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L’attaque n’est pas le fruit d’un hasard. Ce vendredi 16 octobre vers 17h, Samuel Paty, un professeur d'histoire âgé de 47 ans, a été décapité à l’arme blanche près du collège du Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines.
Après avoir été convoqué par la police, il avait déposé plainte pour dénonciation calomnieuse, en affirmant se sentir menacé. Par précaution, il avait d’ailleurs changé l'itinéraire qu'il empruntait habituellement après les cours, pour rentrer chez lui, d’après un témoignage dont BFMTV se fait l’écho. Néanmoins, c'est sur ce nouveau chemin qu'il a été abattu.
Pour quelles raisons ? Faisons le point sur les jours précédents le drame.
Enseignant décapité : un cours sur la liberté d’expression a déclenché une vive polémique
Tout a débuté le lundi 5 octobre dernier. L’enseignant d'histoire-géographie du collège du Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine a prévu un cours/débat sur la liberté d’expression. Afin d’illustrer ses propos, il prend comme exemple une caricature de Mahomet. Pensant que cela pourrait déranger certains de ses élèves de 4e, il demande alors, à ceux qui le souhaitent, de sortir.
Sur le dessin, le prophète apparaît nu, accroupi. Sur l’étoile dessiné sur son postérieur est écrit : "une étoile est née".
Le cours a déclenché une vive polémique, et plusieurs parents d’élèves se sont plaints. Un signalement est envoyé à la FCPE, l'association des parents d'élèves, détaille Midi Libre.
Trois jours plus tard, le père d'une élève de l'établissement, "extrêmement énervé", a porté plainte contre l’enseignant pour "diffusion d'images pornographiques". En parallèle, il publie une vidéo sur les réseaux sociaux pour interpeller sur l'attitude du professeur.
Une enquête est alors ouverte. Convoqué par la police le 12 octobre, Samuel Paty, déclare que cette collégienne n’a même pas assisté à ce cours, si décrié. Il dépose ainsi plainte à son tour en indiquant se sentir en danger.
4 jours plus tard, il est décapité. Que sait-on du meurtrier ?
Professeur décapité : un jeune homme de 18 ans abattu
Vers 17h, ce vendredi 16 octobre, un jeune homme de 18 ans, muni d’une arme blanche et d’une arme à feu, attaque le professeur avec un couteau et le décapite. Il aurait agi en représailles.
Alertée, la police se rend sur les lieux, mais l'assaillant, d’origine tchétchène, s'enfuit. Il prend ensuite la peine de publier sur Twitter les photos de son acte. Retrouvé dans la ville voisine, à Eragny-sur-Oise (95), il est abattu par les forces de l’ordre.
Le jeune homme avait un casier vierge, et n'était pas connu pour sa radicalisation. Il aurait toutefois fait partie d'une bande dans laquelle figurerait un islamiste fiché "S", rapporte La Dépêche.
Emmanuel Macron, qui s’est rendu sur place le soir-même, a dénoncé cet "attentat terroriste islamiste caractérisé."
Le parquet antiterroriste a rapidement ouvert une enquête pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
D’autres personnes ont été placées en garde à vue.
Enseignant décapité : 9 autres personnes interpellées
Dans la soirée de vendredi, des perquisitions ont eu lieu au domicile de l'entourage de l'assaillant. D’après franceinfo, quatre membres de la famille du terroriste ont été interpellés dans la nuit, à Evreux, dans l'Eure. Il s’agit de ses parents, son grand-père et son petit frère âgé de 17 ans.
Cinq autres personnes ont été interpellées ce samedi 17 octobre au matin, à Conflans-Saint-Honorine et Chanteloup (Yvelines), selon BFMTV : le père qui a publié la vidéo sur Facebook, un de ses amis ainsi que trois autres personnes.
Sont-ce ces images qui ont déclenché ce drame ?
Professeur décapité : un hommage national est prévu
Un hommage national sera rendu à l’enseignant, décrit par un ancien camarade comme "un homme de dialogue".
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a déclaré que des discussions auront lieu tout au long des prochaines semaines "avec toutes les parties prenantes de l'Education nationale" pour "définir une stratégie républicaine" censée répondre à cet "acte odieux".
Un conseil de défense devrait se tenir ce dimanche à l'Elysée, pour tirer les conséquences de ce drame.