passé, Jean-Marie Le Pen n'a pas perdu le désir de combattre. La guerre politique ne prend visiblement jamais fin… Pour autant, le patriarche a décidé de changer de mode d'action. Exclu de son propre parti, le Front national (aujourd'hui devenu le Rassemblement national), il entend désormais se battre différemment.
C'est que le conflit peut se mener sur plusieurs fronts. S'il ne compte plus remettre les pieds au Palais Bourbon, au parlement Européen ou même se présenter devant les électeurs, Jean-Marie Le Pen a tout de même prévu de soutenir son courant politique. C'est pourquoi, annonce Le Figaro sur la base des informations publiées directement dans le Journal Officiel (édition du 29 août 2020), il a décidé de se lancer dans un dernier projet, déjà "maintes fois annoncé". La création d'un institut à son propre nom, avec pour mission "la conservation pérenne, l'exploitation et la valorisation du fonds d'archive politique et historique propriété de Monsieur Jean-Marie Le Pen, afin d'en permettre l'accès au grand public". Un combat qu'il mènera aussi longtemps qu'il faudra, insiste-t-il. "Je ne m'attendais pas à vivre aussi longtemps, mais après tout, à cheval donné, on ne regarde pas le licol", explique-t-il d'ailleurs à nos confrères.
Le nouveau combat de Jean-Marie Le Pen
"Ce sera une sorte d'INA de la droite nationale. En échange d'une somme modique, chacun pourra y trouver le texte comme les vidéos des discours de Jean-Marie Le Pen, les photos, les affiches et les publications des anciennes revues du Front national. Nous avons un mètre cinquante de cartons contenant toute la procédure sur ‘l'affaire du détail'. Cela va passionner les étudiants en droit", s'amuse pour sa part Lorrain de Saint-Affrique, secrétaire général de l'institut et membre de la "garde rapprochée" du "diable de la République". C'est que le quintuple candidat malheureux à la présidentielle a quelque chose d'important à prouver...
Jean-Marie Le Pen, persuadé qu'il avait raison depuis le début
Pour le patriarche, qui se rêve en Cassandre explique Le Figaro, il s'agit avant tout de montrer qu'il avait vu juste avant tous les autres. Sans lui donner raison, il importe tout de même de rappeler que l'agenda politique de l'extrême droite s'impose davantage que celui des autres formations et familles politique. Déjà en 2017, Slate questionnait : le Front national a-t-il remporté la bataille des idées ?
Pour Jean-Marie Le Pen et sa garde rapprochée, pas de doute à avoir à ce sujet. "Grace à cet Institut nous allons montrer l'actualité de la pensée de Jean-Marie Le Pen et la mauvaise foi qui a empêché cette pensée de passer au peuple", assène par exemple Patrick Hays, le vice-président de le l'INA Nationaliste que vient de fonder le "diable de la République". Il avait d'ailleurs quitté le Front national sur les talons de son ami. Et le patriarche d'abonder en ce sens : "Mes arguments et raisonnements ont pourtant tous été vérifiés par le déroulement des faits. Alors qu'est-ce qui gêne ? Beaucoup disent ‘Le Pen avait raison'." Avant d'ajouter, sans doute un peu frustré : "Encore faut-il avoir raison en temps utile".
Naturellement, cette prise de position est contestable : pour Gaël Brustier, politologue et conseiller de plusieurs figures politiques de gauche, c'est parce que l'extrême droite a su imposer sa grille de lecture que l'interprétation de certains événements peut électoralement lui profiter. "Le FN n'est donc plus producteur ou coproducteur d'une vision du monde. Il en est le puissant rentier", écrit-il dans les colonnes du journal marqué à gauche.
Ce qui agace vraiment Jean-Marie Le Pen
Il n'empêche, quoiqu'il en soit le patriarche est agacé. Depuis son éviction du Front national, il voit rouge sur certains points. Il s'agace notamment de la façon dont sa fille, Marine Le Pen, gère son parti. Selon lui, l'ancien Front n'a pas droit au "développement exceptionnel" qu'il devrait pourtant connaître. Il fulmine à la vue de toutes les divisions qui, selon lui, contribuent à affaiblir sa famille de pensée.
"Ca me désole. Le rassemblement est indispensable à toute perspective de victoire. Il faut surmonter les différences. Quand on est dans la tranchée, on ne se préoccupe pas de qui pue des pieds", affirme en effet le Menhir. Qui a donc demandé à "toutes les chapelles et écuries nationalistes" de participer financièrement à son projet...