Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Vendredi dernier, une collision entre un car et un camion survenait à Puisseguin, en Gironde. Un choc qui a déclenché l’embrasement des deux véhicules et tué 43 personnes. Quatre s’en sont miraculeusement sorties. L’une d’entre elle, Annette Aubisse, a accepté de raconter ce qu’elle avait vécu au micro de France 3 lundi soir. Passagère de l’autocar, cette retraitée de 71 ans a perdu son mari, Georges, ainsi que son cousin et sa cousine dans ce dramatique accident. "Dans le virage de Puisseguin, il y avait des virages, il (le car, ndlr) allait doucement, c'est ce fameux camion qui est arrivé en face, a-t-elle raconté. Il n'y a pas eu de choc, rien, je n'ai pas entendu un coup de frein, rien du tout, ça été été direct, on était même tous surpris. C'est ce petit choc qu'il y a eu qui a embrasé le car".
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"J’ai la vision devant mes yeux (…) Je vois toujours ces flammes au bout du car"Selon Annette Aubisse, le choc entre les deux véhicules n’a donc pas été violent. En revanche, le car dans lequel elle se trouvait s’est rapidement embrassé, prenant son conducteur et ses passagers au dépourvu. "C'est incroyable, quand il y a eu les flammes, tout le monde s'est levé, mais personne n'a crié", s’est-elle souvenue, encore choquée par ce qu’elle a vécu. "J’ai la vision devant mes yeux (…) Je vois toujours ces flammes au bout du car, des flammes qui sont parties comme ça sur les côtés, tout le tour du car, dessous le car, de la fumée et puis des gaz", a-t-elle encore expliqué. Et celle-ci de préciser qu’elle est persuadée devoir sa vie sauve à son mari. D’après elle, il l’a sauvée ne la poussant vers la sortie. "Il faisait noir, c'est qu'on était tous groupés, dans l'allée, personne n'était assis pour pouvoir sortir (…) il (son mari, ndlr) était derrière moi, il me poussait ‘Mais avance!’ J'ai dit ‘Je peux pas avancer, il y a du monde devant moi!’". Ensuite, Annette Aubisse ne se souvient plus très bien. Ses souvenirs sont quelque peu confus quant à la manière dont elle s’est retrouvée dehors. "Je ne sais rien de ce qui s'est passé, je ne peux pas vous dire. Je devais pas mourir, je devais rester là (…) Dès que j'étais dehors, c'était affreux. Je l'ai appelé, et puis Georges, il était mort...", a-t-elle confié, très émue.
L’enquête avanceDe son côté, le procureur de Libourne a indiqué lundi lors d’un point presse que l’enquête avançait. Les policiers ont relevé des traces de freinage au sol et semblent entrevoir les raisons qui ont provoqué l’incendie, a-t-il expliqué. Un débris métallique se trouvant derrière l’habitacle du camion aurait "éventré le réservoir additionnel de carburant situé juste derrière la cabine du camion", ce qui aurait ensuite projeté du gasoil sous pression, lequel aurait ensuite pris feu au contact d’une surface de chaleur.
En vidéo : la reconstitution de l'accident mortel entre un car et un camion à Puisseguin